02. De la musique à volonté sur espace.mu - locita, 27/06 Le titre est un peu trompeur, puisque les web radios accessibles sur espace.mu sont très orientées autour de la scène canadienne.
Le Congrès de l'Association des Bibliothécaires de France se tient cette année au Grand Palais à Lille du 23 au 25 juin, il a pour thème "Les bibliothèques au défi de la communication". Le groupe de travail ABF Bibliothèques Hybrides (bibliolab) vous donne rendez-vous sur son stand : on y parlera :
mais aussi liseuses, zotero, médiation, dissémination, réseaux sociaux, etc.
Au plaisir de vous y rencontrer :-)
Pour suivre le congrès sur twitter : le hastag #abf2011 Les compte-rendus des ateliers, sessions et conférences seront publiés sur le blog de l'ABF : http://abfblog.wordpress.com/
L'ACIM (Association pour la Coopération des professionnels de l'Information Musicale) publie un texte rappelant les enjeux de la musique en bibliothèque ( http://www.acim.asso.fr/spip.php?article335):
La musique est un langage universel propre à attirer et à fédérer tous les citoyens, indépendamment de leurs origines et de leurs catégories socioprofessionnelles. Si l'écoute et la pratique musicale ne cessent de se développer dans le monde, en revanche la culture musicale est trop souvent négligée au niveau institutionnel en France, excepté dans de rares circuits, et n’a jamais été prise en compte par des acteurs économiques davantage préoccupés par la rentabilité de leurs investissements que par la diversité musicale.
Le défunt Conseil Supérieur des Bibliothèques avait constaté dans ses différents rapports que la place de la musique était encore insuffisante dans les bibliothèques. Alors même que cette situation perdure globalement, la musique en bibliothèque est aujourd'hui fragilisée par la baisse des prêts, le développement de l'écoute et du téléchargement en ligne. C'est ainsi que plusieurs nouvelles médiathèques ont ouvert récemment sans présenter la totalité de la documentation musicale (livres, partitions, dvd et disques compacts) voire sans musique.
Ce choix nous semble une grave erreur car l'offre musicale en bibliothèque ne saurait se résumer à une borne de téléchargement ou à une ressource en ligne. Si la place du support CD pourrait être amenée à se réduire à moyen terme, sa présence reste pour l'instant la meilleure manière de matérialiser dans nos locaux une offre musicale hybride, c'est à dire mélangeant collections physiques et collections dématérialisées.
Renoncer à la musique en bibliothèque reviendrait à l'abandonner aux acteurs du secteur marchand qui n'ont pas le souci de la diversité et de la pérennité des œuvres musicales. Tout n'est pas sur le net et tout n'y est pas visible. Malgré son apparente abondance (plus de 7 à 8 millions de titres annoncés sur des plateformes de streaming), l'offre de musique en ligne reste lacunaire dès lors que l'on sort des musiques de consommation courante.
La musique représente une pratique culturelle majeure dans nos sociétés au même titre que la littérature ou le cinéma. Or les pratiques culturelles ne sont pas étanches. Renoncer à la musique en bibliothèque risquerait aussi, en supprimant des passerelles entre elles, de remettre en cause, pour un public éclectique, l'intérêt pour les collections de littérature et de cinéma.
Rappelons à ce propos l’article 7 de la Charte des bibliothèques qui stipule que : "Les collections des bibliothèques des collectivités publiques doivent être représentatives, chacune à son niveau ou dans sa spécialité, de l’ensemble des connaissances, des courants d’opinion et des productions éditoriales."
Enfin il nous semble important que les médiathèques continuent de jouer un rôle prépondérant dans le développement de la culture musicale à l'aide d'une offre documentaire large mais aussi de concerts et d'animations sous quelque forme que ce soit (conférences, ateliers de créations musicales, etc.). Dans certains territoires, la médiathèque est le seul point d'accès non marchand à la musique.
En accompagnant ces nouvelles pratiques, les bibliothèques ont un rôle important à jouer dans le domaine de l'éducation et la culture musicale du public, notamment pour les nouvelles générations.
« Verlaine, que de fois je l’ai vu passé devant ma porte, furieux, riant, jurant, frappant le sol d’un gros bâton d’infirme ou de vagabond menaçant. Comment imaginer que ce cheminot, parfois si brutal d’aspect et de parole, sordide à la fois inquiétant et inspirant la compassion, fut pourtant l’auteur des musiques poétiques les plus délicates, des mélodies verbales les plus neuves et les plus touchantes qu’il y ait dans notre langue. »
Paul Valéry, Variétés
Les multiples vies poétiques de Verlaine
Contre les épanchements du Romantisme, Verlaine fut d’abord avec ses premiers recueils Poèmes saturniens (1966) et Fêtes galantes (1967) un poète parnassien défenseur de l’Art pour l’Art, dans la lignée de Gautier, DeBanville, Lecomte de l’Isle et Coppée. Avec La bonne chanson il développa un style d'inspiration hugolienne (1872), puis une sensibilité impressionniste avec Romances sans paroles (1874).
Sa conversion au catholicisme empreint de religiosité Sagesse (1881) , un recueil en partie écrit en prison.
Enfin, il se rapprochera dans ses derniers recueils Chansons pour elle (1891), Chair (1896) du lyrisme et du ton gaulois de Villon.
A la suite de Baudelaire, Verlaine sera considéré comme le précurseur et la figure de référence du mouvement symboliste (Villiers de L'Isle-Adam, Laforgue, Mallarmé, Maeterlinck, Moréas) et du mouvement décadent (Huysmans, Lorrain).
Ses différentes périodes stylistiques reflètent l’évolution du poète dans son passage de la jeunesse à la maturité : « Plusieurs […] regrettent que j’ai aussi renoncé à ces sujets « gracieux » de comédie italienne et bergerades contournées, oubliant que je n’ai plus vingt ans et que je ne jouis pas de l’éternelle jeunesse ». Toutefois ce parcours poétique se construit dans la continuité. Dans la préface de 1890 à la 2ème édition des Poèmes saturniens, Verlaine écrit : « Une sorte d’unité relie mes choses premières à celles de mon âge mûr. Les paysages tristes ne sont-ils pas en quelque sorte l’œuf de toute sorte de vers chanteurs, vagues ensembles et définis, dont je suis peut-être le premier en date l’oiselier? ».
Comme l'indiquent les titres des recueils La Bonne Chanson, Romances sans paroles, Ariettes oubliées, Chansons pour elle, l’un des vecteurs de l'unité poétique verlainienne est certainement la musique. « De la musique avant toute chose »
Car Verlaine, plus encore que Baudelaire, sera le poète de la musicalité. Comme le souligne Jacques Montferrier, professeur à l’Université de Bordeaux : « Vers 1870, préfigurant le symbolisme, le vers n’est plus un ensemble de mots pourvu d’un sens, mais un groupement de sons faits pour charmer l’oreille. C’est à ce moment que s’opère la liaison entre poésie et musique. »
Ainsi, la musique de Wagner qui avait fortement impressionné Baudelaire (voir l'essai Richard Wagner et Tannhäuser à Paris), sera également une grande source d’inspiration pour Verlaine.
Verlaine avait comme amis les musiciens Emmanuel Chabrier (1841-1894) et Charles de Sivry (1848-1900) tous deux passionnés de Wagner. Dans le poème Nuit du Walpurgis classique (du recueil Poèmes saturniens) il évoque « L'air de chasse de Tannhäuser. ». En 1986, il publie le sonnet Parsifal dans la revue wagnérienne.
Adepte d'une "chanson grise / Où l'indécis au précis se joint", la poétique de Verlaine trouve son équivalent musical dans les œuvres de Debussy.
Verlaine a inspiré différentes générations de compositeurs de tout premier plan : des post-romantiques (Massenet, Fauré, Saint-Saëns), aux modernes (Debussy, Ravel, Stravinsky, Webern, Varèse, Honegger, Britten), et jusqu'aux contemporains (Maderna, Stockhausen, Olivier Greif).
Ses poèmes furent également mis en musique et interprétés les plus grands artistes de la chanson : Charles Trenet, Georges Brassens et Léo Ferré, et plus récemment par John Greaves.
Liste non-exhaustive des compositeurs dont les oeuvres sont inspirées par les poèmes de Paul Verlaine (par ordre chronologique)
Charles Camille Saint-Saëns (1835-1921) : Le vent dans la plaine
Sebastian Benson Schlesinger (1837-1917) : La lune blanche
Jules Massenet (1842-1912) : Je mourrai plus que toi ; Rêvons, c'est l'heure
Gabriel Fauré (1845-1924) : Cinq mélodies "De Venise" (1. Mandoline ; 2. En sourdine ; 3. Green ; 4. À Clymène ; 5. C'est l'extase). La bonne chanson, op. 61 (no. 1. Une Sainte en son auréole ; no. 2. Puisque l'aube grandit ; no. 3. La lune blanche ; no. 4. J'allais par les chemins perfides ; no. 5 ; J'ai presque peur, en vérité ; no. 6. Avant que tu ne t'en ailles ; no. 7. Donc, ce sera par un clair jour d'été ; no. 8. N'est-ce pas? ; no. 9. L'hiver a cessé. "Clair de lune", op. 46 no. 2. Prison, op. 83 no. 1. Spleen, op. 51 no. 3
Francesco Paolo Tosti (1846-1916) : Rêve (Green)
Ange Flégier (1846-1927) : Apaisement
Ernest Amédée Chausson (1855-1899) : Deux Poèmes de Verlaine , op. 34 (1. La chanson bien douce ; 2. Le Chevalier Malheur) ; ; Apaisement, op. 13 no. 1
Sylvio Lazzari (1857-1944) : À l'Absente (1. Apaisement ; 2. En sourdine) ; Green
Nikolay Aleksandrovich Sokolov (1859-1922) : Avant que tu ne t'en ailles ; C'est l'extase langoureuse ; Donc, ce sera par un clair jour d'été ; Il pleure dans mon cœur ; La lune blanche
Gustave Charpentier (1860-1956) : Impressions Fausses (1. La veillée rouge ; 2. La ronde des compagnons) ; Chanson d'automne ; Clair de lune ; Les chevaux de bois ; Sérénade à Watteau
Philippe Bellenot (1860-1928) : Écoutez la chanson bien douce
Charles Martin Tornov Loeffler (1861-1935) : À une femme ; Dansons la gigue! ; La chanson des Ingénues ; La lune blanche ; Le rossignol ; Le son du cor s'afflige vers les bois ; Rêverie en sourdine ; Sérénade
Anna Teichmüller (1861-1940) : Clair de lune
Claude Achille Debussy (1862-1918) Ariettes Oubliées L. 60 (1. C'est l'extase ; 2. Il pleure dans mon cœur ; 3. L'ombre des arbres ; 4. Chevaux de bois ; 5. Green ; 6. Spleen) ; Fêtes galantes I (no. 1. En sourdine ; no. 2. Fantoches ; no. 3. Clair de lune) (1891)
Fêtes galantes II (no. 1. Les ingénus ; no. 2. Le faune ; no. 3. Colloque sentimental) (1904) ; Trois mélodies , L. 81 (1. La mer est plus belle ; no. 2. Le son du cor s'afflige ; 3. L'échelonnement des haies) ; Calme dans le demi-jour, L. 28 ; Clair de lune, L. 32 ; Fantoches, L. 21 ; Mandoline, L. 29 ; Pantomime, L. 31
Ethelbert Woodbridge Nevin (1862-1901) : La lune blanche (in "Songs from Vineacre")
Alphons Diepenbrock (1862-1921) : Mandoline ; Chanson d'automne ; Clair de lune ; Écoutez la chanson bien douce ; En sourdine; La lune blanche ; Puisque l'aube grandit
Frederick Delius (1862-1934) : Songs to poems by Paul Verlaine (1. Il pleure dans mon cœur ; 2. Le ciel est, par-dessus le toit ; 3. La lune blanche ; 4. Chanson d'automne ) ; Avant que tu ne t'en ailles
Charles Bordes (1863-1909) : Paysages tristes (1. Soleils couchants ; 2. Chanson d'automne) ;
Colloque sentimental ; Dansons la gigue! ; Épithalame ; La bonne chanson ; La ronde des prisonniers ; Le son du cor s'afflige vers les bois ; O mes morts tristement nombreux ; Ô triste, triste était mon âme ; Oh! ce parfum d'enfance dans la prairie ; Paysage vert ; Promenade matinale ; Spleen ; Sur un vieil air
Charles Koechlin (1867-1950) : Quatre poèmes de La bonne chanson (1. Le soleil du matin ; 2. Un jour de juin, que j'étais soucieux ; 3. N'est-ce pas? ; 4. Va, Chanson). Il pleure dans mon cœur, La chanson des Ingénues ; Mon rêve familier (in « Quatre mélodies, op. 22 »)
Semyon Viktorovich Panchenko (1867-1937) : Le ciel est, par-dessus le toit
Albert Diot (1867-1911) : Écoutez la chanson bien douce (in "Trois mélodies")
Julián Aguirre (1868-1924) : La lune (in "Jardins")
Leone Sinigaglia (1868-1944) : Il pleure dans mon cœur
Louis Vierne (1870-1937) Spleens et Détresses (1. Dans l'interminable ennui de la plaine ; 2. Un grand sommeil noir ; 3. Spleen ; 4. Promenade sentimentale ; 5. À une femme ; 6. Sérénade ; 7. Le son du cor ; 8. Sapho ; 9. Les faux beaux jours ; 10. Marine). L'heure du berger, op. 18 no. 1
Joseph Ryelandt (1870-1965) : Joseph Ryelandt (1870-1965); Dialogue spirituel (sagesse) ; Le prisonnier; Tristesse
Florent Schmitt (1870-1958) : Femme et chatte
Charles Tournemire (1870-1939) : Sagesse , op. 34 (1. Mon Dieu m'a dit: Mon fils, il faut m'aimer. Tu vois ; 2. J'ai répondu: Seigneur, vous avez dit mon âme ; 3. Il faut m'aimer!... Je suis l'universel Baiser ; 4. Seigneur, c'est trop! Vraiment je n'ose. Aimer qui? Vous ; 5. Il faut m'aimer... Je suis ces Fous que tu nommais ; 5. Certes, si tu le veux mériter, mon fils, oui ; 6. J'ai peur Seigneur ... Mon âme en moi tressaille toute ; 8. Ah! Seigneur, qu'ai-je? Hélas? me voici tout en larmes ; 9. Pauvre âme, c'est cela) Henry Kimball Hadley (1871-1937) Colloque sentimental,
Henri Büsser (1872-1973) : A poor young shepherd (J'ai peur d'un baiser)
Leo Michielsen (1872-1944) : Chanson d'automne
Marie-Joseph-Alexandre Déodat de Séverac (1872-1921) : Le ciel est, par-dessus le toit ; Paysages tristes
Ralph Vaughan Williams (1872-1958) : The sky above the roof (texte de Mabel Dearmer d'après Verlaine)
Reynaldo Hahn (1874-1947) : Chansons grises (1. Chanson d'automne, 2. Tous deux, 3. L'allée est sans fin, 5. L'heure exquise, 6. Paysage triste, 7. La bonne chanson)
D'une prison ; Fêtes galantes ; L'incrédule ; Offrande
Héctor Panizza (1875-1967) : Neuf poésies de Paul Verlaine (1. Chanson d'automne ; 2. Green ; 3. Colloque sentimental ; 4. En sourdine ; 5. Sérénade ; 6. Mon rêve familier ; 7. Ariettes oubliées ; 8. À Clymène ; 9. Sagesse)
Jósef Szulc (1875-1956) : Dix mélodies sur des poésies de Verlaine, op. 83 (Clair de lune ; Dansons la gigue! ; En sourdine ; Il pleure dans mon cœur ; J'ai peur d'un baiser ; La lune blanche ; Les coquillages ; Mandoline ; Un grand sommeil noir)
Maurice Ravel (1875-1937) : Sur l'herbe ; Un grand sommeil noir
Georges Barrère (1876-1944) : Chanson d'automne
John Alden Carpenter (1876-1951) Four Poems by Paul Verlaine (1. Il pleure dans mon cœur ; 2. Chanson d'automne ; 3. Le ciel ; 4. Dansons la gigue!)
Hans Jelmoli (1877-1936) : La bonne chanson (1. La lune blanche ; 2. Avant que tu ne t'en ailles pâle étoile)
Gabriel Dupont (1878-1914) : Ô triste, triste était mon âme, (in "Deux mélodies ") ; La neige (in "Poèmes d'automne ") ; Chanson d'automne ; La pluie ; Le foyer ; Mandoline
Jean Cras (1879-1932) : L'espoir luit ; Le son du cor s'afflige vers les bois
Gabriel Grovlez (1879-1944) : Mandoline
Richard Trunk (1879-1968) Zwölf Gesänge nach Gedichten von Paul Verlaine , op. 42
André Caplet (1879-1925) : Green
Joseph Canteloube (1879-1957) : Chanson d'automne ; Clair de lune ; Soleils couchants
Irena Regina Poldowski, née Wieniawski (1880-1932) : Trois mélodies (1. Dimanches d'avril ; 2. Bruxelles ; 3. En sourdine). A poor young shepherd ; À Clymène ; Brume ; Circonspection ; Colombine ; Cortège ; Crépuscule du soir mystique Cythère ; Dansons la gigue! ; Effet de neige ; Fantoches ; Impression fausse ; L'attente ; Le faune ; L'heure exquise ; Mandoline ; Spleen ; Sur l'herbe
Reine Colaço Osorio-Swaab (1881-1971) : En sourdine ; Fêtes galantes
Paul Le Flem (1881-1984) : Mandoline, Soleils couchants (in "Quatre mélodies")
José André (1881-1944) : Un grand sommeil noir ; Chanson d'automne (in "Mélodies et chansons)
Riccardo Pick-Mangiagalli (1882-1949) : La lune blanche ; Le ciel est, par-dessus le toit ; Mandoline
Igor Stravinsky (1882-1971) : Deux Poèmes de Paul Verlaine (1910-1951) pour baryton et orchestre : Un grand sommeil noir... (Sagesse) ; La Lune blanche (La Bonne Chanson)
Pauline Margrete Hall (1890-1969) : Verlaine Suite, for orchestra
Francis de Bourguignon (1890-1961) : Mandoline, op. 27
Hector Fraggi (-1944) A poor young shepherd (J'ai peur d'un baiser)
Kaikhosru Sorabji, né Leon Dudley Sorabji (1892-1988) : Trois Fêtes Galantes, no. 2 (1. L'allée ; 2. À la promenade ; 3. Dans la grotte)
Georges Antoine (1892-1918) : Clair de lune ; Un grand sommeil noir
Felix Wolfes (1892-1971) : Lied Kaspar Hausers (Texte Richard Fedor Leopold Dehmel d'après Verlaine)
Arthur Honegger (1892-1955) : Un grand sommeil noir (in "Quatre chansons pour voix grave , H. 184")
Darius Milhaud (1892-1974) : Nevermore
Edgard Varèse (1883-1965) Un grand sommeil noir
Willem Pijper (1894-1947) : Fêtes galantes (Pantomime ; Sur l'herbe ; Cortège)
Bernard Wagenaar (1894-1971) : En sourdine
Kees Kef (1894-1961) : Chevaux de bois
Henriëtte Bosmans (1895-1952) : Mon rêve familier (in "4 liederen op Franse tekst")
Alexander Voormolen (1895-1946) : Clair de lune
Brasílio Itiberê (1896-1967) : La bonne chanson
Tibor Harsanyi (1898-1954) : Chanson d'automne ; Green
Ernest Willem Mulder (1898-1959) : La bonne chanson (1. Puisque l'aube grandit ; 2. Avant que tu ne t'en ailles ; 3. La lune blanche ; 4. Le paysage dans le cadre ; 5. Donc, ce sera par un clair jour ; 6. N'est-ce pas? ; 7. Le foyer) ; Green (in “Trois chansons”)
Richard Czelinski (1901-1969) : Mon rêve familier (texte Hermann Hesse d'après Verlaine)
Carlos Suffern (1901-1991) : Mandoline
Artur Immisch (1902-1949) : Lieder nach Texten von Paul Verlaine (1. Regenlied ; 2. Helle Nacht ; 3. Und es wird kommen ein Sommertag ; 4. Auf der Promenade ; 5. Mondschein ; 6. Mein Traum ; 7. Das Lied der völlig Arglosen)
André Jolivet (1905-1974) : Un grand sommeil noir
Joseph Kosma (1905-1969) : Verlaine
Jan Maarten Komter (1905-1984) : Chanson d'automne ; La lune blanche
Tony Aubin (1907-1981) : Six poèmes de Verlaine (1. Sérénade ; 2. Par un clair jour d'Été ; 3. Impression fausse ; 4. Chanson de Gaspard Hauser ; 5. J'allais par les chemins perfides ; 6. Pantoum négligé)
Benjamin Britten (1913-1976) : Sagesse ; Chanson d'automne (in "Quatre chansons françaises)
Charles Trenet (1913-2001) : Les sanglots longs (Chanson d'automne)
Léo Ferré (1916-1993) : Green ; Mon rêve familier ; Soleils couchants ; Ecoutez la chanson bien douce ; IL patinait merveilleusement ; L'espoir luit comme un brin de paille dans l'étable ; Art poétique ; Pensionnaires ; Âme, te souvient-il? ; Chanson d'automne ; Je vous vois encor ; Ô triste, triste était mon âme ; Clair de lune ; Sérénade
Valentino Bucchi (1916-1976) : Quattro liriche per canto e pianoforte (1935/40) (I. Maschere ; II. Rio Bò ; III. El fior robà ; IV. Vocalizzo) notturno
Dinu Lipatti (1917-1950) Cinq Mélodies sur des Poèmes de Paul Verlaine, no. 1 (1. À une femme ; 2. Green ; 3. Il pleure dans mon cœur ; 4. Le piano que baise une main frêle ; 5. Sérénade)
Albert de Klerk (1917-1998) Green, Streets
Paul Bonneau (1918-1995) Chevaux de bois ; Green ; J'ai peur d'un baiser ; Nevermore
Albert Phaneuf (Pseudonyme Maurice Dela) (1919-1978) Spleen
Bruno Maderna (1920-1973) : Liriche su Verlaine, pour soprano et piano (Aquarelle, Sérénade, Sagesse)
Elise Popovici (1921-) : 3 lieder
Laci Boldemann (1921-1969) , Ich träume wieder von der Unbekannten (texte d'Hermann Hesse d'après Verlaine)
Georges Brassens (1921-1981) : Colombine
Harold Blumenfeld (1923-) La voix reconnue : pour soprano and ténor et orchestre de chambre (un cycle à partir de 8 poèmes des recueils "La Bonne chanson" et "Sagesse." A l'ouest de la lune
Denise Roger (1924-2005) : Offrande : pour quatuor vocal et petit ensemble instrumental (in "2 Invocations"). Liturgies intimes pour chant, flûte, alto, violoncelle. Soleils couchants. 2 monodies. Un grand sommeil noir. Trois mélodies sur des poèmes de Verlaine.
Noël Lee (1924-) : Clair de lune
Antoine Duhamel (1925-) Révérence parler sur des Poèmes de Paul Verlaine (I. Prologue - II. Impression fausse - III. Autre - IV. Réversibilité - V. Tantalized - VI. Invraisemblable mais vrai - VII. Le dernier dizain)
Guy Morançon (1927-) : La Messe de Verlaine, pour voix de femmes, piano, percussion et ondes Martenot
Karlheinz Stockhausen (1928-2007) : Chöre für Doris (1. Die Nachtigall [Le rossignol] ; 2. Armer junger Hirt [A poor young shepherd])
Roland Gerin (1929-) : Hommage à Verlaine
Bernard van Beurden (1933-) : La messe
Cornel Țăranu (1934-) Tombeau de Verlaine (texte de Stéphane Mallarmé)
André Prévost (1934-2001) : Chanson d'automne
Michel Decoust (1936-) : Pensionnaires in (Sept chansons érotiques : pour chant et piano)
Georges Boeuf (1937-) : Verlaine, Paul : opéra en 15 scènes
Willem Frederik Bon (1940-1983) : Jadis et naguère (1. Intérieur ; 2. L'aube à l'envers ; 3. Vendanges). Saisons de Verlaine (1. Le printemps ; 2. L'été ; 3. L'automne ; 4. L'hiver). Trois poèmes de Verlaine, op. 10 (no. 1. Le ciel est, par-dessus le toit ; no. 2. La lune blanche ; no. 3. Le clown)
Claude Pichaureau (1940-) : cauchemar
Gérard Condé (1947-) Fêtes galantes : pour récitant et piano
Guy Sacre (1948-) : 3 Poèmes de Verlaine (1. Dans l'interminable ennui ; 2. L'heure du berger ; 3. La fuite est verdâtre et rose)
José-Luis Campana (1949-) Maras : sur des textes de Victor Hugo et Paul Verlaine.
Olivier Greif (1950-2000) : Gaspard Hauser chante
Acchile Picchi (1951-) : Chanson d'automne
Youri Kasparov (1955-) : Effet de nuit : pour basse-baryton, clarinette, cor, piano, vibraphone et violoncelle
Patrick Burgan (1960-) Jeux de femmes : pour soprano colorature et flûte, sur six poèmes érotiques de Paul Verlaine (Sur le balcon, Pensionnaires, Per amica silentia,Printemps, Eté, Sapho)
Mounir Anastas (1963-) : Colloque sentimental : pour récitant, clarinette, violon, violoncelle et piano
Patrice Pertuit (1963-) : La lune blanche, pièce n° 48
Pierre Chépélov (1979-) Zweisprachstück (1. Un grand sommeil noir; 2. Ruhe (texte Richard Fedor Leopold Dehmel d'après Paul Verlaine)
Liste de compositeurs sans indication biographique Gary Bachlund : Green ; Le faune Karl Baraquin : (Chanson d'automne ; Colloque sentimental ; Il pleure dans mon cœur ; Le ciel est, par-dessus le toit Georges Bernès : 6 mélodies J. R. Blanc : La lune blanche M. Brillot : Après un rêve ; Chanson d'automne J. R. Buvat : Green M. Capilonch : La lune blanche Chenard Huche : Green ; La lune blanche V. Delfolie : Il pleure dans mon cœur Édouard Desmangles : Il pleure dans mon cœur ; J'ai presque peur Emmanuel M.Dubois Detours of love op. 21 three french songs for soprano and piano L. Dumas : Green Paul Fievet : Chevaux de bois ; Il pleure dans mon cœur V. Gambau : Dame souris trotte M. Gaveau : Il pleure dans mon cœur G. Lafon : Sérénade ; Après trois ans Jean-Jacques Laubry : 3 chansons S. Marinier : Il pleure dans mon cœur Henry Orland : 2 mélodies G. Sandré : Écoutez la chanson bien douce L. Schopfer (Clair de lune ; Le ciel est par dessus le toit ; Spleen) J. Soulacroix : Chevaux de bois Allen van Höveln : La lune blanche
Oeuvres poétiques complètes / Verlaine ; texte établi et annoté par Y.-G. Le Dantec, éd. révisée complétée et présentée par Jacques Borel. - Paris : Gallimard, 1968. - 1493 p. ; 18 cm. - (Bibliothèque de la Pléiade ; 47)
Paul Verlaine (1844-1896) a écrit L'art poétique en 1874, le texte sera publié en 1884 dans le recueil Jadis et naguère. Léo Ferré (1916-1993) l'a mis en musique pour le disque Léo Ferré – Chante Verlaine Et Rimbaud sorti en 1964 chez Barclay.
De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l’Impair
Plus vague et plus soluble dans l’air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Il faut aussi que tu n’ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l’Indécis au Précis se joint.
C’est des beaux yeux derrière des voiles,
C’est le grand jour tremblant de midi,
C’est, par un ciel d’automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles !
Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !
Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L’Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l’Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !
Prends l’éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d’énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l’on n’y veille, elle ira jusqu’où ?
Ô qui dira les torts de la Rime ?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d’un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?
De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu’on sent qui fuit d’une âme en allée
Vers d’autres cieux à d’autres amours.
Que ton vers soit la bonne aventure
Éparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym…
Et tout le reste est littérature.
Musique du compositeur marseillais Ange Flégier (1846-1927) sur un poème d'Alfred de Vigny (1797-1863) par Fernand Baer (enregistrement sur cylindres Edison 1904-1907), réédité chez Malibran Music.
J'aime le son du Cor, le soir, au fond des bois,
J'aime le son du Cor, le soir, au fond des bois,
Que de fois, seul, dans l'ombre à minuit demeuré,
J'ai souri de l'entendre, et plus souvent pleuré !
Ames des Chevaliers, revenez-vous encor?
Est-ce vous qui parlez avec la voix du Cor ?
Roncevaux ! Roncevaux ! Dans ta sombre vallée
L'ombre du grand Roland n'est donc pas consolée !
J'aime le son du Cor, le soir, au fond des bois,
J'aime le son du Cor, le soir, au fond des bois.
Sources et références
Illustration d'Alphonse-Marie-Adolphe de Neuville, "Roland à Ronceveau", gravure pour l'Histoire de France de François Guizot, 1883
L'enregistrement sur le site Malibran Musique http://www.deezer.com/listen-8069104
Il ne s'agit pas d'une campagne en faveur de la consommation des fruits et légumes, ni d'une opération de communication pour en finir avec la psychose du concombre empoisonné, mais d'un spectacle musical organisé par le service de l'Animation du Patrimoine, dans la cadre des Rendez-vous aux jardins.
Le plasticien et musicien d'origine belge Eric van Osselaer de la compagnie Evolplay présentait vendredi 10 juin dans la cour de la Médiathèque de l'Hôtel-Dieu son étonnant laboratoire fait de légumes et de fruits frais, sculptés en instruments de musique : une carotte-flûte accordée en do, un cor de brume constitué d'une carotte, d'un radis et d'une aubergine évidés et emboîtés, et autres fruits et légumes amplifiés pour la circonstance.
Les traditionnelles fêtes de la Pentecôte de Dole sont placées cette année sous le signe du cirque et des fanfares. Les 11 orchestres au programme joueront le samedi 11 et le dimanche 12 juin : Place Nationale, Place aux fleurs, sur la parvis de la Médiahtèque, Place de l'Europe, Place Fontaine de la Paix, Place Pointelin. Particulièrement attendus : le Jaipur Kawa Brass Band (Rajasthan, Inde), Eyo'Nle (Bénin), l'Express Brass Band (Allemagne), La Fanfare de la Touffe (une fanfare ouverte à tous, de 7 à 77 ans), l'Impérial Kikiristan (Bourgogne). Programme détaillé sur le site de la ville de Dole.
Sur le principe des Vases Communicants, Mediamus et Ampli s'invitent mutuellement le premier vendredi du mois, chacun publiant sur le blog de l'autre. Nous donnons la parole à nos amis bibliothécaires musicaux catalans. Aujourd'hui Lojaume.
Le 14 avril 1931 a été proclamée la Deuxième République Espagnole. C'est-à-dire qu’il y a 80 ans, dans notre pays, s’était établi un système républicain comme mode d’organisation de l’Etat pour remplacer la Monarchie. La Guerre civile et le coup d’état militaire de 1936 mettront un terme à cette période politique avec l'établissement de la dictature de Franco en 1939.
Cette histoire, nous la connaissons, elle a été écrite, et de multiples sources permettent de se documenter à son sujet. Nous disposons à présent des éléments pour nous former un jugement et une opinion sur cette période. Je me souviens d’une société plus mature et plus juste.
Commençons par nous souvenir de l’hymne de la République, l’Himno de Riego. Il s’agit d’une marche militaire aux accents de Marseillaise avec un rythme de paso doble par moment.
Continuons en évoquant la puissance d’un autre hymne. L'Internationale qui a déjà accompagné le sang et la sueur de notre histoire contemporaine.
Récemment notre collègue Lorien de Loth a présenté la formation Brossa Quartet et son enregistrement de chansons des Brigades Internationales. Les cançons dels Brigadistes (Temps Record, 2010), une sélection des titres phares d’un répertoire qui fut en son temps très populaire.
Les chansons du Front républicain ont été reprises par de nombreux artistes. Citons une version rafraîchissante de El quinto regimiento (le 5ème régiment) par Lila Downs.
Ainsi que cette trépidante version rock de Si me quieres escribir (Si je veux écrire) par le groupe madrilène Canallas sur des images de la bataille de l’Ebre en 1938.
La troupe théâtrale Catorzedabril fondée en 2005 et qui est constituée d'acteurs et de musiciens contribue à entretenir la mémoire collective de notre pays avec le spectacle Anda jaleo, jaleo.
En 1992, la compagnie Dagoll Dagom a créé la comédie musicale Flor de Nit (Fleur de Nuit) , une description émouvante de Barcelone pendant les années de la République jusqu’à la guerre civile. L’intrigue tourne autour d’un triangle amoureux entre : Quimet, Rosa, et Reynals, sur une musique d’Albert Guinovart et un livret de Manuel.
Sur ce sujet, on peut également se référer à l’album Chants de la guerre d’Espagne édité par Le Chant du Monde, que nous avions présenté dans un précédent article.
Beaucoup de grands chanteurs ont interprété les chansons de cette époque, de Paco Ibáñez, à Jose Antonio Labordeta en passant par Quico Pi de la Serra et Carme Canela, … et s'il fallait en dresser la liste complète, celle-ci serait interminable. Ces chansons sont devenues intemporelles, elles font partie de notre patrimoine, par le nombre incalculable de personnes anonymes qui les ont chanté comme on brandit une bannière ou un drapeau.
Le poème de Paul VerlaineLes Ingénus appartient au recueil Fêtes galantes (1869), un cycle de 22 poèmes évoquant le XVIIIe siècle rococo tel que figuré par le peintre Antoine Watteau (1684-1721). Claude Debussy a mis en musique quelques textes de ce recueil en deux cycles : Fêtes galantes I (no. 1. En sourdine ; no. 2. Fantoches ; no. 3. Clair de lune) (1891) Fêtes galantes II (no. 1. Les ingénus ; no. 2. Le faune ; no. 3. Colloque sentimental) (1904)
Interprétation : Maggie Teyte, soprano - Alfred Cortot, piano
Les ingénus
Les hauts talons luttaient avec les longues jupes,
En sorte que, selon le terrain et le vent,
Parfois luisaient des bas de jambes, trop souvent
Interceptés ! — et nous aimions ce jeu de dupes.
Parfois aussi le dard d’un insecte jaloux
Inquiétait le col des belles, sous les branches,
Et c’étaient des éclairs soudains de nuques blanches
Et ce régal comblait nos jeunes yeux de fous.
Le soir tombait, un soir équivoque d’automne :
Les belles, se pendant rêveuses à nos bras,
Dirent alors des mots si spécieux, tout bas,
Que notre âme depuis ce temps tremble et s’étonne.