30 septembre 2014

Revue de presse, revue de blogs - Septembre 2014

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09 septembre 2014

Playlist septembre 2014 : neuf albums à découvrir sans attendre



Une sélection curieuse de l'actualité musicale, pour partager quelques recommandations, et aborder l'univers d'artistes d'aujourd'hui en leur accordant une écoute attentive, dans l'abondance des sorties du moment.




Melted Toys
"Melted Toys" (Underwater Peoples, 2014)
Ce groupe de San Francisco, né en 2009, a débuté sous la forme d'un trio avec Daniel Rosado, Steven Harkins, Brian Wakefield (2 guitares, une basse et une boîte à rythmes). Il sera rejoint en 2011 par le batteur Ole Haarstad.
Christopher Owens (ex-Girls) a invité l'an passé le groupe à le rejoindre sur sa tournée, pour assurer la 1ère partie. La pop délicate et brumeuse de Melted Toys s'inscrit dans un courant jangle pop revival qui accrochera certainement les fans de Ducktails, Real Estate et Mood Rings.
(pop mélodique)



Holy Wave
"Relax" (Reverberation Appreciation Society / Burger Records, 2014)
Holy Wave s'est formé à Austin (Texas) en 2008 autour de Kyle Hager et de Julián Ruiz. Les autres membres du groupe sont Joey Cook, Ryan Fuson, et Dustin Zozaya. D'inspiration garage psychédélique, Holy Wave révise ses classiques en sonnant brillamment vintage. Comme en témoignent les titres de l'album : Night Tripper, Star Stamp, Son of Sound, Shamania, Change Your Head/Ecstatic Moment, ce sont les grandes heures du space cake aux vrais morceaux de LSD qui sont passées au mixeur : des saveurs hallucinogènes du 13th Floor Elevators et de la myriade de groupes confidentiels réunis sur la compilation Nuggets, aux albums iconiques  de la pop mid-sixties (Pet Sounds, St Pepper, The Piper at the gates of dawn).
(néo-psyché)



Diane Coffee
"My Friend Fish" (Western Vinyl Records, 2013)
Diane Coffee est le projet solo de Shaun Fleming, le batteur de Foxygen, au côté des deux leaders Jonathan Rado et Sam France. Pour son 1er album "My Friend Fish", c'est le glam rock 70's qui semble être la grande source d’inspiration de l'artiste : pseudonyme androgyne, maquillage weird, et chant empruntant à l'outrance de l'opéra rock époque Tommy et Ziggy Stardust.
De quoi patienter plus qu'agréablement jusqu'au prochain album de Foxygen (...And Star Power) dont la sortie est prévue mi-octobre.
(glam pop rock)



Avi Buffalo
"At Best Cuckold" (Sub Pop, 2014)
Avi Buffalo est le pseudonyme Avigdor Zahner-Isenberg, chanteur et musicien natif de Long Beach (Californie). En 2009, il forme son groupe avec Sheridan Riley à la batterie, Arin Fazio à la basse, et Rebecca Coleman aux claviers. En 2010, ils sortent leur 1er album chez Sub Pop.
At Best Cuckold est sorti le 8 septembre.
(pop mélodique)


Hooray for Earth
"Racy" (Dovecote Records, 2014)
Installé à New York depuis 2007, Hooray for Earth a été formé à Boston en 2005 par Noel Heroux. Avec RacyHooray for Earth déploie une production impressionnante grâce aux services de Chris Coady (Yeah Yeah Yeahs, TV on the Radio, Grizzly Bear, Beach House, Blonde Redhead). Le résultat accroche, mais n'échappe pas à l'emphase, en redéployant par moment l’étendard du rock FM héroïco-romantique qui triompha dans les années 80 (Duran Duran, Tears of Fears, A-Ah, Toto).
(pop rock)


Jessica Lea Mayfield
"Make My Head Sing…" (ATO, 2014)
Née en 1989, Jessica Lea Mayfield est originaire de Kent (Ohio). La chanteuse, guitariste et songwriter, a débuté à l'âge de 8 ans au sein de la formation familiale On Way River. Elle commence à écrire ses propres chansons à 15 ans  qui donneront la matière de son premier album White lies (2007). Grâce à ce disque, elle sera repérée par Dan Auerbach, co-leader des Blacks Keys. Elle fera ainsi les choeurs sur Attack & release (2008). Elle participera aussi à l'album solo d'Auerbach Keep it hid (2009) et assurera la 1ère partie sur la tournée de Ray Lamontagne.
Avec Make my head sing, son 4ème album co-produit avec son bassiste de mari Jesse Newport, Jessica Lea Mayfield prend une nouvelle direction, moins folk et plus noisy grunge, avec un son de guitare saturé, des structures minimales et répétitives et une voix aux accents tristes et nostalgiques, voire carrément dépressifs et lugubres. Les titres de l'album Oblivious, Party drugs, Unknown big secret, No fun, comme la pochette confirment que l'ambiance n'est pas à la fête...
(Pop rock)



TOPS
"Picture You Staring" (Arbutus Records, 2014)
Le groupe formé en 2011 est issu de l'intéressante scène montréalaise (Grimes, Blue Hawaii, Doldrums Mac Demarco). Il réunit aujourd'hui la chanteuse Jane Penny, le guitariste David Carriere, le batteur Riley Fleck et la bassiste Maddy Glowicki.
Picture you staring, leur 2ème album après Tender Opposites (2012), est plus inspiré avec ses mélodies soft rock. Tout en gardant un esprit lo-fi, il multiplie les clins d’œil distanciés aux ballades FM. Séduisant.
(indie pop)



The Fresh & Onlys
"House of Spirits" (Mexican summer, 2014)
The Fresh and Onlys est un groupe de San Francisco formé autour de Tim Cohen (Black Fiction), du bassiste Shayde Sartin, et du guitariste Wymond Miles. House of Spirits est leur 5ème album, après The Fresh & Onlys (2008), Grey-Eyed Girls (2009), Play It Strange (2010), Long Slow Dance (2012). Partie prenante du renouveau du garage rock à San Francisco, The Fresh & the Onlys tient encore sans doute davantage de la jangle pop (REM, Felt, Smiths)
(pop rock)



Strand of Oaks
"Heal" (Dead Oceans Records, 2014)
Strand of Oaks est le nom d'artiste de Tim Showalter, un chanteur, musicien et songwriter, né en 1982 à Goshen (Indiana). Il est installé à Philadelphie, comme The War on Drugs, Kurt Vile et Purling Hiss. A l'instar de The War on Drugs, Strand of Oaks pratique un folk rock influencé par les pères de la nation americana : Bruce Springsteen et Tom Petty. Heal est son 4ème album, après Leave Ruin (2009), Pope Killdragon (2010), Dark Shores (2012).
(rock folk)


05 septembre 2014

MP3, CD, Studio master Haute-résolution, peut-on vraiment entendre la différence ?



En juillet dernier, nous avons proposé un dossier sur les fichiers numériques audio (MP3, FLAC, WAV, ALAC, AIFF, ...), avec un focus sur la haute-résolution audio (Hi-Res).
Une question importante restait cependant en supens : y-a-t'il une différence audible de qualité entre un MP3, un CD et un fichier 24 bit haute-résolution ? Heureuse coïncidence, The Guardian a consacré, il y a quelques semaines, un article sur ce sujet How much difference is there between MP3, CD and 24-bit audio? Précision : bien que deux marques commerciales de Hi-Fi (Linn et Graham) soient complaisamment citées dans l'article, celui-ci n’est pas pour autant un publireportage. On verra que la haute-résolution n’y est pas survendue, au contraire les journalistes se montrent, sinon perplexes, en tout cas mesurés et critiques lorsqu'ils livrent leurs impressions d’écoute.

La haute-résolution audio tient-elle ses promesses ?

Pour tenter de répondre à cette question, The Guardian a organisé un test comparatif en faisant appel à Linn, fabricant de matériel hi-fi, fournisseur de musique en haute-résolution depuis 2007, et label de musique classique (Linn records) ayant accès aux masters originaux enregistrés par les artistes, les formations et les orchestres. Ainsi, trois membres du quotidien britannique : Tim Jonze, journaliste musical, Jason Phipps, journaliste scientifique et producteur de podcast, et Samuel Gibbs, spécialiste des nouvelles technologies se sont retrouvé au magasin de Hi-fi Graham dans le quartier d’Islington (au Nord de Londres). Il s'agissait d'écouter une sélection de titres, à partir de 4 formats : MP3 128 kbps, MP3 320 kbps, CD, 24-bit studio master, tous joués sur le même matériel Hi-Fi.

Qu’est-ce que la Hi-Res ? 

Le terme “Hi-Res” devrait se répandre dans les médias dans les prochains mois, à mesure que les fabricants de matériel électronique vont investir le domaine de la musique haute-résolution à destination des smartphones, des tablettes et des casques. Il y a encore une ambiguïté sur ce qui peut être désigné comme vraiment Hi-Res. Pour Gilad Tiefenbrun, directeur de Linn, “ Il y a une confusion entre ce qui est et ce qui n’est pas Hi-Res. [...] Pour nous, la musique Hi-Res c’est l’édition Studio Master 24 bits, c'est à dire l’enregistrement original, en amont de tous les autres formats." Et pour Tiefenbrun, il apparaît inévitable qu'à la suite du battage médiatique autour du Pono de Neil Young, les grandes compagnies comme Apple, Amazon, et Spotify se lancent également sur ce créneau. Rappelons qu'il existe aujourd'hui deux formats physiques audio en Hi-Res le SACD (dont l'arrêt de fabrication est programmé par les majors) et le blu-ray audio lancé à titre expérimental en France l'an dernier par Universal (source). Enfin, il existe cinq formats numériques ayant obtenu le label HRA (High Resolution Audio) : FLAC, ALAC, WAV, AIFF et DSD. Ces derniers doivent avoir une résolution supérieure au CD 44.1 kHz/16 bits.

Est-ce que la Hi-Res sonne réellement mieux qu’un MP3 ou qu’un CD ?


Tim Jonze a perçu une différence mais pas autant qu'attendu  :
"Les enregistrements Hi-Res étaient plus nets et plus clairs, chaque partie instrumentale émergeant de la masse sonore. Mais pour apprécier cette différence, il m'a fallu faire un effort de concentration.
Si cette musique avait été simplement diffusée en fond sonore, je n’aurais pas pu remarquer de différence entre le studio master et le pire des MP3 compressés.
En écoutant attentivement la ligne de basse sur Pinball Wizard des Who, on parvient à suivre où les notes se déplacent, et non pas juste à saisir une impression générale."



"La différence entre le MP3 et le CD est plus marquée. J’ai eu du mal à saisir la différence entre le CD et le studio master. Même si au final la différence existe bien, elle est plus subtile, et je pense que cela dépend de la manière dont on écoute la musique.
Ma manière préférée d’écouter de la musique, c’est avec un casque en marchant. C’est ainsi que j’arrive à me perdre complètement dans la musique, mais ce n’est jamais vraiment le son précisément qui m’intéresse, plutôt la façon dont la musique me transporte émotionnellement dans un autre univers de rêve éveillé. Ça m’emporte ailleurs, plutôt que ça me plonge dedans. Et à la vérité, je trouve le son impressionniste d’un MP3 tout aussi efficace pour me procurer cet état émotionnel, que le réalisme photographique d’un studio master."

Jason Phipps reste partagé sur la valeur ajoutée des fichiers studio masters : 
"Pourrais-je faire la différence? Cela dépend de l'enregistrement. En écoutant One of These Things First de Nick Drake, et en comparant le MP3 très compressé, le MP3 haute-qualité, jusqu’au studio master, j’ai personnellement eu du mal à discerner une différence notable, si ce n'est dans les basses fréquences : la ligne de basse, et les cordes basses de la guitare. La différence restait subtile pour mes oreilles."



"Mais en écoutant qu’autres titres, le gap de qualité s’est révélé plus prononcé. En partant du fichier en basse résolution jusqu’au studio master de l’enregistrement de l’ouverture de West Side Story, on parvient à distinguer une myriade d’instruments, avec une clarté et une profondeur améliorée. Même impression avec Pinball Wizard des Who. Plus il y a de couches instrumentales, plus frappante est la différence entre les fichiers numériques basse et haute résolution."




"Dans certains cas, cependant, la clarté du fichier Hi-Res a eu un effet globalement "refroidissant"  sur la musique : la clarté crée trop d’espace dans la musique, elle en diminue la chaleur et la cohésion."

Pour Samuel Gibbs, c'est également un "oui, mais..." : 
"Mon impression à la fin de cette session d’écoute est que oui, il y a bien une différence de qualité entre un MP3 téléchargé sur les plateformes les plus fréquentées et un fichier 24-bit. [...]. Mais ce n’est pas toujours une bonne chose. Et le gap de qualité n’est pas comparable à celui marquant la différence entre la définition standard et la haute-définition en vidéo.
Globalement, les studio masters apportent un son plus plein, plus spacieux, et moins plat. Même si certains titres sonnent presque à l’identique en Hi-Res et en CD. D’autres, comme The Pinball Wizard, marquent une différence en Hi-Res : ils sonnent plus réels, plus brutes, plus naturels, comme lorsque l’on écoute de la musique vivante.
Mais cette différence n’est pas toujours un gain. Ce fut décevant d’entendre un enregistrement de Nessun dorma (Turandot / Puccini) par Pavarotti qui sonnait pire en studio master. Cela révélait le fait que l’orchestre et le ténor avaient été enregistrés séparément dans des environnement différents. Ils semblaient comme déconnectés, une chose qui était masquée dans la version CD.
Ce que j'ai pu constater c'est qu’un MP3 de basse qualité sonne mal, et qu’inversement un MP3 à 320 kbps sonne bien, et qu'une anomalie dans la chaîne de production de l'enregistrement peut avoir des résultats inattendus avec un studio master."

Référence :
How much difference is there between MP3, CD and 24-bit audio?, The Guardian, 21/08
High-resolution audio - Wikipedia (enanglais)

01 septembre 2014

Revue de presse, revue de blogs - Juillet-Août 2014



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