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06 juillet 2024

A Felicidade [Le bonheur] : chanson brésilienne #18







A Felicidade

Tristeza não tem fim
Felicidade sim
A felicidade é como a gota
De orvalho numa pétala de flor
Brilha tranquila
Depois de leve oscila
E cai como uma lágrima de amor
A felicidade do pobre parece
A grande ilusão do carnaval
A gente trabalha o ano inteiro
Por um momento de sonho
Pra fazer a fantasia
De rei ou de pirata ou jardineira
e tudo se acabar na quarta feira
Tristeza não tem fim
Felicidade sim
A felicidade é como a pluma
Que o vento vai levando pelo ar
Voa tão leve
Mas tem a vida breve
Precisa que haja vento sem parar
A minha felicidade está sonhando
Nos olhos da minha namorada
É como esta noite
Passando, passando
Em busca da madrugada
Falem baixo, por favor
Prá que ela acorde alegre como o dia
Oferecendo beijos de amor
Tristeza não tem fim
Felicidade sim

Le bonheur

La tristesse n'a pas de fin
Le bonheur si
Le bonheur est comme une goutte
De rosée sur une pétale de fleur
Elle scintille, tranquille
Puis oscille légèrement
Et tombe comme une larme d'amour
Le bonheur des pauvres ressemble à
La grande illusion du carnaval
Nous travaillons toute l'année
Pour un instant de rêve
Pour réaliser le fantasme d'être
Roi, pirate ou jardinier
et tout se termine le mercredi
La tristesse n'a pas de fin
Le bonheur si
Le bonheur est comme une plume
Que le vent emporte dans l'air
Vole si légèrement
Mais sa vie est brève
Il faut qu'il y ait du vent sans cesse
Mon bonheur, c'est de rêver
Dans les yeux de mon aimée
C'est comme cette nuit
Passée, passée
A la recherche de l'aube
Parle moins fort, s'il te plaît
Pour qu'elle se réveille heureuse comme le jour
En offrant des baisers d'amour
La tristesse n'a pas de fin
Le bonheur si
(trad. littérale et approximative)

L'affiche du film

A felicidade
est une chanson composée en 1958 par Antônio Carlos Jobim, sur des paroles de Vinícius de Moraes, pour le film franco-brésilien Orfeu Negro [Black Orpheus] de Marcel Camus, sorti en 1959. Le scénario du film transpose le mythe d'Orphée et Eurydice dans les favelas de Rio de Janeiro, pendant le Carnaval. Orfeu Negro remporte la Palme d'or au Festival de Cannes en 1959 et l' Oscar du meilleur film étranger en 1960, en focalisant l'attention du monde entier sur les chansons de  Jobim et Moraes et lançant l'engouement pour la bossa nova.

L'affiche de la pièce Orfeu da Conceição (1956) par l'artiste Djanira

Tom Jobim avait déjà écrit  plusieurs chansons et musiques pour la pièce de théâtre Orfeu da Conceição de Vinícius de Moraes créée à Rio en 1956. Mais le producteur français du film, Sacha Gordine leur demanda de nouveaux titres. Le duo écrivit ainsi trois nouvelles chansons :  A felicidade, Frevo et O nosso amor.
C'est Agostinho dos Santos qui chante A felicidade pendant le générique d'ouverture du film, il est accompagné à la guitare accompagné par Roberto Menescal.

Ce titre, devenu un des standards de la bossa nova, a fait l'objet de nombreuses interprétations par les plus grands noms de la chanson brésilienne : João Gilberto, Sylvia Telles, Antônio Carlos Jobim, Astrud Gilberto, Bola Sete, Vinicius de Moraes, Tom Zé, Nara Leão, Gal Costa, Quarteto em Cy, Milton Nascimento, ...

... du jazz et de la variété internationale : Willie Bobo, Billy EckstineCharlie Byrd, The Ramsey Lewis Trio, Cal Tjader, Ella Fitzgerald, Joe Henderson, ... et Sacha Distel à la guitare !

Sans oublier la version française Adieu Tristesse interprétée "en mode Francis Lopez" toute en trémolos et roucoulades concurremment par André Dassary et par Georges Guétary.

La playlist autour de A felicidade