19 octobre 2012

Phèdre : chanson de la semaine #102



Hélène Delavault interprète Phèdre. Les paroles de la chanson sont constituées de vers de la tragédie Phèdre et Hippolyte (1677) de Jean Racine.
Référence discographique : Femmes... Femmes (Mosaic Music, 2005)

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Acte 1, Scène 3

PHÈDRE
N'allons point plus avant.Demeurons, chère Œnone.
Je ne me soutiens plus, ma force m'abandonne.
Mes yeux sont éblouis du jour que je revoi,
Et mes genoux tremblants se dérobent sous moi.
[...]
Que ces vains ornements, que ces voiles me pèsent !
Quelle importune main, en formant tous ces nœuds,
A pris soin sur mon front d’assembler mes cheveux ?
Tout m’afflige, et me nuit, et conspire à me nuire.
[...]
Quand pourrai-je, au travers d’une noble poussière,
Suivre de l’œil un char fuyant dans la carrière ?
[...]
Ô haine de Vénus ! Ô fatale colère !
Dans quels égarements l’amour jeta ma mère !
[...]
Ariane, ma sœur ! de quel amour blessée
Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée !
[...]
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps et transir et brûler :
Je reconnus Vénus et ses feux redoutables,
D’un sang qu’elle poursuit tourments inévitables !
[...]
Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? (Racine, Andromaque, acte V, scène 5)
[...]
C’est Vénus tout entière à sa proie attachée.

Hélène Delavault - Wikipédia - Phèdre (Racine) - Wikipédia - Wikisource (le texte)