21 août 2024

1943, les chansons françaises de l'année : Le Chant des partisans

Période trouble, et confusion des émotions
... une valse musette très gouleyante Ah le petit vin blanc, ...et l'hymne grave et solennel de la Résistance et de la Libération Le Chant des partisans
... le swing et la java, la griserie et l'insouciance (Oui, si tu me dis oui, Aucune importance, Quand un facteur s'envole, BébertCheveux dans le vent), ... avec, en contre-poids, la mauvaise conscience (L'âme au diable, Monsieur Saint-Pierre), la détresse de la perte et la nostalgie du passé (J'ai pleuré sur tes pas, Que reste-t-il de nos amours ?, La valse de Paris)


1943, en quelques dates : 
2 février : victoire soviétique à la bataille de Stalingrad.
16 février : instauration du STO (Service du travail obligatoire) : les hommes nés entre 1920 et 1922 doivent aller travailler en Allemagne
Mars : bombardements aériens alliés sur Rennes, Rouen
27 mai : création du CNR (Conseil national de la Résistance)
30 mai : enregistrement à Londres du Chant des partisans par Germaine Sablon
8 juillet : mort de Jean Moulin, héros de la résistance, après avoir été torturé par les nazis
30 juillet : exécution par la guillotine de Marie-Louise Giraud pour avoir pratiqué 27 avortements 
Juillet : chute de Mussolini et début de la campagne d'Italie (libération de l'Italie par les Alliés)
29 décembre : création des FFI (Forces françaises de l'intérieur)





Ah ! Le petit vin blanc (valse musette)
Paroles de Jean Dréjac - musique de Charles Borel-Clerc - par Lina Margy
Ah, le petit vin blanc
Qu'on boit sous les tonnelles
Quand les filles sont belles
Du coté de Nogent
Et puis de temps de temps
Un air de vieille romance
Semble donner la cadence
Pour fauter, pour fauter
Dans les bois, dans les prés
Du côté, du côté de Nogent


Que reste-t-il de nos amours ?
Paroles de Charles Trenet- Musique de Charles Trenet, Léo Chauliac - par Charles Trenet
dans le film La Cavalcade des heures d'Yvan Noé (1943)

Ce soir le vent qui frappe á ma porte
Me parle des amours mortes
Devant le feu qui s' éteint
Ce soir c'est une chanson d' automne
Dans la maison qui frissonne
Et je pense aux jours lointains

Que reste-t-il de nos amours
Que reste-t-il de ces beaux jours
Une photo, vieille photo
De ma jeunesse
Que reste-t-il des billets doux
Des mois d' avril, des rendez-vous
Un souvenir qui me poursuit
Sans cesse


L'âme au Diable
Paroles de Jacques Larue - Musique de Louis Gasté - par Léo Marjarne
du film Feu Nicolas de Jacques Houssin
J’ai vendu mon âme au diable
Mon pouvoir est formidable
Sans effort je fais un vœu
Et j’ai tout ce que je veux
Je n’ai pas pu pourtant
Garder pour moi le cœur
Du gars que j’aime tant
Une autre a pris tout mon bonheur
J’ai vendu mon âme au diable
Mon pouvoir est formidable
Mais mon cœur, depuis des jours
Pour un gars se meurt d’amour


Quand un facteur s'envole
Paroles et musique de Charles Trenet - par Charles Trenet
du film 
Adieu Léonard ! de Pierre Prévert 
Quand un facteur s'envole
S'envole s'envole
C'est qu'il est trop léger
Alors pour voyager
Au-dessus des platanes
Il plane il plane
Au-dessus des maisons
Il chante une chanson
Les oiseaux à la ronde
Lui font bonjour
Autant d'oiseaux au monde
Autant de lettres d'amour
Que le facteur apporte
Et glisse sous les portes
C'est le courrier du cœur
Le courrier du bonheur


Bébert
Paroles de 
Raymond Vincy - Musique de Henri Martinet - par Andrex
Chanson du film Fou d'amour de Paul Mesnier
Parmi tous les bals musette
Où l'on tournait au son de l'accordéon
Le plus peinard, le plus chouette
Ce n'était pas celui du grand Léon
Ce n'était pas celui de la môme Torpille
Ni de Nénesse à la gueule de travers
Le coin où qu'on était plus en famille
C'était le bistrot de Bébert le monte-en-l'air
Toutes les nuits avec leur régulière
Les affranchis y dansaient la Java
Mais à présent ils ont changé de manières
Ils sont modernes et ne font plus de ces trucs-là

On ne danse plus la Java
Chez Bébert le monte-en-l'air
On est swing du haut jusqu'en bas
Chez Bébert dit "les pieds plats "


Cheveux dans le vent
Paroles de Jacques Chabannes - Musique de Bruno Coquatrix - par Jacques Pills
Cheveux dans le vent et tout ruisselant de pluie
Chérie
Votre robe collée sur un corps mouillé de pluie
Chérie
Et puis j’ai perdu la tête
Mon désir était le plus fort!
Je riais de la tempête qui vous rendait plus belle encore!
Vous pleine d’effroi étiez contre moi blottie,
Chérie,
J’ai fermé les bras
Et vous n’êtes pas partie
Chérie!


J'ai pleuré sur tes pas
(tango)
Paroles de Roland Tessier - Musique de Jacques Simonot- par André Claveau
J’ai pleuré sur tes pas
En murmurant tout bas
La prière d’adieu
D’un départ douloureux
Qui m’emplit de détresse.
J’ai pleuré sur tes pas,
Voyant mourir déjà
Tout un passé d’amour
Fait de tant de beaux jours
Et de nuits de caresses.
Vers ton nouveau destin
Vers ton rêve incertain,
Tandis que tu partais,
Moi seule je restais
Fixant avec tristesse
Le sol où j’ai trouvé
Ton souvenir gravé.


Oui (si tu me dis oui)
Paroles de Alexis Combelle - Musique de Louis Gasté - par Raymond Legrand et son orchestre
C’était un chef de musique
Qui doucement mourait d’amour
Pour une jeune fille magnifique
Qu’il trouvait belle comme le jour
À la tête de sa fanfare
Certain soir du mois de mai
Il fit un concert bizarre
Espérant qu’elle comprendrait

Oui, parlez moi d’amour, oh oui
Je suis seul ce soir, oh oui
J’attendrai si
Tu me dis oui 


La valse de Paris
Paroles et musiques de Georges et André Tabet- par Edith Piaf
J'ai la nostalgie de mes jours d'enfance,
De ces jours partis, au cœur de la France.
Avec émotion, je me souviens
De cette chanson, de ce refrain qui me revient...

C'est la valse que j'entendais
Dans mon quartier du vieux Paris.
La mélodie le soir montait
Joyeusement dans le ciel gris.
Sur les trottoirs, on souriait.
Le bois de Boulogne était fleuri.
Et tant que je vivrai,
Jamais je n'oublierai
La valse de Paris.


Aucune importance
Paroles de Henri Contet - Musique de Luis Gody - par Michel Roger
Aucune importance
Puisque j'ai la chance
De vous rencontrer,
Les nuages dansent
Aucune importance
Tant pis pour l'été.
Ce soir je n'ai pas besoin de ciel bleu
Je saurai bien le trouver dans vos yeux
Et puis que m'importe
Tout ce que m'apporte
Le destin mauvais
Toutes les souffrances
Aucune importance
Puisque je vous ai.


Le chant des partisans (Chant de la Libération)
Paroles de Joseph Kessel et Maurice Druon - Musique de Anna Marly - par Germaine Sablon 
dans le film de propagande Three Songs about Resistance de Alberto Cavalcanti 
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne
Ohé, partisans, ouvriers et paysans c'est l'alarme
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades,
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades,
Ohé, les tueurs, à la balle et vos couteaux, tirez vite,
Ohé, saboteurs, attention à ton fardeau, dynamite.

Le disque usé
Paroles de Handrey - Musique de Marguerite Monnot - par Edith Piaf
Impasse de la gouttière
Dans la ruelle aux matelots
Où n'entre pas la lumière
Y a un vilain caboulot
La figure triste et pâle
Une servante aux yeux bleus
Rêve aux plus belles escales
Et à des ciels merveilleux
Chaque sifflet de bateau
Lui dit "ton attente est vaine"
Mais, dans un coin, un phono
Chante sa vieille rengaine :

"Tant qu'y a d'la vie, y a d'l'espoir
Vos désirs, vos rêves
Seront exaucés un soir
Avant que votre vie s'achève
Le bonheur viendra vous voir
Il faut l'attendre sans trêve
Chassez les papillons noirs
Tant qu'y a d'la vie, y a d'l'espoir"

Robin des bois

Paroles de Francis Lopez et François Llènas - musique de Francis Lopez - par George Guetary
On m'appelle Robin des Bois
Je m'en vais par les champs et les bois
Et je chante ma joie par dessus les toits

Je vous aime Marie-Suzon
Le printemps nous prête le gazon
Quand on aime il n'est besoin de maison
Bel oiseau qui nous regarde gentiment
Bel oiseau ferme les yeux c'est le moment

Monsieur Saint-Pierre
Paroles de Henri Contet- Musique de Johnny Hess - par Edith Piaf 
Y a pas à dire, j'aime bien la vie
Et un peu trop les beaux garçons.
Moi, j'ai un coeur qui s'multiplie
Et ça me fait de drôles d'additions
Et j'arrive pas à avoir honte.
J'suis tranquillement une fille de rien,
Mais quand faudra rendre des comptes,
Je m'demande si tout s'passera bien
Et ça m'fait peur, car on m'a dit
Qu'on m'prendrait pas au paradis.

Ô Mon bon monsieur Saint-Pierre,
Moi, j'vous cause à ma manière.

La guitare à Chiquita
Paroles de Maurice Vandair- Musique de Henri Bourtayre, Raymond Legrand - par Irène de Trébert et Raymond Legrand et son Orchestre 
Les gauchos du Mexique
Sont des gars magnifiques,
Oui, mais pour la bagarre
Ils ont des goûts bizarres,
Quand ils sont deux à table
C'est encore supportable,
Ça devient lamentable
Avec plusieurs gauchos,
Et quand ils ont le sang chaud
Les Pédro, les Sancho
Dégainent les couteaux.

Voyage à travers l'histoire de la chanson au 20e siècle :

1900-1909 | 1910-1919 | 1920-1924 | 1925-1929 | 1930-1934 | 1935-1939 
1940 | 1941 | 1942 | 1943 1944 1945 1946 1947 1948 1949 1950 1951 1952 1953