1925
Est-ce que je te demande
Musique de Raoul Moretti, paroles de Yves Mirande et Albert Willemetz, chanson créée par Dranem tirée de l’opérette Trois jeunes filles nues créée aux Bouffes Parisiens.
Est-ce que je te demande
Si ta grand-mère fait du vélo
Si ta p’tite sœur est grande
Si ton p’tit frère a un stylo
Si ta cousine Fernande,
Pour coudre des anneaux aux rideaux
Bien qu'on le lui défende,
Prend les aiguilles du phono ?
Valentine
Musique de Henri Christiné, paroles de Albert Willemetz par Maurice Chevalier
Elle avait des tout petits petons, Valentine, Valentine
Elle avait des tout petits tétons
Que je tâtais à tâtons, Ton ton tontaine
Elle avait un tout petit menton, Valentine, Valentine
Outre ses petits petons ses petits tétons son petit menton
Elle était frisée comme un mouton
1926Les roses blanches
Musique de Léon Raiter, paroles de Charles Pothier par Berthe Sylva
La chanson mélodramatique à son apogée
C'était un gamin, un gosse de Paris,
Pour famille il n'avait qu' sa mère
Une pauvre fille aux grands yeux rougis,
Par les chagrins et la misère
Elle aimait les fleurs, les roses surtout,
Et le cher bambin tous les dimanche
Lui apportait de belles roses blanches,
...
"C'est aujourd'hui dimanche,
Tiens ma jolie maman
Voici des roses blanches,
Toi qui les aime tant..."
Comme un moineau
Musique de Jean Lenoir, paroles de Marc Hély, par Fréhel (en photo)
C'est près d'une gouttière à matous
Dans une mansarde de n'importe où
A Montparnasse
Que je suis venue au monde sur les toits
Et que j'ai pour la première fois
Ouvert les chasses
Mes pères et mères déchards comme tout
Qui de plus n'aimaient pas beaucoup
Sucer de la glace
A l'heure des repas dans notre garno
Me laissaient souvent sans un pélot
Le bec ouvert
Comme un moineau!
Les papillons de nuit
Musique de Gaston Gabaroche, paroles de Charles Abadie, par Fred Gouin (en photo)
Les nuits d'été, quand Montmartre est en fête
Dans le décor d'un cabaret mondain
On voit Lélio, le danseur argentin
Par ses yeux noirs faire tourner les têtes
Et brunes et blondes en joyeux tourbillon
Vers lui s'en vont au son de la musique
Comme attirés par les feux électriques
Par la fenêtre entrent des papillons
Où est-il donc ?
Musique de Vincent Scotto, paroles de André Decaye et Lucien Carol, par Georgel
Y'en a qui vous parlent de l'Amérique
Ils ont des visions de cinéma
Ils vous disent "quel pays magnifique"
Notre Paris n'est rien auprès de ça
Ces boniments-là rendent moins timide,
Bref, l'on y part, un jour de cafard...
Ça fera un de plus qui, le ventre vide
Le soir à New-York cherchera un dollar
Au milieu des gueux et des proscrits,
Des émigrants aux coeurs meurtris;
Il pensera, regrettant Paris
Où est-il mon moulin de la Place Blanche?
Mon tabac et mon bistrot du coin?
Ça c’est Paris
Paroles de Jean Boyer et Jacques-Charles, Musique de José Padilla, créée par Mistinguett au Moulin Rouge
Paris c'est une blonde
Qui plaît à tout le monde
Le nez retroussé l'air moqueur
Les yeux toujours rieurs
Tous ceux qui la connaissent
Grisés par ses caresses
S'en vont mais reviennent toujours
Paris à tes amours !
La petite vogue de Paris
Malgré ce qu'on en dit
A les mêmes attraits qu'Hollywood
Oui mais... Elle possède à ravir
La manière de s'en servir
Elle a perfectionné la façon de se donner
Ça, c'est Paris ! Ça, c'est Paris !
Riquita
Paroles de Ernest Dumont, Musique: Ferdinand-Louis Benech, par Georges Jysor
Chanson exotique comme Nuits de Chine également signée Dumont-Benech, popularisée à nouveau dans les années 60 par Georgette Plana.
A Java il était né
Une poupée,
Une poupée si jolie
Qu'on eût dit
Un bijou ou un joujou
Qu'on adore et qui rend fou.
Un étranger en passant,
La voyant,
Lui dit : Viens donc à Paris
Ma jolie !
Les plaisir et les désirs
Te feront reine ou démon !
Riquita,
Jolie fleur de Java,
Viens danser,
Viens donner des baisers.
Valencia (paso doble)
Paroles de Jean Boyer et Jacques-Charles, Musique de José Padilla, créée par Emma Liebel et repris par Mistinguett
Valencia
Je suis une fille étrange
J’ viens du pays d’ l’oranger
Valencia
Voulez-vous ma fleur d’orange ?
C’est gentil frais et léger
Valencia
Je n' suis pas une courtisane
Qui rôde dans les faubourgs
Valencia
J'ai le cœur d’une gitane
Et je n'ai qu'un seul amour
Les Artichauts
Musique Raoul Moretti, paroles André Barde, par Georges Milton
Chanson de l’opérette Le Comte Obligado, portée à l’écran en 1934.
Comme Est-ce que je te demande, voici une autre chanson qui pose une vraie question existentielle !
Quand on m' pose une question
Qui mérite attention,
Moi, je n' fais pas c'lui qui réfléchit,
Pas d'embarras et pas de chichis,
J'ai un truc épatant
Qui rend tout l' monde content,
Avec conviction
J' réponds à la question
Par cette interrogation
Est-ce que les artichauts
Froids sont meilleurs que chauds ?
T'aimer, Te Chérir, T'adorer (valse boston)
Musique de Léojac, paroles de Pierre Alberty par Marjal
T'aimer, te chérir, t'adorer,
Pouvoir te couvrir de caresses
C'est là mon seul rêve et sans cesse,
De toi je voudrais m'enivrer !
Tant pis si je dois en pleurer
Je sais que pour moi c'est folie.
Mais le seul bonheur de ma vie,
C'est t'aimer, te chérir, t'adorer.
1928
Ramona
Musique de Mabel Wayne, paroles de L. Wolfe Gilbert traduites par Saint-Granier, Jean Le Seyeux et Albert Willemetz, par Saint-Granier
Depuis le moment
Où je t'ai connue
Hélas follement
Je n'ai pas cessé
De penser à toi
Comme un insensé
Ramona, j'ai fait un rêve merveilleux
Ramona, nous étions partis tous les deux
On m'suit
Musique de Fred Pearly et Pierre Chagnon, paroles de Leo Lelievre fils par Mistinguett
J'peux pas faire un pas
Quand je sors de chez moi
On m'suit pas à pas
Je ne sais pas pourquoi
A mon oreille j'entends
Des tas d'propos galants
Les hommes me disent bonjour
E t m'parlent d'amour
Je suis une blondinette
Je suis très coquette
Et dans tout paris on m'suit
1929
Pouèt ! Pouèt !
Musique Maurice Yvain, paroles André Barde, par Bach
Dans les bagnoles aujourd'hui
C'est la poule qui conduit
L'monsieur roule des yeux d'veau
Pendant qu'elle pilote sa cinq chevaux
Il a l'air embêté,
Assis à ses côtés
Et quand elle serre les freins
Il serre autre chose sans entrain
Il lui faut du courage
Lorsqu'elle prend ses virages
Quand moi, j'en vois
A un croisement du bois
Qui fonc' sur moi viv'ment,
Je n'l'engueul' pas mais galamment
Je lui fais Pouet-pouet ! Elle me fait Pouet-pouet !
On se fait Pouet-pouet, et puis ça y est.
Ce n'est que votre main, Madame
Musique rené Sylviano, paroles Léo Lelièvre
Allez-vous rire
Ou me maudire
En écoutant ce que je vais vous dire ?
Mais, tout de même,
Audace extrême,
Je dois vous avouer que je vous aime
Oui, j'avais su rester discret,
Aujourd'hui voici mon secret :
Ce n'est que votre main, Madame,
Sur quoi j'ose poser,
Gage d'amour certain, Madame,
Un timide baiser.
Gosse de Paris
Musique René Sylviano, paroles Léo Lelièvre, Léopold de Lima et Henri Varna par Mistinguett
Je suis née dans l'faubourg Saint-Denis
Et j'suis restée une vraie gosse de Paris
Vos promesses et tous vos serments
Je n'y crois pas car c'est du boniment
Voyage à travers l'histoire de la chanson au 20e siècle :
1900-1909 | 1910-1919 | 1920-1924 | 1925-1929 | 1930-1934 | 1935-1939 |
1940 | 1941 | 1942 | 1943 | 1944 | 1945 | 1946 | 1947 | 1948 | 1949 | 1950 |
1951 | 1952 | 1953
Sources :
* La chanson française et francophone / sous la dir. de Pierre Saka, Yann Plougastel. - Larousse, 1999. - 479 p. ; 24 cm. - (Guide Totem)
* Le Hall de la Chanson : Panorama de la chanson : 1850-2000
* chanson.udenap (Université de Napierville) : Du Temps des cerises aux Feuilles mortes
* Les grandes chansons, Les grands interprètes 1850-1957