L' arte dei rumori / Luigi Russolo, futurista - Milano : Edizione futuriste di "Poesia", 1916. - 92 p ; 22 cm.
L'arte dei Rumori ou L'Art des bruits est un manifeste futuriste que le peintre et compositeur italien Luigi Russolo a écrit en 1913 dans une lettre à son ami Francesco Balilla Pratella.
Le texte publié en français par la Direction du Mouvement Futuriste à Milan le 11 mars 1913, est reproduit en ligne ici sur le site luigi.russolo.free.fr dédié à l'artiste, et là sur le site de la Faculté de l'Université de Montréal.
Le texte publié en français par la Direction du Mouvement Futuriste à Milan le 11 mars 1913, est reproduit en ligne ici sur le site luigi.russolo.free.fr dédié à l'artiste, et là sur le site de la Faculté de l'Université de Montréal.
"Cette évolution vers le son-bruit n'est possible qu'aujourd'hui. L'oreille d'un homme du dix-huitième siècle n'aurait jamais supporté l'intensité discordante de certains accords produits par nos orchestres (triplés quant au nombre des exécutants); notre oreille au contraire s'en réjouit, habituée qu'elle est par la vie moderne, riche en bruits de toute sorte.
Notre oreille pourtant, bien loin de s'en contenter, réclame sans cesse de plus vastes sensations acoustiques. D'autre part, le son musical est trop restreint, quant à la variété et à la qualité de ses timbres. On peut réduire les orchestres les plus compliqués à quatre ou cinq catégories d'instruments différents quant au timbre du son : instruments à cordes frottées, à cordes pincées, à vent en métal, à vent en bois, instruments de percussion. La musique piétine dans ce petit cercle en s'efforçant vainement de créer une nouvelle variété de timbres. Il faut rompre à tout prix ce cercle restreint de sons purs et conquérir la variété infinie des sons-bruits.
Chaque son porte en soi un noyau de sensations déjà connues et usées qui prédispose l'auditeur à l'ennui, malgré les efforts des musiciens novateurs, Nous avons tous aimé et goûté les harmonies des grands maîtres. Beethoven et Wagner ont délicieusement secoué notre cœur durant bien des années. Nous en sommes rassasiés. C'est pourquoi nous prenons infiniment plus de plaisir à combiner idéalement des bruits de tramways, d'autos, de voitures et de foules criardes qu'à écouter encore, par exemple, l' « Héroïque » ou la « Pastorale »."
Notre oreille pourtant, bien loin de s'en contenter, réclame sans cesse de plus vastes sensations acoustiques. D'autre part, le son musical est trop restreint, quant à la variété et à la qualité de ses timbres. On peut réduire les orchestres les plus compliqués à quatre ou cinq catégories d'instruments différents quant au timbre du son : instruments à cordes frottées, à cordes pincées, à vent en métal, à vent en bois, instruments de percussion. La musique piétine dans ce petit cercle en s'efforçant vainement de créer une nouvelle variété de timbres. Il faut rompre à tout prix ce cercle restreint de sons purs et conquérir la variété infinie des sons-bruits.
Chaque son porte en soi un noyau de sensations déjà connues et usées qui prédispose l'auditeur à l'ennui, malgré les efforts des musiciens novateurs, Nous avons tous aimé et goûté les harmonies des grands maîtres. Beethoven et Wagner ont délicieusement secoué notre cœur durant bien des années. Nous en sommes rassasiés. C'est pourquoi nous prenons infiniment plus de plaisir à combiner idéalement des bruits de tramways, d'autos, de voitures et de foules criardes qu'à écouter encore, par exemple, l' « Héroïque » ou la « Pastorale »."
Liens :
A propos de Intonarumori, un dispositif sonore inventé en 1913 par Luigi Russolo :
http://www.thereminvox.com/article/articleview/116
Les enregistrements sonores et la version anglaise The art of noise (pdf) :
http://www.ubu.com/sound/russolo_l.html