Les trouvères et la langue d’Oïl
Sous le terme de langue d’oïl, on rassemble différents dialectes dont les principaux sont : le normand à l’ouest, le picard et le wallon au nord, le champenois, le lorrain et le bourguignon à l’est, et au centre le francien (dialecte de l’Île-de-France). Ces dialectes vont constitueront les bases de l’ancien français. L’unification d’un modèle linguistique commun et unique à tout le royaume s’effectue à partir du domaine d’oïl, plus proche du pouvoir central.
Les trouvères qui composent les chansons de geste et la poésie de cour sont influencés par les troubadours qu’Aliénor d’Aquitaine, après son mariage avec Louis VII, a emmené avec elle à Paris. Les trouvères adaptent les œuvres des troubadours en écrivant sur le thème de « la fine amor ».
Avec les trouvères, musique et poésie restent toujours intimement liées. La poésie ne se détachera du chant que vers la fin du XIIIe siècle.
Adam de la Halle (né à Arras en 1245-mort à Naples en 1287)
Il fait partie de la compagnie des jongleurs d’Arras. On le désigna parfois comme Adam d'Arras ou encore le bossu d'Arras (Ce qui est moins valorisant"On m'appelle Bochu, mais je ne le suis mie !"). Il entre au service de Robert II d’Artois qu’il suit en Italie. Auteur de chansons, de motets, de rondeaux, il restera comme l’auteur de deux œuvres dramatiques, particulièrement importantes dans l’histoire du théâtre médiéval : Le Jeu d’Adam ou de la feuillée et Le Jeu de Robin et de Marion.
Le Jeu de Robin et de Marion
Cette œuvre se rattache au genre de la pastourelle ou pastorale.
La pastourelle est une chanson dans laquelle le poète gentilhomme raconte sa rencontre avec une bergère dans la campagne, alors qu’il se promène à cheval ; il narre les épisodes de sa tentative de séduction et le succès qu’il en tire, bon ou mauvais suivant les cas.
Résumé du Jeu de Robin et de Marion :
Une jeune bergère, Marion (Marotte), rêve dans un champ à son promis, le jeune et beau Robin. Arrive alors un chevalier, parti à la chasse avec son faucon ; apercevant la belle, il l’aborde et lui propose une escapade. Marion refuse, et le chevalier s’éloigne. Marion part alors chercher de l’aide : elle appelle Robin et ses amis, Gautier, Baudon et Peronelle. Le chevalier revient et enlève Marion sans que Robin ni ses amis interviennent. Apeurés par le chevalier, Robin et ses amis préfèrent se cacher. Marion, ne pouvant dès lors compter que sur elle, arrive à se débarrasser toute seule du chevalier. Elle retrouve ses amis et, pas rancunière, décide de faire la fête avec eux. Curieuse morale !
Petit extrait du livret :
Li chevaliers : Bergiere diex vous doinst bon jour
Marions : Diex vous gart sire
Li chevaliers : Par amour douche puchele / or me contés / Pour coi ceste canchon cantés / Si volentiers et si souvent / Hé : robin se tu m’aimes Par amours maine m’ent...
Bibliographie en ligne :
>LI GIEUS DE ROBIN ET DE MARION
>Le Jeu de Marion et Robin Bibliothèque Méjanes (Aix-en Provence)
>La fiche du site Musicologie
Discographie : Adam de la Halle "Le jeu de Robin et Marion" (Ensemble Perceval ; Guy Robert, dir.), Arion.
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