22 décembre 2009

La Grande Guerre au fil de la chanson : 1910-1919





1910
Le grand frisé
Paroles de Léo Daniderff, musique de Henri Lemonnier, par Damia
Quand j'danse avec le grand frisé
Il a une façon d'm'enlacer
J'en perds la tête
J'suis comme une bête
Y a pas, je suis sa chose à lui


Tu ne sauras jamais
Paroles de Georges Millandy, musique de Joseph Rico, par Resca
Non, tu ne sauras jamais
Oh, toi qu'en secret j'adore,
Si je t'aime ou si je te hais ;
Si je raille ou je souffre encore.


1911
Reviens
Musique de Henri Christiné, paroles Auguste Bosc et Fragson, par Harry Fragson
Créée sur la scène de l’ Alhambra, cette valse lente, dont le thème est la séparation continuera à être un succès durant la Guerre de 14-18
J'ai retrouvé la chambrette d'amour
Témoin de notre folie
Où tu venais m'apporter chaque jour
Ton baiser, ta grâce jolie


Reviens, veux-tu ?
Ton absence a brisé ma vie
Aucune femme, vois-tu,
N'a jamais pris ta place en mon cœur, amie


La chaîne
musique de Léo Daniderff, paroles de Henri Lemonnier, Emile Ronn, par Damia
Le mariage vu comme une chaîne (et le partenaire comme un boulet ?)
Le jour où l'on s'est rencontré
Lorsque nos yeux se sont fixés
Ton regard dur comme l'acier
Semblait dire quand même
Je t'aime
Et j'ai compris que le destin
M'avait placée sur ton chemin
Comme une proie que l'on entraîne
En lui mettant la chaîne

Cousine

paroles de Lucien Boyer, musique de Albert Valsien, par Félix Mayol
Chanson polissonne (Viens faire tutu-panpan !) à la mode provençale, presque une pagnolade avant heure.
Autrefois, ma cousine Hortense
Arrivait de temps en temps
Chez mes parents ;
Elle venait passer ses vacances
Dans notre petite maison
Près de Toulon.


1912
L’hirondelle du Faubourg
Paroles de Ferdinand Benech, musique de Ernest Dumont, créée par Eugénie Buffet, chantée ici par Anny Flore
Chanson mélodramatique racontant l’agonie d’une pauvre fille des rues, devenu un des titres les plus célèbres du répertoire de la valse musette
A l'hôpital c'est l'heure de la visite
Le médecin en chef passe devant les lits :
Le numéro treize, qu'est-ce qu'elle a cette petite ?
C'est la blessée qu'on amena cette nuit


Le dénicheur
Musique de Léo Daniderff, paroles de Gibert et Léon Agel, créée par Berthe Sylva, Fréhel, chantée ici par Lucienne Delyle
Autre grand standard du bal musette
On l'appelait le dénicheur,
Il était rusé comme une fouine
C'était un gars qu'avait du coeur
Et qui dénichait des combines...


1913
Avec Bidasse
Musique de Henri Malfait, paroles Louis Bousquet, par Bach
Chanson représentative du comique troupier, un humour de tradition bien française qui trouvait écho encore dans les années 70 avec par exemple des films comme Mais où est donc passée la septième compagnie ? ou les Bidasses en Folie
Quand j'suis parti avec ma classe
Pour venir ici faire mes trois ans
Le cousin m'a dit : Y'a l'fils Bidasse
Qui va dans le même régiment...


Sous les ponts de Paris
Musique de Vincent Scotto, paroles de Jean Rodor, créé par Georgel
Autre grand classique de la valse musette
Pour aller à Suresnes ou bien à Charenton
Tout le long de la Seine on passe sous les ponts
Pendants le jour, suivant son cours
Tout Paris en bateau défile,
L' coeur plein d'entrain, ça va, ça vient,
Mais l' soir lorsque tout dort tranquille...


Sous les ponts de Paris, lorsque descend la nuit,
Tout's sort's de gueux se faufil'nt en cachette


Mon vieux Pataud
Musique Raoul Le Peltier, musique de Albert Valsien, chantée ici par Berthe Sylva
Une chanson mélodramatique annonciatrice du genre réaliste qui sera à la mode dans les années 20. L’histoire d’un vieil homme qui n’a plus d’autre compagnie que son chien.

Mon vieux Pataud toi qu'est qu'une bête
T'es bien meilleur que certaines gens
T'as pas deux sous d'malice en tête
Quand tu veux mordre on voit tes dents
Tandis qu'les hommes bêtes à deux pattes
Sous des sourires cachant leurs crocs…


Si tu veux... Marguerite
Musique de Albert Valsien, paroles de Vincent Telly, chanté par Fragson
Si tu veux fair' mon bonheur,
Marguerite, Marguerite,
Si tu veux faire mon bonheur,
Marguerite, donne-moi ton coeur.


1914
La caissière du grand café
Paroles de Louis Bousquet, musique de Louis Izoird, par Bach
Un autre titre du répertoire comique troupier
Elle est belle, elle est mignonne,
C'est un' bien jolie personne,
De dedans la rue on peut la voir
Qu'elle est assis' dans son comptoir.
Elle a toujours le sourire,
On dirait un' femme en cire
Avec-que son chignon qu'est toujours bien coiffé,
La belle caissière du Grand Café.


Quand Madelon

Paroles de Louis Bousquet, musique de Camille Robert, créé par Bach
L’hymne populaire de la Première Guerre Mondiale, Madelon la serveuse bienveillante et généreuse symbolise l’idéal féminin pour les Poilus des tranchées
Quand Madelon vient nous servir à boire
Sous la tonnelle on frôle son jupon
Et chacun lui raconte une histoire
Une histoire à sa façon
La Madelon pour nous n'est pas sévère
Quand on lui prend la taille ou le menton
Elle rit, c'est tout le mal qu'elle sait faire
Madelon, Madelon, Madelon !


Les nocturnes
Musique de Gaston Gabaroche, paroles de Charles Cluny et Raoul Le Peltier, créée par Resca
A Paris la grand'ville
Des ombres vont la nuit
Qui se faufilent
Le long des murs sans bruit


1916
Le train fatal
Paroles de Charles-Louis Pothier, musique de Charles Borel-Clerc, créée par Adolphe Bérard
Du 21 février au 19 décembre 1916, la bataille de Verdun fit plus de 300 000 morts dont 163 000 soldats français.
Dans la campagne verdoyante Le train longeant sa voie de fer
Emporte une foule bruyante
Tout là-bas vers la grande mer.

Flambe, Flambe, train de la mort
Dans la plaine rougie
Tout se brise et se tord
Sous un vent de folie...


1917
La chanson de Craonne
Paroles de Paul Vaillant-Couturier, musique de Charles Sablon
Chanson antimilitariste écrite en 1917, la chanson de Craonne a été interdite en France jusqu'en 1974 (Wikipédia)
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes
C'est bien fini, c'est pour toujours
De cette guerre infâme
C'est à Craonne sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous des condamnés
Nous sommes les sacrifiés


Je cherche après Titine
Paroles de Marcel Bertal, Louis Maubon et Henri Lemonnier, musique de Léo Daniderff
Le thème de la chanson sera par Charles Chaplin dans les temps modernes (1936)
Je cherche après Titine, Titine, oh ! Titine !
Je cherche après Titine et ne la trouve pas
Je cherche après Titine, Titine, oh ! Titine !
Je cherche après Titine et ne la trouve pas


1918
C’est une gamine charmante
Paroles de A. Willemetz, et F. Sollar, musique de H. Christiné
Chanson extraite de l’opérette Phi-Phi
C'est une gamine charmante , charmante, charmante,
Qui possède une âme innocente, innocente.
En elle tout est poésie, poésie,
Elle répond au joli nom d'Aspasie.


1919
Elle vendait des p’tits gâteaux
Musique de Vincent Scotto, paroles de Jean Bertet, chanson créée par Mayol
Elle vendait des petits gâteaux,
Qu'elle pliait bien comme i' faut,
Dans un joli papier blanc,
Entouré d'un petit ruban...


Sources :