"Se i languidi miei sguardi : lettera amorosa a voce sola" [Si mes regards alanguis : lettre d'amour pour voix seule] est un madrigal composé par Claudio Monteverdi sur un texte de Claudio Achillini, publié en 1619 dans le Septième Livre de Madrigaux.
La particularité de l'oeuvre et de sa réponse la Partenza amorosa est d'être écrite dans le style représentatif (stile rappresentativo), style ainsi définit : "Dans chaque cas, le compositeur se montre suprêmement attentif à l'accent qui doit détacher le mot clé, à tous les accidents expressifs du discours, à ses contrastes aussi, et à l'intensité du " geste verbal " qui vient appuyer l'action et amplifier le pouvoir du texte [...] Il reste que la grande nouveauté du genre représentatif est avant tout de donner l'illusion du théâtre, de la vie et du visuel en dehors de toute représentation scénique. " (Larousse)
Ici par un parlar cantando la chanteuse lit / interprète une lettre d'amour qui lui est adressée. Mise en abîme, ou "jeu de poupées russes où l'amant écrit une lettre lue par son aimée qui elle même nous propose cette perspective d'une femme qui dit et ressent, chante des mots et des émotions d'homme." (absolute zero) . La lettera amorosa se chante sans mesure, la métrique étant laissée à l'appréciation de l'interprète.
La Lettera amorosa est interprétée ici par Sara Bino, soprano accompagnée de Ziv Braha au Théorbe.
Ce projet du Théâtre Musical de la Schola Cantorum Basiliensis (Bâle, Suisse) a été réalisé en mars 2011, il est intitulé "Klangwandeln im Zeitlabyrinth der Bibliothek" [Déambulation sonore dans le labyrinthe temporel de la bibliothèque].
disponible à la médiathèque de Dole :
Concerto : settimo libro di madrigali du Claudio Monteverdi / La Venexiana. - Glossa, 1998 (1 CD)
sources :
Le madrigal italien (1530 - 1640) http://absolutezero.your-board.com/t24p60-le-madrigal-italien-1530-1640
Article Larousse : le style représentatif : http://www.larousse.fr/encyclopedie/musdico/repr%C3%A9sentatif/169777
Ici par un parlar cantando la chanteuse lit / interprète une lettre d'amour qui lui est adressée. Mise en abîme, ou "jeu de poupées russes où l'amant écrit une lettre lue par son aimée qui elle même nous propose cette perspective d'une femme qui dit et ressent, chante des mots et des émotions d'homme." (absolute zero) . La lettera amorosa se chante sans mesure, la métrique étant laissée à l'appréciation de l'interprète.
La Lettera amorosa est interprétée ici par Sara Bino, soprano accompagnée de Ziv Braha au Théorbe.
Ce projet du Théâtre Musical de la Schola Cantorum Basiliensis (Bâle, Suisse) a été réalisé en mars 2011, il est intitulé "Klangwandeln im Zeitlabyrinth der Bibliothek" [Déambulation sonore dans le labyrinthe temporel de la bibliothèque].
Se i languidi miei sguardi,
Se i sospiri interrotti,
Se le tronche parole
Non han sin or potuto,
O bell'idol mio,
Farvi delle mie fiamme intera fede,
Leggete queste note,
Credete a questa carta,
A questa carta in cui
Sotto forma d'inchiostro il cor stillai.
Qui sotto scorgerete
Quegl'interni pensieri
Che con passi d'amore
Scorron l'anima mia;
Anzi, avvampar vedrete
Come in sua propria sfera
Nelle vostre bellezze il foco mio.
Non è gia parte in voi
Che non forza invisibile d'amore
Tutto a sè non mi tragga:
Altro già non son io
Che di vostra beltà preda e trofeo.
A voi mi volgo, o chiome,
Cari miei lacci d'oro:
Deh, come mai potea scampar sicuro
Se come lacci l'anima legaste,
Comme oro la compraste ?
Voi, pur voi dunque siete
Della mia libertà catena e prezzo.
Stami miei preziosi,
Bionde fila divine,
Con voi l'eterna Parca
Sovra il fuso fatal mia vita torce.
Voi, voi capelli d'oro
Voi pur siete di lei,
Ch'è tutta il foco mio, raggi e faville;
Ma, se faville siete,
Onde avvien che ad ogn'ora
Contro l'uso del foco in giù scendete ?
Ah che a voi per salir scender conviene,
Chè la mangion celeste ove aspirate,
O sfera de gli ardori, o paradiso,
E posta in quel bel viso.
Cara mia selva d'oro,
Richissimi capelli,
In voi quel labirinto Amor intesse
Onde uscir non saprà l'anima mia.
Tronchi pur morte i rami
Del prezioso bosco
E dal la fragil carne
Scuota per lo mio spirto,
Che tra fronde sì belle, anco recise,
Rimarrò prigionniero,
Fatto gelida polve ed ombra ignuda.
Dolcissimi legami,
Belle mie piogge d'oro
Quali or sciolte cadete
Da quelle ricche nubi
Onde raccolte siete
E, cadendo, formate
Preziose procelle
Onde con onde d'hor bagnando andate
Scogli di latte e rivi d'albastro,
More subitamente
(O miracolo eterno
D'amoroso desìo)
Fra si belle tempeste arse il cor mio.
Ma già l'ora m'invita,
O degli affetti miei nunzia fedele,
Cara carta amorosa,
Che dalla penna ti divida omai;
Vanne, e s'amor e'l cielo
Cortese ti concede
Che de' begli occhi non t'accenda il raggio,
Ricovra entro il bel seno:
Chi sà che tu non gionga
Da sì felice loco
Per sentieri di neve a un cor di foco !
Se i sospiri interrotti,
Se le tronche parole
Non han sin or potuto,
O bell'idol mio,
Farvi delle mie fiamme intera fede,
Leggete queste note,
Credete a questa carta,
A questa carta in cui
Sotto forma d'inchiostro il cor stillai.
Qui sotto scorgerete
Quegl'interni pensieri
Che con passi d'amore
Scorron l'anima mia;
Anzi, avvampar vedrete
Come in sua propria sfera
Nelle vostre bellezze il foco mio.
Non è gia parte in voi
Che non forza invisibile d'amore
Tutto a sè non mi tragga:
Altro già non son io
Che di vostra beltà preda e trofeo.
A voi mi volgo, o chiome,
Cari miei lacci d'oro:
Deh, come mai potea scampar sicuro
Se come lacci l'anima legaste,
Comme oro la compraste ?
Voi, pur voi dunque siete
Della mia libertà catena e prezzo.
Stami miei preziosi,
Bionde fila divine,
Con voi l'eterna Parca
Sovra il fuso fatal mia vita torce.
Voi, voi capelli d'oro
Voi pur siete di lei,
Ch'è tutta il foco mio, raggi e faville;
Ma, se faville siete,
Onde avvien che ad ogn'ora
Contro l'uso del foco in giù scendete ?
Ah che a voi per salir scender conviene,
Chè la mangion celeste ove aspirate,
O sfera de gli ardori, o paradiso,
E posta in quel bel viso.
Cara mia selva d'oro,
Richissimi capelli,
In voi quel labirinto Amor intesse
Onde uscir non saprà l'anima mia.
Tronchi pur morte i rami
Del prezioso bosco
E dal la fragil carne
Scuota per lo mio spirto,
Che tra fronde sì belle, anco recise,
Rimarrò prigionniero,
Fatto gelida polve ed ombra ignuda.
Dolcissimi legami,
Belle mie piogge d'oro
Quali or sciolte cadete
Da quelle ricche nubi
Onde raccolte siete
E, cadendo, formate
Preziose procelle
Onde con onde d'hor bagnando andate
Scogli di latte e rivi d'albastro,
More subitamente
(O miracolo eterno
D'amoroso desìo)
Fra si belle tempeste arse il cor mio.
Ma già l'ora m'invita,
O degli affetti miei nunzia fedele,
Cara carta amorosa,
Che dalla penna ti divida omai;
Vanne, e s'amor e'l cielo
Cortese ti concede
Che de' begli occhi non t'accenda il raggio,
Ricovra entro il bel seno:
Chi sà che tu non gionga
Da sì felice loco
Per sentieri di neve a un cor di foco !
Si mes regards alanguis,
Si mes soupirs interrompus,
si mes paroles inachevées
n'ont pu encore,
ô ma bien-aimée,
vous convaincre de ma flamme
lisez ces notes,
croyez en cette lettre,
où en guise d'encre je saignais mon cœur.
Vous y percevrez
les pensées secrètes
qui traversent mon âme
d'un pas amoureux;
vous verrez même brûler
comme en sa propre sphère,
mon feu pour vos beautés.
Chaque partie de votre être
m'entraîne entièrement vers elle
avec la force invincible de l'amour;
Je ne suis rien d'autre
que la proie et le trophée de votre beauté.
A vous je m'adresse, ô chevelure,
mes chaînes d'or bien-aimées:
Las, comment pouvais-je m'échapper
si vous maintenez mon âme entrelacée
comme une tresse, achetée comme de l'or?
Vous donc, vous êtes, de ma liberté
la chaîne et le prix.
Mes précieux joyaux,
blonds fils divins,
avec vous l'éternel Parque
sur so fuseau fatal file ma vie.
Vous, vous cheveux d'or,
vous appartenez donc à celle
qui est tout mon feu, le rayon et l'étincelle;
mais si vous êtes des étincelles,
pourquoi, au contraire du feu,
descendez-vous toujours?
Ah, vous devez descendre pour atteindre
ce que vous désirez,
ô sphère de passion, ô paradis:
le haut des cieux, ce beau visage.
Ma chère forêt d'or,
précieuse chevelure
en vous Amour tissa le labyrinthe
d'où mon âme ne saurait fuir.
Puisse la mort tailler le feuillage
du précieux bocage,
et libérer mon esprit de la chair fragile,
car de ce si beau ramage,
quand bien même émondé,
je resterai le prisonnier
devenu froide poussière et ombre nue.
Liens si doux,
mes belles pluies d'or
dont les gouttes tombent
de ces riches nuages
qui vous retiennent
et, en tombant, vous provoquez
de précieuses tempêtes
baignant de vagues en vagues d'or
subitement assombries
les rochers de lait et les ruisseaux d'albâtre,
(oh éternel miracle
du désir amoureux)
dans le si belles tempêtes je brûlai mon cœur.
Mais déjà l'heure m'invite,
ô messagère des mes affects,
chère lettre d'amour,
à te séparer désormais de ma plume ;
va, et si l'amour et le ciel
courtois permettent que le rayon
des beaux yeux ne te brûle,
réfugie-toi dans le beau sein:
partant d'un lieu si heureux
peut-être atteindras-tu
par des sentiers de neige un cœur en feu.
Si mes soupirs interrompus,
si mes paroles inachevées
n'ont pu encore,
ô ma bien-aimée,
vous convaincre de ma flamme
lisez ces notes,
croyez en cette lettre,
où en guise d'encre je saignais mon cœur.
Vous y percevrez
les pensées secrètes
qui traversent mon âme
d'un pas amoureux;
vous verrez même brûler
comme en sa propre sphère,
mon feu pour vos beautés.
Chaque partie de votre être
m'entraîne entièrement vers elle
avec la force invincible de l'amour;
Je ne suis rien d'autre
que la proie et le trophée de votre beauté.
A vous je m'adresse, ô chevelure,
mes chaînes d'or bien-aimées:
Las, comment pouvais-je m'échapper
si vous maintenez mon âme entrelacée
comme une tresse, achetée comme de l'or?
Vous donc, vous êtes, de ma liberté
la chaîne et le prix.
Mes précieux joyaux,
blonds fils divins,
avec vous l'éternel Parque
sur so fuseau fatal file ma vie.
Vous, vous cheveux d'or,
vous appartenez donc à celle
qui est tout mon feu, le rayon et l'étincelle;
mais si vous êtes des étincelles,
pourquoi, au contraire du feu,
descendez-vous toujours?
Ah, vous devez descendre pour atteindre
ce que vous désirez,
ô sphère de passion, ô paradis:
le haut des cieux, ce beau visage.
Ma chère forêt d'or,
précieuse chevelure
en vous Amour tissa le labyrinthe
d'où mon âme ne saurait fuir.
Puisse la mort tailler le feuillage
du précieux bocage,
et libérer mon esprit de la chair fragile,
car de ce si beau ramage,
quand bien même émondé,
je resterai le prisonnier
devenu froide poussière et ombre nue.
Liens si doux,
mes belles pluies d'or
dont les gouttes tombent
de ces riches nuages
qui vous retiennent
et, en tombant, vous provoquez
de précieuses tempêtes
baignant de vagues en vagues d'or
subitement assombries
les rochers de lait et les ruisseaux d'albâtre,
(oh éternel miracle
du désir amoureux)
dans le si belles tempêtes je brûlai mon cœur.
Mais déjà l'heure m'invite,
ô messagère des mes affects,
chère lettre d'amour,
à te séparer désormais de ma plume ;
va, et si l'amour et le ciel
courtois permettent que le rayon
des beaux yeux ne te brûle,
réfugie-toi dans le beau sein:
partant d'un lieu si heureux
peut-être atteindras-tu
par des sentiers de neige un cœur en feu.
disponible à la médiathèque de Dole :
Concerto : settimo libro di madrigali du Claudio Monteverdi / La Venexiana. - Glossa, 1998 (1 CD)
sources :
Le madrigal italien (1530 - 1640) http://absolutezero.your-board.com/t24p60-le-madrigal-italien-1530-1640
Article Larousse : le style représentatif : http://www.larousse.fr/encyclopedie/musdico/repr%C3%A9sentatif/169777