16 octobre 2024

1945, les chansons françaises de l'année : "Lily bye... bye!"


 "Pour la France, pour la France
  Il embarqua plein d'espoir...
  Tout un mois en Normandie sur le Front
  Le Jimmy se battit comme un vieux lion
  Fou de joie il écrivait tous les jours
  Ma Lily, ma Lily
  A bientôt mon cher amour"

 











1945, en quelques dates : 
Janvier-février : très grande famine en Indochine française faisant de centaines de milliers de victimes
29 avril - 13 mai : les femmes votent pour la première fois en France, à l'occasion des élections municipales. 
8 mai : capitulation de l'Allemagne nazie, marquant la fin de la 2nde Guerre Mondiale en Europe
du 8 mai au 26 juin : massacres de Sétif, Guelma et Kherrata en Algérie française
6 et 9 août : bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki.
2 septembre : proclamation de la République démocratique du Viêt Nam à Hanoï, par Hô Chi Minh 
octobre : ordonnances sur le régime général de la Sécurité sociale 
16 novembre : création de l'UNESCO
novembre : réélection de De Gaulle comme président du Conseil, avec un gouvernement tripartite (MRP, SFIO, PC).
1945, marque le début des Trente Glorieuses, période de 30 années de forte croissance économique et d'augmentation du niveau de vie qui s'achèvera avec la crise pétrolière de 1975.





Les crayons
 (chanson tragique)

Paroles de Bourvil - Musique de Etienne Lorin - par Bourvil
dans le film La ferme du pendu de Jean Dréville
Elle vendait des cartes postales
Puis aussi des crayons
Car sa destinée fatale
C'était de vendre des crayons
Elle disait aux gens de la rue:
"Voulez-vous des crayons?"
Mais reconnaissant l'inconnue
Ils disaient toujours non
C'est ça qu'est triste

Dans les plaines du Far-West

Paroles de Maurice Vandair - Musique de Charles Humel - par Yves Montand 
Dans les plaines du Far-West quand viendra la nuit
Les cow-boy dans le bivouac sont réunis
Près du feu, sous le ciel de l'Arizona
C'est la fête aux accords d'un harmonica
Et leur chant, plein d'amour et de désir
Dans le vent porte au loin des souvenirs
Dans les plaines du Far-West quand viendra la nuit
Les cow-boy dans le bivouac sont réunis

Baisse un peu l'abat-jour

Paroles de et Marcel Delmas - Musique de Henri Bourtayre - par Elyane Célis 
Baisse un peu l′abat-jour
Laisse-moi te bercer
Chéri, le temps qui court
Sera vite passé
Car je resterai là
À te parler d'amour
Tout bas, tout bas,
Jusqu′au lever du jour
Baisse un peu l'abat-jour.

Mon coeur est un violon

Paroles d'après un poème de Jean Richepin - Musique de Miarka Laparcerie - par Lucienne Boyer 
Mon cœur est un violon
Sur lequel ton archet joue,
Et qui vibre tout du long,
Appuyé contre ta joue.
Tantôt l’air est vif et gai
Comme un refrain de folie,
Tantôt le son fatigué
Traîne avec mélancolie.

Oublie-moi "Olvidar"
Paroles de Max François - Musique de Pueca - par Jean Valenti 
Oublie-moi, ô mon amour
Quand on oublie, je sais aussi que l'on pardonne
Oublie-moi et, sans retour
Effeuille au vent les souvenirs que j'abandonne

Symphonie

Paroles de Georges Tabet, Roger Bernstein - Musique de Alex Alstone - par Jacques Pills 
Symphonie
Symphonie d'un jour
Qui chante toujours
Dans mon coeur lourd
Symphonie
D'un soir de printemps
C'est toi que j'entends
Depuis longtemps
Tes accords ont gardé leur parfum
Je revois des souvenirs défunts

Feu follet

Paroles de Henri Kubnick - Musique de Henri Bourtayre - par Michel Roger 
Cheveu noir et œil qui brille
La joyeuse Maryvon
Etait la plus belle fille
De tout le pays breton
Tête folle sans cervelle
Elle courait les garçons
Jetait sa coiffe en dentelle
Par-dessus tous les buissons

Feu follet, feu follet
C'était un feu follet qui dansait sur la lande

La chanson populaire

Paroles de Maurice Vandair et Maurice Chevalier - Musique de Henri Betti - par Maurice Chevalier 
Un air de chanson populaire,
Un chant qui gagne les faubourgs,
Ça fait du ram dam,
Ça fait du tam tam,
Dans le fond des cours
Et sur le macadam,
Un air de chanson populaire,
Les coeurs sont pleins de chants nouveaux,
Après le boulot
C'est des chansons qu'il nous faut,
Ecoutons chanter le populo.

Frénésie

Paroles françaises de Francis Blanche - Musique de Alberto Dominguez - par Victoria Mariano
adaptation française de Perfidia
C'était l'été, le vent passait comme un beau chant lassé
C'était la nuit sur la campagne endormie
Mais c'était la joie, c'était la fiesta partout autour de moi
Et c'était l'amour qui chanterait jusqu'au point du jour
 
Un soir de fiesta près de Mexico
Je m'en allais seule avec les échos
Des chants et des refrains qui dans la nuit
Montaient avec frénésie.

Besame Mucho
Paroles de Francis Blanche - Musique de Consuelo Velázquez - par Tino Rossi 
Bésame, bésame mucho
Como si fuera esta noche la última vez
Bésame mucho
Que tengo miedo a perderte, perderte otra vez
[...]
Donne-moi, donne-moi vite
Tant de baisers, mon amour, que je puisse oublier
Le temps en fuite
Et ma chanson n'aura plus qu'un seul mot, aimer

Lily, bye... bye
Paroles de Maurice Vandair - Musique de Henri Bourtayre - par Guy Berry
(chanson qui fait écho à Lily Marlène, véritable hymne de la Seconde Guerre,  qui avait été adopté tant par les alliés, que par les allemands)
Sans regret, il entra au régiment
Il devint caporal, et puis sergent
Mais bientôt en agitant son mouchoir
Pour la France, pour la France
Il embarqua plein  d'espoir...

Lily, bye, bye,
Bye, bye, Lily, 
Lily, bye, bye, 
Bye, bye, Lily

Tout un mois en Normandie sur le front
Le Jimmy se battit comme un vieux lion
Fou de joie il écrivait tous les jours
Ma Lily, ma Lily a bientôt mon cher amour.



Un périple à travers l'histoire de la chanson au 20e siècle.

1900-1909
 | 1910-1919 | 1920-1924 | 1925-1929 | 1930-1934 | 1935-1939 1940 | 1941 | 1942 | 1943 1944 1945

03 septembre 2024

1944, les chansons de l'année de la Libération : "Fleur de Paris"

C’est une fleur de Paris
Du vieux Paris qui sourit
Car c’est la fleur du retour
Du retour des beaux jours
Pendant quatre ans dans nos cœurs
Elle a gardé ses couleurs
Bleu, blanc, rouge, avec l’espoir elle a fleuri,
Fleur de Paris  

1944, en quelques dates : 

21 février : Missak Manouchian et 21 résistants de son groupe sont fusillés au Mont Valérien
6 avril : Rafle des enfants juifs d'Izieu
21 : avril : Le Comité français de la Libération nationale, présidé par le général de Gaulle, accorde le droit de vote aux femmes (confirmé par l’ordonnance du 5 octobre)
6 juin : Débarquement de Normandie
10 juin : Massacre d'Oradour-sur-Glane (642 habitants du village par la 2e division SS Das Reich)
20 juillet : Attentat manqué contre Adolf Hitler
15 août : Débarquement de Provence des troupes françaises (composées à 90% de combattants venus d'Afrique du Nord) et américaines
20 août : Pétain est emmené par l’armée allemande à Belfort puis en septembre, à Sigmaringen.
25 août : Libération de Paris. Discours du général de Gaulle : "Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré !".
10 décembre : Signature du pacte franco-soviétique à Moscou, en présence de Staline et de de Gaulle
Fin décembre : Le territoire français n'est pas totalement libéré : des batailles se poursuivent en Alsace, en Lorraine et dans les Vosges, de même qu'il reste des poches de résistance allemande sur la côte atlantique (Dunkerque, Saint-Nazaire, Lorient, La Rochelle, ...)




Douce France

Paroles et Charles Trenet - musique de Léo Chauliac et Charles Trenet - par Roland Gerbeau
 Il revient à ma mémoire
Des souvenirs familiers
Je revois ma blouse noire
Lorsque j'étais écolier
Sur le chemin de l'école
Je chantais à pleine voix
Des romances sans paroles
Vieilles chansons d'autrefois

Douce France
Cher pays de mon enfance
Bercée de tendre insouciance
Je t'ai gardée dans mon coeur!


Y'a des Zazous
Paroles de Raymond Vincy - Musique de de Henri Martinet - par Andrex
Y a des zazous dans mon quartier
Moi, j' l' suis déjà à moitié ;
Un de ces jours à votre tour
Vous serez tous zazous comme eux
Car le zazou, c'est contagieux
Ca commence par un tremblement
Qui vous prend soudain brusquement
Et puis on pousse des hurlements
Ah ! wa da la di dou da di dou la wa wa !


La fête à Neu-Neu

Paroles de Maurice Chevalier et Maurice Vandair - Musique de Henri Betti - par Maurice Chevalier
Vivement qu'a revienne
La fête à Neu-Neu!
Qu'on finisse la semaine
En rigolant un peu
Vivement qu'on parte
Bras dessus dessous
Pour aller manger des tartes
Et des roudoudous
Sur les autos
Loin du boulot
On s'en paie une bonne tranche
Et c'est ainsi
Loin des soucis
Qu'on passe un bon dimanche
Et toute la semaine
On en rêve à deux
Ah! vivement qu'a revienne
La fête à Neu-Neu!


De l'autre côté de la rue
Paroles et musique de Michel Emer‎ - par Edith Piaf
Des murs qui se lézardent
Un escalier étroit
Une vieille mansarde
Et me voilà chez moi
Un lit qui se gondole
Une table de guingois
Une lampe à pétrole
Et me voilà chez moi
[...]
De l'autre côté d'la rue
Y a une fille, y a une belle fille
Qui a tout c'qu'il lui faut et même le superflu
De l'autre côté d'la rue


Quand Betty fait boop
Paroles de Françoise Giroud  - Musique de Louis Gasté - par Josette Dayde
Du film "Le roi des resquilleurs" de Jean Devaivre (1945)

Les petits enfants demandent pour noël
De gros éléphants ou bien des caramels.
Moi je ne voulais rien de tout ça.
Et j'ai demandé à mon papa : 
Emmène-moi, emmène-moi au cinéma.
 
Quand Betty fait boop
Quand Popeye fait peye
Quand Mickey fait miaou
Ça me traverse par ci par là
Ça monte ici, ça descend, ça me prend là.


Le bal défendu
Paroles et musique de Vincent Scotto - par Roberte Marna
C’est un bal défendu
Dans un p’tit coin perdu
Du quartier Montparnasse
Y’a pas d’accordéon
Pas même un violon
Un phono les remplace
Les clients ont vingt ans
Par couples tendrement
La valse les enlace
C’est un bal défendu
Dans un p’tit coin perdu
Du quartier Montparnasse


Ma belle au bois dormant
Paroles de Maurice Vandair - Musique de Henry Bourtayre - par Luis Mariano
O toi ma belle endormie,
O toi qui rêve d'amour,
Reviens, reviens à la vie,
Voici le plus beau des jours.
Viens, ouvre tes paupières,
Tu liras dans mon coeur
Des mots remplis de lumière,
Des mots remplis de bonheur.

C'est bien toi mon amour,
Toi ma belle au bois dormant,
Je sais depuis toujours que tu m'attends.


Fleur de Paris
Paroles de Maurice Vandair - Musique de Henry Bourtayre - par Maurice Chevalier
Mon épicier l’avait gardée dans son comptoir
Le percepteur la conservait dans son tiroir
La fleur si belle de notre espoir
Le pharmacien la dorlotait dans un bocal
L’ex-caporal en parlait à l’ex-général
Car c’était elle, notre idéal

C’est une fleur de Paris
Du vieux Paris qui sourit
Car c’est la fleur du retour
Du retour des beaux jours
Pendant quatre ans dans nos cœurs
Elle a gardé ses couleurs
Bleu, blanc, rouge, avec l’espoir elle a fleuri,
Fleur de Paris


Il avait le charme slave
Paroles de Françoise Giroud - Musique de Georges van Parys - par Andrex
Son nom se terminait en ska
A moins que ce ne soit en ski
Il buvait de la vodka
Dans une balalaïka
Et prenait de l'Eleska*
En disant que c'était exquis.
Le jour où elle le rencontra
Il lui baisa la main trois fois
Puis de sa belle voix grave
Il récita les Burgraves**
Dans une traduction moldave.
C'est alors qu'elle succomba

Il avait le charme slave
Et elle est devenue l'esclave
L'esclave de ce charme slave
Sex appealof et vampowska

*ancienne marque de cacao au lait sec, qui avait comme slogan "Le K.K.O. L.S.K. est S.Ki"
** drame historique en vers de Victor Hugo 

Le petit chaperon rouge
Paroles de Françoise Giroud - Musique de Louis Gasté - par Roger Toussaint
Le petit chaperon rouge
Trottinait dans les grands bois
Quand soudain une ombre bouge
C'est un loup, un gros loup à l'oeil sournois
Qui se dit en voyant la gamine
J'ai besoin de vitamines
Je vais faire un bon petit repas froid

Tire, tire, tire la chevillette
Tire et la bobinette cherra


Paris chéri
Paroles de Henri Varna, et Marc Cab- Musique de Vincent Scotto - par Joséphine Baker
Paris chéri
Mon beau Paris c’est toujours
Toi que J’aime
Paris chéri
Ton chic naturel est resté le même
Te revoir qu’elle joie extrême
Dans mon cœur
Vient de naître un grand bonheur
Paris chéri
Pour toujours
C’est toi mon amour.


On danse à la Villette
Paroles de Jacques Larue - Musique de Emile Carrara - par Damia
Sous l'œil de l'agent de police
Deux ombres dans l'ombre se glissent
La porte s'entrouvre et d'un bond
S'échappe un air d'accordéon

On danse à La Villette
Quand Paris s'est endormi
Au fond d'un bal musette
Où tous les volets sont mis
Derrière, on n'y accepte
Que les amis des amis
On danse à La Villette
Chaque soir après minuit
Viens, ma gigolette,
Oublions nos ennuis


Ramuntcho
Paroles de Jean Rodor - Musique de Vincent Scotto - par André Dassary
Chanson préexistant au film « le mariage de Ramuntcho » (1er film français en couleur) par Max de Vaucorbeil (1947)
Dans sa cabane couronnée
Par les massifs des Pyrénées
Comme un aigle, tout là-haut
Habite Ramuntcho
Portant fusil en bandoulière
Il va partout, la mine fière
Guettant dans ses traquenards
Le sauvage isard
Il partage tous ses jours
Entre la chasse et l'amour

Ramuntcho... c'est le roi de la montagne
Ramuntcho... quand il appelle sa compagne


Marche de la 2e D.B. [Division Blindée]
Paroles de André Ledur - Musique de Maurice Leroux & Victor Clowez - par Pierre Nougaro
Après le Tchad, l’Angleterre et la France
Le grand chemin qui mène vers Paris
Le cœur joyeux tout gonflé d’espérance
Ils ont suivi la gloire qui les conduit
Sur une France qu’une croix de Lorraine
Écusson d'or qu'on porte fièrement
C’est le joyau que veulent nos marraines
C’est le flambeau de tous nos régiments.

Division de fer
Toujours en avant
Les gars de Leclerc
Passent en chantant.

Un périple à travers l'histoire de la chanson au 20e siècle.

1900-1909 | 1910-1919 | 1920-1924 | 1925-1929 | 1930-1934 | 1935-1939 1940 | 1941 | 1942 | 1943 1944 1945

21 août 2024

1943, les chansons françaises de l'année : Le Chant des partisans

Période trouble, et confusion des émotions
... une valse musette très gouleyante Ah le petit vin blanc, ...et l'hymne grave et solennel de la Résistance et de la Libération Le Chant des partisans
... le swing et la java, la griserie et l'insouciance (Oui, si tu me dis oui, Aucune importance, Quand un facteur s'envole, BébertCheveux dans le vent), ... avec, en contre-poids, la mauvaise conscience (L'âme au diable, Monsieur Saint-Pierre), la détresse de la perte et la nostalgie du passé (J'ai pleuré sur tes pas, Que reste-t-il de nos amours ?, La valse de Paris)


1943, en quelques dates : 
2 février : victoire soviétique à la bataille de Stalingrad.
16 février : instauration du STO (Service du travail obligatoire) : les hommes nés entre 1920 et 1922 doivent aller travailler en Allemagne
Mars : bombardements aériens alliés sur Rennes, Rouen
27 mai : création du CNR (Conseil national de la Résistance)
30 mai : enregistrement à Londres du Chant des partisans par Germaine Sablon
8 juillet : mort de Jean Moulin, héros de la résistance, après avoir été torturé par les nazis
30 juillet : exécution par la guillotine de Marie-Louise Giraud pour avoir pratiqué 27 avortements 
Juillet : chute de Mussolini et début de la campagne d'Italie (libération de l'Italie par les Alliés)
29 décembre : création des FFI (Forces françaises de l'intérieur)

Le 20ème siècle au fil de la chanson :
1900-1909 | 1910-1919 | 1920-1924 | 1925-1929 | 1930-1934 | 1935-1939 1940 | 1941 | 1942 | 1943 1944 1945





Ah ! Le petit vin blanc (valse musette)
Paroles de Jean Dréjac - musique de Charles Borel-Clerc - par Lina Margy
Ah, le petit vin blanc
Qu'on boit sous les tonnelles
Quand les filles sont belles
Du coté de Nogent
Et puis de temps de temps
Un air de vieille romance
Semble donner la cadence
Pour fauter, pour fauter
Dans les bois, dans les prés
Du côté, du côté de Nogent


Que reste-t-il de nos amours ?
Paroles de Charles Trenet- Musique de Charles Trenet, Léo Chauliac - par Charles Trenet
dans le film La Cavalcade des heures d'Yvan Noé (1943)

Ce soir le vent qui frappe á ma porte
Me parle des amours mortes
Devant le feu qui s' éteint
Ce soir c'est une chanson d' automne
Dans la maison qui frissonne
Et je pense aux jours lointains

Que reste-t-il de nos amours
Que reste-t-il de ces beaux jours
Une photo, vieille photo
De ma jeunesse
Que reste-t-il des billets doux
Des mois d' avril, des rendez-vous
Un souvenir qui me poursuit
Sans cesse


L'âme au Diable
Paroles de Jacques Larue - Musique de Louis Gasté - par Léo Marjarne
du film Feu Nicolas de Jacques Houssin
J’ai vendu mon âme au diable
Mon pouvoir est formidable
Sans effort je fais un vœu
Et j’ai tout ce que je veux
Je n’ai pas pu pourtant
Garder pour moi le cœur
Du gars que j’aime tant
Une autre a pris tout mon bonheur
J’ai vendu mon âme au diable
Mon pouvoir est formidable
Mais mon cœur, depuis des jours
Pour un gars se meurt d’amour


Quand un facteur s'envole
Paroles et musique de Charles Trenet - par Charles Trenet
du film 
Adieu Léonard ! de Pierre Prévert 
Quand un facteur s'envole
S'envole s'envole
C'est qu'il est trop léger
Alors pour voyager
Au-dessus des platanes
Il plane il plane
Au-dessus des maisons
Il chante une chanson
Les oiseaux à la ronde
Lui font bonjour
Autant d'oiseaux au monde
Autant de lettres d'amour
Que le facteur apporte
Et glisse sous les portes
C'est le courrier du cœur
Le courrier du bonheur


Bébert
Paroles de 
Raymond Vincy - Musique de Henri Martinet - par Andrex
Chanson du film Fou d'amour de Paul Mesnier
Parmi tous les bals musette
Où l'on tournait au son de l'accordéon
Le plus peinard, le plus chouette
Ce n'était pas celui du grand Léon
Ce n'était pas celui de la môme Torpille
Ni de Nénesse à la gueule de travers
Le coin où qu'on était plus en famille
C'était le bistrot de Bébert le monte-en-l'air
Toutes les nuits avec leur régulière
Les affranchis y dansaient la Java
Mais à présent ils ont changé de manières
Ils sont modernes et ne font plus de ces trucs-là

On ne danse plus la Java
Chez Bébert le monte-en-l'air
On est swing du haut jusqu'en bas
Chez Bébert dit "les pieds plats "


Cheveux dans le vent
Paroles de Jacques Chabannes - Musique de Bruno Coquatrix - par Jacques Pills
Cheveux dans le vent et tout ruisselant de pluie
Chérie
Votre robe collée sur un corps mouillé de pluie
Chérie
Et puis j’ai perdu la tête
Mon désir était le plus fort!
Je riais de la tempête qui vous rendait plus belle encore!
Vous pleine d’effroi étiez contre moi blottie,
Chérie,
J’ai fermé les bras
Et vous n’êtes pas partie
Chérie!


J'ai pleuré sur tes pas
(tango)
Paroles de Roland Tessier - Musique de Jacques Simonot- par André Claveau
J’ai pleuré sur tes pas
En murmurant tout bas
La prière d’adieu
D’un départ douloureux
Qui m’emplit de détresse.
J’ai pleuré sur tes pas,
Voyant mourir déjà
Tout un passé d’amour
Fait de tant de beaux jours
Et de nuits de caresses.
Vers ton nouveau destin
Vers ton rêve incertain,
Tandis que tu partais,
Moi seule je restais
Fixant avec tristesse
Le sol où j’ai trouvé
Ton souvenir gravé.


Oui (si tu me dis oui)
Paroles de Alexis Combelle - Musique de Louis Gasté - par Raymond Legrand et son orchestre
C’était un chef de musique
Qui doucement mourait d’amour
Pour une jeune fille magnifique
Qu’il trouvait belle comme le jour
À la tête de sa fanfare
Certain soir du mois de mai
Il fit un concert bizarre
Espérant qu’elle comprendrait

Oui, parlez moi d’amour, oh oui
Je suis seul ce soir, oh oui
J’attendrai si
Tu me dis oui 


La valse de Paris
Paroles et musiques de Georges et André Tabet- par Edith Piaf
J'ai la nostalgie de mes jours d'enfance,
De ces jours partis, au cœur de la France.
Avec émotion, je me souviens
De cette chanson, de ce refrain qui me revient...

C'est la valse que j'entendais
Dans mon quartier du vieux Paris.
La mélodie le soir montait
Joyeusement dans le ciel gris.
Sur les trottoirs, on souriait.
Le bois de Boulogne était fleuri.
Et tant que je vivrai,
Jamais je n'oublierai
La valse de Paris.


Aucune importance
Paroles de Henri Contet - Musique de Luis Gody - par Michel Roger
Aucune importance
Puisque j'ai la chance
De vous rencontrer,
Les nuages dansent
Aucune importance
Tant pis pour l'été.
Ce soir je n'ai pas besoin de ciel bleu
Je saurai bien le trouver dans vos yeux
Et puis que m'importe
Tout ce que m'apporte
Le destin mauvais
Toutes les souffrances
Aucune importance
Puisque je vous ai.


Le chant des partisans (Chant de la Libération)
Paroles de Joseph Kessel et Maurice Druon - Musique de Anna Marly - par Germaine Sablon 
dans le film de propagande Three Songs about Resistance de Alberto Cavalcanti 
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne
Ohé, partisans, ouvriers et paysans c'est l'alarme
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades,
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades,
Ohé, les tueurs, à la balle et vos couteaux, tirez vite,
Ohé, saboteurs, attention à ton fardeau, dynamite.

Le disque usé
Paroles de Handrey - Musique de Marguerite Monnot - par Edith Piaf
Impasse de la gouttière
Dans la ruelle aux matelots
Où n'entre pas la lumière
Y a un vilain caboulot
La figure triste et pâle
Une servante aux yeux bleus
Rêve aux plus belles escales
Et à des ciels merveilleux
Chaque sifflet de bateau
Lui dit "ton attente est vaine"
Mais, dans un coin, un phono
Chante sa vieille rengaine :

"Tant qu'y a d'la vie, y a d'l'espoir
Vos désirs, vos rêves
Seront exaucés un soir
Avant que votre vie s'achève
Le bonheur viendra vous voir
Il faut l'attendre sans trêve
Chassez les papillons noirs
Tant qu'y a d'la vie, y a d'l'espoir"

Robin des bois

Paroles de Francis Lopez et François Llènas - musique de Francis Lopez - par George Guetary
On m'appelle Robin des Bois
Je m'en vais par les champs et les bois
Et je chante ma joie par dessus les toits

Je vous aime Marie-Suzon
Le printemps nous prête le gazon
Quand on aime il n'est besoin de maison
Bel oiseau qui nous regarde gentiment
Bel oiseau ferme les yeux c'est le moment

Monsieur Saint-Pierre
Paroles de Henri Contet- Musique de Johnny Hess - par Edith Piaf 
Y a pas à dire, j'aime bien la vie
Et un peu trop les beaux garçons.
Moi, j'ai un coeur qui s'multiplie
Et ça me fait de drôles d'additions
Et j'arrive pas à avoir honte.
J'suis tranquillement une fille de rien,
Mais quand faudra rendre des comptes,
Je m'demande si tout s'passera bien
Et ça m'fait peur, car on m'a dit
Qu'on m'prendrait pas au paradis.

Ô Mon bon monsieur Saint-Pierre,
Moi, j'vous cause à ma manière.

20 août 2024

1942, les chansons françaises de l'année : Rythme et Swing sous les Nuages


Lentement dans le soir
Le train s'en va
(Nuages, paroles de Jacques Larue)


Y'a d'l'espoir Mesdames, la tour Eiffel est là ! 

De l'espoir, il en faut...
... 1942 est l'une les plus pires années de l'Occupation : 

3 mars : bombardement des usines Renault par la Royale Air Force
27 mars : le premier convoi de déportés part de la gare de Compiègne. 42 convois de déportés quitteront la France jusqu'à la fin de l'année, dont 32 au départ de Drancy, très souvent à destination d'Auschwitz.
18 avril : Pierre Laval remplace François Darlan à la tête du gouvernement de Vichy
16-17 juillet : rafle du Vélodrome d’Hiver : arrestation de plus de 13 000 juifs (dont 4 000 enfants) qui seront déportés à Auschwitz.
21 août : début de la bataille de Stalingrad.
26 août : attentat au cinéma Olympia de Clichy, où le Rassemblement national populaire fait projeter le film Le Juif Süss devant 1 200 personnes 
8 novembre : opération Torch ; débarquement des Alliés en Afrique du Nord
9 novembre : bombardement du port de Saint-Nazaire par les Américains (Base sous-marine allemande et chantiers navals)
11 novembre : les Allemands envahissent la "zone libre", en réponse au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord
27 novembre : la flotte française est sabordée à Toulon

Le 20ème siècle au fil de la chanson : 

1900-1909 | 1910-1919 | 1920-1924 | 1925-1929 | 1930-1934 | 1935-1939 1940 | 1941 | 1942 | 1943 1944 1945



La Marche de Ménilmontant
Paroles : Maurice Chevalier et Maurice Vandair - Musique Charles Borel-Clerc - par Maurice Chevalier
Les gars d'Ménilmontant
Sont toujours remontants
Même en redescendant
Les rues de Ménilmuche
Ils ont le coeur ardent,
Le coeur et tout l'restant
Tant qu'ils s'en vont chantant :
Ménilmontant !

On m'appelle Simplet
Paroles : Jean Manse - Musique : Roger Dumas - par Fernandel
Pour le film Simplet (1942) réalisé par Fernandel
On m'appelle Simplet
L'Innocent du village
Doux comme un agnelet
Je mène la vie d'un sage


C'est ma rengaine
Paroles de André Luc et Bruno Coquatrix - Musique de Fred Arlys par Lucienne Boyer
C'est une vieille chanson
Qui n'a ni rimes ni raison


Ma ritournelle
Paroles de Maurice Vandair - musique de Henri Bourtayre - par Tino Rossi
Pour le film Fièvres de Jean Delannoy (1942)

Ma ritournelle, c'est la plus belle
Écoutez-la chanter le soir
Le vent l'emporte, jusqu'à la porte
Auprès de toi, j'irai m'asseoir
La lune blanche, vers toi, se penche
Et met du ciel dans tes cheveux
Mon cœur soupire, tout semble dire
C'est toi que j'aime et que je veux

Mademoiselle Swing
Paroles de Louis Poterat - Musique de Raymond Legrand - par Irène de Trébert
Pour le film Mademoiselle Swing de Richard Pottier (1942)

C'est le cri de tout Paris
Qui chante et qui sourit !
Mademoiselle Swing
C'est l'éveil des nouveaux jours
Mademoiselle Swing
De l'espoir c'est le retour
C'est, dans l'horizon brumeux,
Un coin de ciel tout bleu
C'est la gaieté qui nous délivre
C'est la jeunesse qui veut vivre, vivre !

La marche des jeunes
Paroles et Musique de Charles Trenet - par Charles Trenet
Chanson soutenant la propagande du gouvernement de Pétain pour inciter les jeunes Français à s'engager dans les Chantiers de jeunesse (CJF).
Le ciel est bleu, Réveille-toi !
C'est un jour nouveau, qui commence

Ah! qu'il est bon d'avoir notre âge,
Ah! qu'il est bon d'avoir vingt ans
Et de marcher le coeur content
Vers le clocher de son village!


Le bar de l'escadrille
Paroles : Roland Tessier - Musique Jacques Simonot - Par Marie-José
Au bar de l’Escadrille
Parmi les rires et les trilles
Ils fêtaient leurs champions
Au retour des missions
Tous les dangers du ciel
Leur semblaient irréels
Les filles bien plus belles
Et plus fortes leurs ailes!


14 juillet
Paroles et musique de Jean Villard "Gilles"- par Edith (Burger) et Gilles (deux artistes suisses)
C’était le quatorze juillet
ô Paris que j’aimais
tu tournais en cadence
partout de l’Etoile au Faubourg
sous les feux de la Tour
dans un élan d’amour


Insensiblement
Paroles et musique de Paul Misraki - par Renée Lebas
Insensiblement vous vous êtes glissé dans ma vie
Insensiblement vous vous êtes logé dans mon cœur
J'étais avec vous comme une amie, comme une sœur
Nous faisions de l'ironie
Sur le bonheur



La tour Eiffel est toujours là
Paroles de François Llenas - Musique de Marc Lanjean - par Mistinguett
La tour Eiffel est toujours là
Bonjour la tour, bonjour, bonjour Paris
Y'a des pigeons sur l'Opéra
Et y'a toujours deux tours à Notre-Dame
La Seine est encore dans son lit
Et le pont neuf n'a pas vieillit
Sur les bancs du Luxembourg
On fait toujours des serments d'amour
Y'a d'l'espoir Mesdames
La tour Eiffel est là !

Tout me rappelle sa chanson
Paroles de Jacques Larue - Musique de Alec Siniavine - par André Claveau
Ce soir, dans ma peine infinie
Contemplant sa fenêtre endormie
Tout me rappelle sa chanson
La la la
Les fleurs entourant ses volets
Son balcon d'où sa voix s'envolait
Tout me rappelle sa chanson



Rythme et Swing
Paroles de Jean Casanova - Musique de Paul Durand - par Marie Bizet
J'ai du rythme, j'ai du swing
J'ai le rythme des dancings
La syncope c'est les scope hop hop
Dedidela dedidela dedidela
J'étais rythme en naissant
J'étais swing cent pour cent
Ça m'agrippe, ça me chipe
Ship ship ship ship ship ship
Quand j'étais toute gamine
Pour imiter la sourdine
Je me bouchais les narines
Billie billie billie bee ouin ouin

Nuages
Paroles de Jacques Larue - Musique de Django Reinhardt - par Lucienne Delyle
Lentement dans le soir
Le train s'en va
Sur le quai son mouchoir
S'enfuit déjà
Dans la glace comme un songe
Le mur gris de sa maison
Sous le jour qui s'allonge
S'estompe à l'horizon

Mon amant de Saint-Jean
Paroles de Léon Agel - Musique de Emile Carrara - par Lucienne Delyle
Je ne sais pourquoi j'allais danser
A saint jean, aux musettes
Mais il m'a suffit d'un seul baiser
Pour que mon coeur soit prisonnier

Comment ne pas perdre la tête,
Serrée par des bras audacieux
Car l'on croit toujours aux doux mots d'amour
Quand ils sont dits avec les yeux.
Moi, qui l'aimais tant,
Je le trouvais le plus beau de Saint-Jean,
Je restais grisée sans volonté sous ses baisers.