Le 17 juin dernier, a été présenté à la Bibliothèque Vapor Vell, le livre Que pagui Pujol ! : una crònica punk de la Barcelona dels 80 par son auteur Joni D, l’un des protagonistes de cette scène. Notre collègue Tere Mas, bibliothécaire musical de la Bibliothèque Sant Pau-Santa Creu a écrit un texte de présentation sur le blog Bibarnabloc que nous reproduisons avec sa permission :
Entre la mort de Franco en 1975 et les Jeux Olympiques de 1992, Barcelone fut le théâtre d’une vague de rébellion sans précédent. Là se constituèrent de multiples tribus urbaines et de nombreux mouvements de revendication se développèrent. Entre tous, les punks se démarquaient non seulement par leur musique, une esthétique provocante et un nihilisme auto-destructeur pour certains, mais surtout, et cela concerne la majorité d’entre eux, par un activisme contre-culturel.
Jhony D, chanteur, producteur, éditeur de fanzines et menant mille autres activités, revient sur cette période dans son livre Que pagui Pujol! (le titre fait référence à la chanson emblématique du groupe L’Odi Social qui fut le slogan de toute une époque [1]). Suivant un fil chronologique, l’histoire commence en 1981, l’année où Jhony âgé de 14 ans, découvre par hasard les émissions de Radio Pika, et s’achève en 1991 avec les incidents de Tarrega [2], et avec la création des éditions Virus et du label Tralla Records.
L'auteur le revendique : « C’est un livre punk, viscéral, écrit dans une forme punk, sans point, ni paragraphe et sans respect pour la bienséance syntaxique. Ce n’est pas un livre sur le mouvement punk à Barcelone, seulement un recueil de mes souvenirs ». En jouant avec l’esthétique des fanzines, chaque chapitre est divisé en sections : les choses qui se passent - les choses importantes - l’importance des choses sans importance - , etc. Le livre est complété par une importante documentation graphique provenant de particuliers et du Centre de Documentació de La Ciutat Invisible, et par des coupures d’articles de presse.
Une manière punk de restituer l’histoire non officielle d’une époque. Décrire non seulement la scène musicale, mais aussi l’activisme alternatif, les squats, les flyers, la lutte contre les skins fascistes, les bagarres de rue, les Athéneus (centres socio-culturels [3]), la police secrète, les coursiers à moto, les pizzas de chez Rivolta (célèbre pizzeria de Barcelone) livrées au poste de police, les voitures de police qui vous suivent jusqu’à la porte de votre maison, le Kafe Volter (Café Voltaire), les marines de la flotte américaine, les insoumis, Cross 10, La Kasa de la Muntanya...
Que pagui Pujol! n'est pas un livre nostalgique, mais résonne comme une réaffirmation : "Nous n'avons pas fait l'histoire mais sans nous dans les rues, les choses seraient différentes aujourd'hui."
[1] Jordi Pujol (1930-) fut Président de la Catalogne à partir de 1980. Fondateur du parti Convergence démocratique de Catalogne, cet homme politique conservateur resta au pouvoir jusqu’en 2003. Le titre du livre, fait référence au titre d’une chanson punk, qui fut un slogan populaire pendant toutes ces années : “Je n’ai pas d’argent, c’est Pujol qui paie !”
[2] les incidents de Tarrega conduisirent à l’arrestation de 86 personnes, voir l'article d'El Pais
[3] Ateneu [Atheneum] : « il s'agit d'une institution, d'un centre qui crée et accueille la culture, qui diffuse et confronte les alternatives culturelles de nature scientifique ou littéraire. L'ateneu répond donc à l'idée de centre de diffusion des biens scientifiques et culturels.» Définition d'Alexandre Todó i Tejero
Un grand et amical merci à @elfonti pour son aide à la traduction et pour ses précisions nécessaires à la compréhension. :-)
Entre la mort de Franco en 1975 et les Jeux Olympiques de 1992, Barcelone fut le théâtre d’une vague de rébellion sans précédent. Là se constituèrent de multiples tribus urbaines et de nombreux mouvements de revendication se développèrent. Entre tous, les punks se démarquaient non seulement par leur musique, une esthétique provocante et un nihilisme auto-destructeur pour certains, mais surtout, et cela concerne la majorité d’entre eux, par un activisme contre-culturel.
Jhony D, chanteur, producteur, éditeur de fanzines et menant mille autres activités, revient sur cette période dans son livre Que pagui Pujol! (le titre fait référence à la chanson emblématique du groupe L’Odi Social qui fut le slogan de toute une époque [1]). Suivant un fil chronologique, l’histoire commence en 1981, l’année où Jhony âgé de 14 ans, découvre par hasard les émissions de Radio Pika, et s’achève en 1991 avec les incidents de Tarrega [2], et avec la création des éditions Virus et du label Tralla Records.
L'auteur le revendique : « C’est un livre punk, viscéral, écrit dans une forme punk, sans point, ni paragraphe et sans respect pour la bienséance syntaxique. Ce n’est pas un livre sur le mouvement punk à Barcelone, seulement un recueil de mes souvenirs ». En jouant avec l’esthétique des fanzines, chaque chapitre est divisé en sections : les choses qui se passent - les choses importantes - l’importance des choses sans importance - , etc. Le livre est complété par une importante documentation graphique provenant de particuliers et du Centre de Documentació de La Ciutat Invisible, et par des coupures d’articles de presse.
Une manière punk de restituer l’histoire non officielle d’une époque. Décrire non seulement la scène musicale, mais aussi l’activisme alternatif, les squats, les flyers, la lutte contre les skins fascistes, les bagarres de rue, les Athéneus (centres socio-culturels [3]), la police secrète, les coursiers à moto, les pizzas de chez Rivolta (célèbre pizzeria de Barcelone) livrées au poste de police, les voitures de police qui vous suivent jusqu’à la porte de votre maison, le Kafe Volter (Café Voltaire), les marines de la flotte américaine, les insoumis, Cross 10, La Kasa de la Muntanya...
Que pagui Pujol! n'est pas un livre nostalgique, mais résonne comme une réaffirmation : "Nous n'avons pas fait l'histoire mais sans nous dans les rues, les choses seraient différentes aujourd'hui."
[1] Jordi Pujol (1930-) fut Président de la Catalogne à partir de 1980. Fondateur du parti Convergence démocratique de Catalogne, cet homme politique conservateur resta au pouvoir jusqu’en 2003. Le titre du livre, fait référence au titre d’une chanson punk, qui fut un slogan populaire pendant toutes ces années : “Je n’ai pas d’argent, c’est Pujol qui paie !”
[2] les incidents de Tarrega conduisirent à l’arrestation de 86 personnes, voir l'article d'El Pais
[3] Ateneu [Atheneum] : « il s'agit d'une institution, d'un centre qui crée et accueille la culture, qui diffuse et confronte les alternatives culturelles de nature scientifique ou littéraire. L'ateneu répond donc à l'idée de centre de diffusion des biens scientifiques et culturels.» Définition d'Alexandre Todó i Tejero
Un grand et amical merci à @elfonti pour son aide à la traduction et pour ses précisions nécessaires à la compréhension. :-)