Le département Arts de la Médiathèque propose actuellement une sélection documentaire de ses collections (DVD, CD, partitions, livres) afin de faire mieux connaître la relation que le rock entretient depuis 50 ans avec le cinéma. Evidemment, il n'est pas possible de traiter un pareil sujet de manière exhaustive, nous proposons quelques balises d'un parcours chronologique sur les apparitions du rock à l'écran.
Le rock entretient un rapport étroit avec le septième art. Ainsi, l’avènement médiatique d' Elvis Presley, la première star du rock fut amplifié par la diffusion de ses chansons dans les salles de cinéma. Très vite, les producteurs travaillant au sein de ces deux industries du divertissement et de la culture populaire trouveront des intérêts communs et comprendront le bénéfice commercial d’une collaboration suivie.
Les Années 50
Une partie de la jeunesse américaine rejette en partie de l’ american way of life, notamment les conventions imposées par la famille et l'autorité parentale.
Contemporains de la naissance du rock ’n’ roll, trois films précurseurs décrivent ce phénomène de teen-agers en rébellion.
En 1954, L’Équipée sauvage (The wild one), film de Laslo Benedek, avec Marlon Brando inaugure le genre "film de motard" (biker movies) qui trouvera son prolongement et son apogée avec Easy rider (1968) de Dennis Hopper, avec Jack Nicholson, et Peter Fonda (Born to be wild restera comme l'un des hymnes de cette époque)
Et en 1955, À l’Est d’Eden (East of Eden) de Elia Kazan et La fureur de vivre (Rebel Without a Cause) de Nicholas Ray, feront de l'acteur James Dean le représentant de cette génération.
Dés 1955, le ton est donné avec Graine de violence (Blackboard Jungle) réalisé par Richard Brooks dans lequel on peut entendre Rock around the clock de Bill Haley. Le film fait un triomphe.
En 1956, Elvis Presley tourne Love me tender réalisé par Robert D. Webb. Le film dans son propos n’a rien de revendicatif, il s’agit plutôt d'un western romantique. La récupération du rock'n'roll par la machine hollywoodienne est en marche et trouvera son zénith avec Grease (1978), (une crétinerie, hum, ... disons plutôt) une comédie musicale écrite par Jim Jacobs et Warren Casey et avec John Travolta et Olivia Newton-John. [A tout prendre, on pourrait presque préférer la version française.]
Elvis Presley Love Me Tender
La même année, en 1956, c’est au tour d’Eddie Cochran, Little Richard et Fats Domino de figurer au générique de La blonde et moi (The Girl Can't Help It) réalisé par Frank Tashlin
Suivront dans la fin des années 50, un grand nombre de productions plus ou moins intéressantes dont Don’t know the Rock de Fred F Sears, Rock Rock Rock (1956) de Will Pric, Mr. Rock and Roll (1957) de Charles S. Dubin, avec Little Richard, et Chuck Berry, etc. ...
Les années 60
Dans les années 60, en Californie, les Beach Boys sont les représentants de la surfmusic, un style pop rock insouciant, qui dépeint les joies d’une vie hédoniste remplie de surf, de plage, de soleil et de jolies filles. Avec le genre beach movies le cinéma ne reste pas étranger à ce phénomène.
[Une filiation avec la série Alerte à Malibu (Baywatch) n'est sans doute pas hors de propos.]Beach Party (1963) de William Asher
Mais, c’est en d’Angleterre que la nouvelle vague pop déferle avec l’arrivée des Beatles. Le réalisateur Richard Lester tournera avec le groupe, Hard Day's Night (4 garçons dans le vent) (1964), puis Help en 1965. En 1967, les Beatles appparaîssent dans Magical Mystery Tour, un film réalisé pour la télévision par Bernard Knowles et en 1968, en pleine époque psychédélique sortira le film d’animation Yellow Submarine (le sous-marin jaune) réalisé par George Dunning basé sur la musique des Beatles. [en français le sous-marin vert par les Compagnons de la chanson, peut-être bons chanteurs, mais nuls en version !]
The Beatles A Hard Days Night
Depuis 1966, avec l’apparition du mouvement Hippie, le genre documentaire prend une place importante avec Don’t look back (1967) de DA Pennebaker consacré àc Bob Dylan, et Sympathy for the devil, (appelé aussi One plus one) (1968) de Jean-Luc Godard, avec The Rolling Stones.
Les Années 70
Cette décennie sera marquée par la profusion de festivals en plein air. Certains seront filmés, mais tous n'auront pas la qualité et la notoriété du film Woodstock dont Michael Wadleigh réalisera un documentaire en 1970. Pour l’anecdote, un jeune assistant nommé Martin Scorsese travailla au montage du film. La performance incroyable de Jimmy Hendrix restera l’un des moments forts de ce festival légendaire.
Jimi Hendrix Woodstock (1969)
Pendant les années 70, les stars du rock apparaîssent également au cinéma dans des rôles de composition : Mick Jagger (Ned Kelly, 1970), Bob Dylan (Pat Garrett Et Billy the Kid, 1973), David Bowie (L'Homme qui venait d'ailleurs , titre original The man who fell the earth, 1976). Ce dernier a d'ailleurs une filmographie assez importante. D’autres musiciens s’essayeront même à la mise en scène comme Frank Zappa (200 Motels, 1971). Enfin, une première génération de réalisateurs qui ont grandi avec le rock and roll chercheront comme George Lucas avec American Graffiti (1973) à représenter dans leurs œuvres leurs souvenirs d'adolescents.
Le rock entretient un rapport étroit avec le septième art. Ainsi, l’avènement médiatique d' Elvis Presley, la première star du rock fut amplifié par la diffusion de ses chansons dans les salles de cinéma. Très vite, les producteurs travaillant au sein de ces deux industries du divertissement et de la culture populaire trouveront des intérêts communs et comprendront le bénéfice commercial d’une collaboration suivie.
Les Années 50
Une partie de la jeunesse américaine rejette en partie de l’ american way of life, notamment les conventions imposées par la famille et l'autorité parentale.
Contemporains de la naissance du rock ’n’ roll, trois films précurseurs décrivent ce phénomène de teen-agers en rébellion.
En 1954, L’Équipée sauvage (The wild one), film de Laslo Benedek, avec Marlon Brando inaugure le genre "film de motard" (biker movies) qui trouvera son prolongement et son apogée avec Easy rider (1968) de Dennis Hopper, avec Jack Nicholson, et Peter Fonda (Born to be wild restera comme l'un des hymnes de cette époque)
Et en 1955, À l’Est d’Eden (East of Eden) de Elia Kazan et La fureur de vivre (Rebel Without a Cause) de Nicholas Ray, feront de l'acteur James Dean le représentant de cette génération.
Dés 1955, le ton est donné avec Graine de violence (Blackboard Jungle) réalisé par Richard Brooks dans lequel on peut entendre Rock around the clock de Bill Haley. Le film fait un triomphe.
En 1956, Elvis Presley tourne Love me tender réalisé par Robert D. Webb. Le film dans son propos n’a rien de revendicatif, il s’agit plutôt d'un western romantique. La récupération du rock'n'roll par la machine hollywoodienne est en marche et trouvera son zénith avec Grease (1978), (une crétinerie, hum, ... disons plutôt) une comédie musicale écrite par Jim Jacobs et Warren Casey et avec John Travolta et Olivia Newton-John. [A tout prendre, on pourrait presque préférer la version française.]
Elvis Presley Love Me Tender
La même année, en 1956, c’est au tour d’Eddie Cochran, Little Richard et Fats Domino de figurer au générique de La blonde et moi (The Girl Can't Help It) réalisé par Frank Tashlin
Suivront dans la fin des années 50, un grand nombre de productions plus ou moins intéressantes dont Don’t know the Rock de Fred F Sears, Rock Rock Rock (1956) de Will Pric, Mr. Rock and Roll (1957) de Charles S. Dubin, avec Little Richard, et Chuck Berry, etc. ...
Les années 60
Dans les années 60, en Californie, les Beach Boys sont les représentants de la surfmusic, un style pop rock insouciant, qui dépeint les joies d’une vie hédoniste remplie de surf, de plage, de soleil et de jolies filles. Avec le genre beach movies le cinéma ne reste pas étranger à ce phénomène.
[Une filiation avec la série Alerte à Malibu (Baywatch) n'est sans doute pas hors de propos.]Beach Party (1963) de William Asher
Mais, c’est en d’Angleterre que la nouvelle vague pop déferle avec l’arrivée des Beatles. Le réalisateur Richard Lester tournera avec le groupe, Hard Day's Night (4 garçons dans le vent) (1964), puis Help en 1965. En 1967, les Beatles appparaîssent dans Magical Mystery Tour, un film réalisé pour la télévision par Bernard Knowles et en 1968, en pleine époque psychédélique sortira le film d’animation Yellow Submarine (le sous-marin jaune) réalisé par George Dunning basé sur la musique des Beatles. [en français le sous-marin vert par les Compagnons de la chanson, peut-être bons chanteurs, mais nuls en version !]
The Beatles A Hard Days Night
Depuis 1966, avec l’apparition du mouvement Hippie, le genre documentaire prend une place importante avec Don’t look back (1967) de DA Pennebaker consacré àc Bob Dylan, et Sympathy for the devil, (appelé aussi One plus one) (1968) de Jean-Luc Godard, avec The Rolling Stones.
Les Années 70
Cette décennie sera marquée par la profusion de festivals en plein air. Certains seront filmés, mais tous n'auront pas la qualité et la notoriété du film Woodstock dont Michael Wadleigh réalisera un documentaire en 1970. Pour l’anecdote, un jeune assistant nommé Martin Scorsese travailla au montage du film. La performance incroyable de Jimmy Hendrix restera l’un des moments forts de ce festival légendaire.
Jimi Hendrix Woodstock (1969)
Pendant les années 70, les stars du rock apparaîssent également au cinéma dans des rôles de composition : Mick Jagger (Ned Kelly, 1970), Bob Dylan (Pat Garrett Et Billy the Kid, 1973), David Bowie (L'Homme qui venait d'ailleurs , titre original The man who fell the earth, 1976). Ce dernier a d'ailleurs une filmographie assez importante. D’autres musiciens s’essayeront même à la mise en scène comme Frank Zappa (200 Motels, 1971). Enfin, une première génération de réalisateurs qui ont grandi avec le rock and roll chercheront comme George Lucas avec American Graffiti (1973) à représenter dans leurs œuvres leurs souvenirs d'adolescents.
La vague glam des opéras rock
Jesus Christ Superstar (1973) de Norman Jewison
Phantom of the paradise (1974) de Brian De Palma
Tommy (1975) de Ken Russell, musique de The Who, avec Roger Daltrey dans le rôle titre, Oliver Reed, Elton John, Eric Clapton, Keith Moon, Jack Nicholson, Tina Turner, etc.
Elton John Pinball Wizard (extrait de Tommy)
En 1978, Martin Scorcese réalise The Last Waltz, et filme le dernier concert du groupe The Band avec Bob Dylan, Paul Butterfield, Eric Clapton, Neil Diamond, Dr. John, Joni Mitchell, Van Morrison, Ringo Starr, Neil Young
En 1979, Bette Midler fait une performance remarquable et remarquée en interprétant The Rose qui retrace la vie fulgurante de la chanteuse Janis Joplin
Les années 80
Fiction et documentaire s'entrecroisent pour donné naissance à quelques fims marquants :
Rude Boy (1980) de David Mingay
Film qui dépeint , au début des années Thatcher, le quotidien morose d‘un jeune homme sans grand avenir qui travaille un temps comme roadie sur les tournée du groupe reggae punk The Clash.
Jesus Christ Superstar (1973) de Norman Jewison
Phantom of the paradise (1974) de Brian De Palma
Tommy (1975) de Ken Russell, musique de The Who, avec Roger Daltrey dans le rôle titre, Oliver Reed, Elton John, Eric Clapton, Keith Moon, Jack Nicholson, Tina Turner, etc.
Elton John Pinball Wizard (extrait de Tommy)
En 1978, Martin Scorcese réalise The Last Waltz, et filme le dernier concert du groupe The Band avec Bob Dylan, Paul Butterfield, Eric Clapton, Neil Diamond, Dr. John, Joni Mitchell, Van Morrison, Ringo Starr, Neil Young
En 1979, Bette Midler fait une performance remarquable et remarquée en interprétant The Rose qui retrace la vie fulgurante de la chanteuse Janis Joplin
Les années 80
Fiction et documentaire s'entrecroisent pour donné naissance à quelques fims marquants :
Rude Boy (1980) de David Mingay
Film qui dépeint , au début des années Thatcher, le quotidien morose d‘un jeune homme sans grand avenir qui travaille un temps comme roadie sur les tournée du groupe reggae punk The Clash.
The Great Rock'n'Roll Swindle (1980) de Julien Temple, avec les Sex Pistols
The wall (1982) de Alan Parker (photo), avec Bob Geldoff [encore supportable] pour une allégorie retraçant la descente aux enfers programmée de Pink, une star de rock névrotique.
This is Spinal Tap (1984) réalisé par Rob Reiner décrit les vicissitudes d’un groupe de hard rock minable.
Sid and Nancy (1986) réalisé par Alex Cox, avec Gary Oldman et Chloe Webb
Les Années 90 et 2000
Depuis les années 90, le film de rock se cristallise beaucoup sur les biopics, nous avons déjà présenté une liste à l'occasion de la sortie de Control d'Anton Corbijn
The Doors (1991), réalisé par Oliver Stone, avec Val Kilmer
Year of the horse (1997) film documentaire de Jim Jarmusch avec Neil Young
Dig (2004) de Ondi Timoner avec les Brian Jonestown Massacre et les Dandy Warhols
Last Days (2005) de Gus Van Sant, pour une évocation des derniers jours de Kurt Cobain
Walk the line (2005) de James Mangold, avec Joaquin Phoenix. Le destin du chanteur country-rock Johnny Cash
Control (2007), un film de Anton Corbijn, la vie du chanteur Ian Curtis (Joy Division)
Control
Joe Strummer : The Future Is Unwritten (2007) un film de Julien Temple, sur le chanteur et leader des Clash.
Sources et ressources bibliographiques :
Eduardo Guillot, Rock et ciné, Ed. La Mascara, 2000
"Graines de violence : 15 films rock’n’roll", in Rock & Folk, avril 2008.
Ressources consultées en ligne :
"Rock et cinéma : une filiation : Dialogue entre Thierry Jousse et François Ribac" n Mouvement, n° 26, 2003/2
Panorama des films sur le Rock (Studiomagazine.fr, 25/09/07)