30 avril 2020

Georges Brassens chanté en allemand (Brassens en Europe #3)


Georges Brassens entretient un lien particulier avec l'Allemagne. Il a 22 ans quand en 1943, il est convoqué pour partir faire son service du travail obligatoire (STO) . Le 8 mars, au départ de la gare de l’Est, il est envoyé en Allemagne, au camp de travailleurs de Basdorf, près de Berlin. Il travaillera à l'usine de moteurs d’avion Bramo (Brandenburgische Motorenwerke), fournisseur de la Luftwaffe. 
Il existe une place Georges-Brassens (Georges-Brassens-Platz) à Basdorf et la bibliothèque municipale de la ville porte son nom. La ville organise chaque année le Chanson-Festival Brassens in Basdorf.


Georges-Brassens-Platz 1 – am Bahnhof

René Iskin, ami de Georges Brassens a sorti un album Retour à Basdorf sorti en 2003, où il reprend les chansons écrites pendant cette période. René Iskin a également écrit un livre de souvenirs : Dans un Camp : Basdorf 1943 Georges Brassens et moi avions 22 ans...

La marche des PAF (Paix Aux Français) - une des premières chansons écrite par Brassens


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Allemagne

Franz Josef Degenhardt (1931-2011) 

"Franz Josef Degenhardt était un auteur-compositeur, chanteur et écrivain allemand. Il était aussi docteur en droit et avocat. En tant qu'avocat il a défendu des hommes politiques de gauche dont des membres de la bande à Baader. Ses œuvres reflètent son engagement politique. Il a traité des grands thèmes mobilisateurs comme le conflit des générations entre les jeunes Allemands vis-à-vis de leurs aînés impliqués dans le nazisme, la contraception, la guerre du Vietnam, la dictature militaire en Grèce, etc. La chanson qui l'a fait connaître est Spiel nicht mit den Schmuddelkindern (Ne joue pas avec les enfants sales, 1965) Il a été le chantre de la révolte étudiante en 1968 et certains le considéraient alors comme un Brassens allemand. En 1986, il a adapté quelques titres de Georges Brassens dans un album intitulé Junge Paare auf Bänken (Les amoureux des bancs publics). [wikipédia...] "
discographie : Junge Paare Auf Bänken (Franz Josef Degenhardt Singt Georges Brassens), Polydor, 1986

Lied für die ich es sing [Chanson pour l'Auvergnat]

à écouter aussi : Ich mach mich ganz klein [Je me suis fait tout petit], Das TestamentVorsicht GorillaMargot, Junge Paare auf Bänken [Les Amoureux des bancs publics], Weltkrieg Nr. 1 [La guerre de 14-18], Au Père éternel (Für Georges Brassens)

Leo Kowald

Chanteur de cabaret et de café-théâtre interprétant ses propres chansons, celles de Georges Brassens en allemand ainsi que des textes de Kurt TucholskyBertolt Brecht et Theodor Fontane. Il se produit avec Karmelita Gaertig, et Maryse Pantanacce, au sein de la formation Les 3 Connaisseurs.

Fernande

A écouter aussi : Lied für den Ausländer [Chanson pour l'Auvergnat], Das Wildkraut [La mauvaise herbe], SaturnDer schlechte Ruf [La mauvaise réputation]Sterben für Ideen [Mourir pour des idées]
http://leo.kowald.org/

Autriche

Peter Blaikner

Peter Blaikner est né en 1954 à Zell am See (Autriche). Après des études à Salzbourg, il a travaillé comme professeur à l'Université de Poitiers, puis comme professeur de français et d'allemand à Salzburg, avant d’arrêter l'enseignement pour devenir artiste de cabaret, comédien et auteur dramatique (comédies musicales, spectacles pour enfants, pièces de théâtre).
discographie : Ich bitte nicht um deineHand Peter Blaikner singt Georges Brassens

Die gute Margot



25 avril 2020

My Favorite Things #6 : les albums préférés de Marc Petitguyot



Certains albums, tels des poèmes que nous connaissons par cœur, nous accompagnent au long des années, des décennies. Chargés de souvenirs, déclencheurs de nos évolutions, témoins de nos cheminements, énigmes résistant à l'usure du temps, traversant les modes, conservant la fraîcheur de la découverte à chaque nouvelle écoute....

Merci à Marc Petitguyot, bibliothécaire musical, musicien, illustrateur sonore et contributeur de ce blog, d'avoir répondu à l'invitation.


Frédéric Chopin, Claudio Arrau ‎- Les 21 Nocturnes, Philips 1978

Grand spécialiste de Chopin l'interprétation par le pianiste Chilien Claudio Arrau (1903-1991) de ces 21 nocturnes reste pour moi une expérience musicale très particulière. Vraiment impossible de choisir un titre parmi ces nocturnes, ils sont tous tellement prégnants. - discogs - (classique)




Claude Debussy, Samson François - Suite bergamasque

Considérée comme un oeuvre pianistique majeure, cette Suite bergamasque en quatre mouvements : Prélude, Menuet, Clair de lune, Passepied est interprétée avec une très grande sensibilité.
Certainement inspiré du poème Clair de lune de Paul Verlaine et influencée par la musique de Gabriel Fauré, ce clair de lune en Ré b majeur sur un tempo andante et joué pianissimo nous entraîne dans les méandres nocturnes d’une époque révolue. - discogs - (classique)

Suite bergamasque, L. 75: III. Clair de lune (Andante très expressif)


Charlie Parker with Strings 

Accompagné pour cet album d’un “grand orchestre”comme écrin idéal, Charles Christopher Parker Jr dit Charlie Parker (1920-1955) signe là à mon avis une oeuvre magistrale, laquelle permet au plus grand nombre d'apprécier la qualité exceptionnelle de son jeu. Il démontre ainsi qu’en plus d’être un musicien créateur et un improvisateur de génie, il est aussi un interprète de tout premier plan de ballades et autres standards du répertoire jazzistique classique. (jazz)
Charlie Parker - Parker Plus Strings (1983) (Full Album)
à écouter aussi If i should lose you
Laura



John Coltrane - Giant steps  Atlantic 

Saxophones : John Coltrane ; Piano : Cedar Walton,Tommy Flanagan, Wynton Kelly ; Contrebasse : Paul Chambers ;  Batterie : Lex Humphries, Art Taylor, Jimmy Cobb
A l’instar de l’album “With strings” de Charlie Parker, Giant Step m'a permis de pénétrer à petits pas pour le coup,dans l’immense univers musical de John Coltrane, lequel explora dans les années 50, une nouvelle voie qui aboutira au free-jazz. Il engagea ainsi cette musique dans une recherche de liberté en dépassant ainsi les frontières difficilement franchissables tracées par ses prédécesseurs. (jazz)
Titre préféré :  Countdown pour le fantastique solo d’introduction.



Ravi Shankar - The Very Best Of Ravi Shankar, EMI 2010

Avec comme mission principale, la vulgarisation de la musique indienne, Ravi Shankar (1920-2012) est considéré comme l'ambassadeur international de cette musique. Cet album m’a fait découvrir des sonorités merveilleuses dont les caractéristiques intrinsèques sont très différentes de celles utilisées en Occident. (musique indienne)

Swara-Kakali



Carlos Santana ‎– Abraxas 1970

Dans Abraxas  Carlos Santana distille un savant mixage de la musique latine et de musique pop. Je me souvient avoir écouté cet album en boucle. (pop / rock)
Titres préférés Oye como va, Black magic woman et Samba Pa Ti - (discogs)

Oye como va



Jo Privat - Du swing au musette (1985, CD) 

Cette magnifique musique agrémentée de swing se situe aux confins du musette et de la musique tzigane. On retrouve dans l'album tous les ingrédients utilisés par le grand accordéoniste.
Jo Privat - Le blues du musette - Documentaire de 1991 (musique populaire - jazz musette)
Titre préféré : Romanella



Luc Ferrari - L’oeuvre électronique, INA-GRM, 2009

A l’instar de ces prédécesseurs et parfois collaborateurs : Edgard Varèse et Pierre Schaeffer, Luc Ferrari (1929-2005) repousse les barrages et les dogmes musicaux établis. Ce coffret rassemblant une partie de son travail m’a permis d’élargir mes horizons sonores.  (musique contemporaine / musique concrète)



Titre préféré : Etude aux Accidents, 1959 BAM
Documentaire France Musique : "Une histoire de la boucle sonore au GRM"


Ennio Morricone - Il était une fois en Amérique

Le film réalisé par Sergio Leone en 1984 adapté du roman The Hoods de Harry Grey est magistralement mis en musique par le compositeur Ennio Morricone.
"Il était une fois en Amérique' c'est un film plus grand que le cinéma" (France Culture)
Titre préféré Deborah dance :
Noodles visite l'endroit d'où il épiait Deborah s'entraînant à la danse. Le thème de la jeune fille intervient alors, mais rapidement la mélodie d'Amapola (chanson populaire) se fait entendre, ce qui plonge le personnage dans ses souvenirs. Sans aucun dialogue, la scène démontre leur amour impossible.



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"Ma discothèque s'appelle Youtube"


Comment écoutes-tu la musique aujourd'hui ? 
Chez moi, au casque.

Quelle plateforme de streaming utilises-tu le plus ? 
Plutôt Youtube.

Continues-tu à acheter des disques ?
Très peu.

Quelques émissions de radio, ou web radios musicales écoutes-tu ? 
Diverses émissions de radio sur France Musique.

Quel lien fais-tu entre ta pratique musicale et l'écoute de la musique ?
J’essaye dans la mesure du possible d’avoir une écoute détachée, mais parfois je me rends compte qu’elle a certainement une influence sur une partie de ma pratique.

L'une prédomine-t-elle sur l'autre pour toi ?
Ça dépend des périodes mais la pratique a tendance à prendre de plus en plus de place, certainement à cause de la très riche sonorité des instruments acoustiques.

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Atelier d'expression sonore et de musique intuitive
Précieuses petites bêtes… Histoires contées et mises en son
Quizz musical "Les grands thèmes des musiques de film"


23 avril 2020

Georges Brassens chanté en italien, ... (Brassens en Europe #2)



... et aussi en piémontais, en frioulan, et en milanais

Brassens, la musique populaire italienne comme langue maternelle

Dans un long entretien avec Philippe Nemo, accordé à France Culture en 1979, Georges Brassens évoquait à quel point la chanson avait bercé l'univers familial de son enfance à Sète.
Sa mère Elvira Dagrosa, originaire du Sud de l'Italie, comme son père Jean-Louis Brassens, étaient des passionnés de chanson et adoraient chanter du matin au soir. Dans les années 30, les vedettes du phonographe et de la radio s'appelaient Tino RossiRay Ventura et ses CollégiensCharles Trenet, ou encore l'orchestre de Duke Ellington.

Si la musique de Georges Brassens a eu autant d'écho en Italie, c'est qu'elle a été nourrie notamment par le répertoire des chansons traditionnelles italiennes transmis par sa mère au chanteur.  Et par un juste retour des choses, qui ne tient en rien du hasard, les plus grands chanteurs italiens ont célébré Brassens et ont adapté ses chansons dans leur langue : en italien  par Giuseppe SetaroBeppe ChiericiFabrizio De Andrè, en piémontais par Gipo Farassino, en frioulan par Giorgio Ferigo, en milanais par Nanni Svampa, ... Car en Italie, en plus de l'italien, langue nationale, on compte plus de 34 langues et dialectes parlés.


Brassens en italien 

Giuseppe Setaro

Traducteur, chanteur et musicien, Giuseppe Setaro (1934-2014) était un grand spécialiste de l'oeuvre de Georges Brassens. Diplômé en langue et littérature françaises, Giuseppe Setaro a fait ses études à Naples, à la Sorbonne et à l'Université de Toulouse, où il obtint son doctorat ès lettres. Dans les années 80, il fait plusieurs séjours à Sète pour collecter des témoignages directs des membres de sa famille (comme Georges Granier, cousin de Brassens), il fait également des recherches dans les archives de la ville de Marsico Nuovo (province de Potenza, entre Naples et Bari). Il découvre ainsi l'origine lucanienne d'Elvira Dagrosa, la mère de Brassens (et non napolitaine, comme le croyait Brassens lui-même). Giuseppe Setaro forme l'hypothèse de la forte influence directe des chansons maternelles sur le futur auteur-compositeur-interprète français notamment les rythmes qui correspondent à ceux de la tarentelle traditionnelle. De 2000 à 2003, Giuseppe Setaro a participé, aux quatre éditions, du Festival de Brassens de Vaison-la-Romaine et a représenté l'Italie en 2001 au théâtre "Molière" à Sète pour commémorer le 20e anniversaire de la mort de Brassens. 
Giuseppe Setaro a enregistré plus de 7 albums des chansons de Georges Brassens traduites et adaptées en italien.

Zio Arcibaldo [Oncle Archibald]
à écouter aussi : PenelopeSaturneFilistei (Les Philistins), Colombina
it.wikipedia



Beppe Chierici

Chanteur, acteur et artiste de cabaret, Beppe Chierici, né en 1937, est originaire du Piémont. Après avoir terminé ses études, il décide de parcourir le monde, et exerce différents petits métiers pendant 10 ans en Afrique et en Europe. En 1969, il revient à Rome, et y il fonde une compagnie théâtrale avec l'actrice et la chanteuse Daisy Lumini. Il monte la pièce Essere e avere (Être et avoir) qui connaîtra le succès et qui lancera sa carrière au théâtre, et aussi au cinéma et à la télévision. Dans les années 80, Beppe Chierici s'installe en France, il tourne au cinéma avec Giuseppe Tornatore, Claude Pinoteau, Claude Zidi et Jacques Rivette
Lié d'amitié avec Georges Brassens, il lui a consacré plusieurs disques : Chierici Canta Brassens ‎(1968), Beppe Come Brassens ‎(1976),  100 Volte W Brassens (2019)

Un gran bel fiore [Une jolie fleur]
à écouter aussi : L'uraganoLa non domanda in matrimonioIl re degli stronzi [Le roi des cons], Morir per un'ideaIl GorillaIl Giullare [Le Petit joueur de flûteau]
it.wikipedia - discogs -


Fabrizio De Andrè

Auteur-chanteur compositeur (1940-1999) très populaire, Fabrizio De Andrè est une grande figure de la chanson italienne. Ses chansons, dont les textes sont considérés comme des poésies, sont apprises dans les écoles. Débutant sa carrière à la fin des années 50, ses principales influences furent Georges Brassens, Bob DylanLeonard Cohen, ou encore Léo Ferré avec qui il se lia d'amitié. Il connaît son 1er succès au milieu des années 60 avec La canzone di Marinella. Entre 1966 et 1999, il enregistra de nombreux albums, dont La buona novella en 1970 avec le groupe de rock progressif italien I Quelli,  rebaptisé plus tard Premiata Forneria Marconi (PFM). Fabrizio De Andrè a écrit également plusieurs chansons à la manière de Brassens, comme Don Raffaè ou Bocca di rosa [Bouche de rose], Il testamento sur des rythmes de tarentelle.

Morire per delle idee

à écouter aussi : Il gorillaLe passantiMarcia NunzialeLa Morte [Le verger du roi Louis], Nell'acqua della chiara fontanaLeggenda di natale [Le père noel et la petite fille]Delitto di paese [L'assassinat]
fr.wikipedia - discogs


Pardo Fornaciari

Né à Livourne, en Toscane, en 1948, Pardo Fornaciari est professeur d'italien, écrivain, et ancien conseiller du Parti de la refondation communiste. Collecteur des chants traditionnels toscans, c'est également un grand connaisseur des chansons anarchistes et des chansons de la Révolution française et de l'époque Napoléonienne (source )
discographie : Georges Brassens a Livorno : Porci poveracci e vecchi malvissuti [Salauds, épaves et vieux cochons], Titivillus, 2003.

Inno ai bischeri [Quand les cons sont braves]

à écouter aussi : Il vecchio professore [L'ancêtre]


Alberto Patrucco

Né en 1957 en Lombardie, Alberto Patrucco est un humoriste, chanteur et artiste de cabaret. Il a édité 2 albums dédiés aux chansons de Brassens "Chi non la pensa come noi" et "Segni (e) particolari" avec la chanteuse Andrea Mirò - discogs -

La cattiva reputazione

à écouter aussi : playlist
it.wikipedia



Alessio Lega

Né en 1972 à Lecce dans les Pouilles, Alessio Lega et un chanteur, auteur-compositeur qui débuta sa carrière au milieu des années 80. Il s'installe à Milan en 1997, où il s'inscrit à l'Ecole de la Bande Dessinée (Scuola del Fumetto). Militant de gauche et anarchiste, il donne des concerts dans les centres socio-culturels, et les bibliothèques. Alessio Lega a adapté plusieurs auteurs compositeurs français : Georges BrassensJacques BrelLéo FerréAllain Leprest et Renaud, notamment dans l'album Sotto Il Pavè La Spiaggia [Sous le pavé la plage].

Amori marinai [La marine]

à écouter aussi : Saturno
fr.wikipedia - it.wikipedia - discogs


Brassens en piémontais

Gipo Farassino

Chanteur et homme politique milanais, Gipo Farassino (1931-2013), chantait la plupart de ses chansons en langue piémontaise. D'abord militant au parti communiste italien,  il devint nationaliste piémontais, en fondant l'Union Piémontaise, fut élu député européen en 1989 puis en 1994 comme représentant de la Ligue du Nord

L'e' nen l'età ch'a l'e importanta [Le temps ne fait rien à l'affaire]

à écouter aussi: Barba Michlin [Oncle Archibald], Le trombette 'd la celebrità [Les trompettes de la renommée], El miscredent [Le mécréant]
fr.wikipedia


Brassens en frioulan 

Giorgio Ferigo

Écrivain, historien et chanteur originaire de la région du Frioul-Vénétie Julienne (au Nord-Est de l'Italie, dans les Alpes carniques) Giorgio Ferigo (1949-2007) était diplômé de médecine et de chirurgie de l'Université de Padoue. C'est la grande figure du développement de la culture frioulane et carnique. Il a inspiré et participé à la formation du groupe de musique populaire Povolâr Ensemble qui chante en langue frioulane. 
Povolâr Ensemble a sorti en 2018 l'album Jerbata. Da George Brassens a Giorgio Ferigo (en écoute sur soundcloud)

Jerbata [La mauvaise herbe]

it.wikipedia


Brassens en milanais

Nanni Svampa

Auteur-chanteur-compositeur et acteur milanais, Giovanni "Nanni" Svampa (1938-2017) est le fondateur du groupe de chansonniers I Gufi (Les hiboux). Il est connu pour ses adaptations de Brassens interprétées en dialecte milanais. Son répertoire était constitué aussi de chansons traditionnelles en langue lombarde et en dialecte milanais. Dans son importante discographie, plusieurs albums sont consacrés aux chansons de Brassens  : Nanni Svampa canta Brassens (1964, 1971), Cantabrassens (1977), W Brassens!  (1983), Donne, gorilla, fantasmi e lillà - Omaggio italiano a G. Brassens (2004).

El Gorilla

à écouter aussi : El temporalTromboni de la pubblicitàEl TestamentLa Rita de l'UrtigaL'era un bel fior
fr.wikipedia - it.wikipedia - discogs -

18 avril 2020

My Favorite Things #5 : les albums préférés de Julien Blottière


Certains albums, tels des poèmes que nous connaissons par cœur, nous accompagnent au long des années, des décennies. Chargés de souvenirs, déclencheurs de nos évolutions, témoins de nos cheminements, énigmes résistant à l'usure du temps, traversant les modes, conservant la fraîcheur de la découverte à chaque nouvelle écoute....


Merci à Julien Blottière, professeur d'histoire-géographie et co-auteur du blog histgeobox, d'avoir répondu à l'invitation.


Barbara: "Le mal de vivre" (1965), Philips.

Mes parents écoutaient énormément de musique classique, de la "chanson à textes", en particulier le triptyque Brel/Brassens/Trenet qui passait en rotation lourde dans la voiture familiale. Barbara avait aussi sa place sur la chaîne. Il s'agit ici de son sixième album studio, enregistré en 1965. Sa voix troublante, ses mots continuent d'émerveiller. - discogs
"La solitude"



Tindersticks: "Fist album" (1993), This way up.

L'adolescence... L'écoute intensive de Bernard Lenoir sur France Inter et la lecture des Inrockuptibles en version mensuelle offrent une plongée grisante dans l'indie pop. Les Tindersticks sortaient du lot avec leur orchestration foisonnante et la voix grave de Stuart Staples. - discogs
"Jism"


"Duke Reid's Treasure chest" (1992), Heartbeat records. 

La fac. L'horizon musical s'élargit avec une plongée dans la musique jamaïcaine. Les envolées vocales mélodieuses des groupes de rocksteady me donne toujours l'impression de boulotter un petit bonbon acidulé, laissant un goût agréable dans la bouche tout au long de la journée. Ce titre est tiré d'une compilation d'enregistrements réalisés par Duke Reid pour le compte du label Treasure Isle. Rarement un nom de label a été si mérité. - discogs
The Sensations :"Those guys"



Etta James : "Tell mama. The Complete Muscle Shoals recordings" Chess (1968), puis Geffen (2009).

Dans les studios de Fame à Muscle Sholas, au fin fond de l'Alabama, Etta James enregistra une série de morceaux sublimes tels que la merveilleuse ballade I'd rather go blind ou encore Fire, des titres portés par une voix d'exception et des cuivres étincelants. - discogs -
"Fire"


Chico Buarque: "Construçao" (1971), Philips.

Le morceau Construção composé et chanté par Chico Buarque est tiré d'un album éponyme, sorti en 1971. Le titre raconte la mort d'un ouvrier du bâtiment venu construire Brasilia, la nouvelle capitale du Brésil. Derrière ce fait divers tragique, on perçoit une critique de la course effrénée à la croissance économique. Buarque raconte la journée fatidique dans la première strophe, puis reprend le récit dans les strophes suivantes en adoptant un point de vue différent. Au fil du morceau, la musique devient de plus en plus complexe, orchestrale. L'ensemble forme une épopée lyrique hallucinée d'une grande beauté. Tout l'album est à l'avenant. - discogs
"Construção"



Les Amazones de Guinée:"Au coeur de Paris" (1983) Syliphone.

Sur France Inter, l'Afrique enchantée de Soro Solo et Vladimir Cagnolari permit la découverte aux auditeurs français de musiques merveilleuses: l'éthio jazz, la rumba congolaise de Franco, l'afro-beat de Fela Kuti...
Dans les années qui suivent l'indépendance, la Guinée Conakry connaît une créativité musicale étonnante. Des formations talentueuses telles que le Bembeya Jazz, Kélétigui et ses Tambourinis enregistrent pour le compte du label d'Etat Syliphone. Le titre retenu ici est issu d'un concert donné à Paris par les Amazones de Guinée. Ambiance garantie! - discogs -
"Samba"



Max Romeo: "Open the iron gate (1973-1977)" (1999), Blood and Fire. 

Durant une quinzaine d'années, le label Blood and Fire proposa des rééditions de classiques du reggae, du dub, de grande qualité. C'est le cas de ce disque rassemblant quelques uns des enregistrements réalisés par Max Romeo entre 1973 et 1977 aux Black Ark studio, Harry J Studio et Randy's Studio. La belle voix du chanteur est portée par la crème des musiciens jamaïcains: Aston "Family Man" Barrett à la basse, Carlton Barrett à la batterie, Earl "Chinna" Smith à la guitare, Tyrone Downie au clavier, Tommy McCook au trombone... Une équipe de rêve. - discogs -
"Tacko"



Al Green: "I'm still in love with you" (1972), Hi Records. 

Au cours des années soixante-dix, l'association du chanteur Al Green et du producteur Willie Mitchell donna naissance à quelques uns des plus beaux enregistrements soul de la période. L'équipe de musiciens de Hi records offre ainsi un splendide écrin à la voix de velours d'Al Green. Dès l'introduction de Simply beautiful, on est frappé par la justesse des arrangements, la subtilité de jeu du batteur ou du claviériste. Les inflexions et modulations auxquelles le chanteur soumet son organe vocal impressionnent. Son interprétation est magnifique. - discogs
"Simply beautiful"



"The Afrosound of Colombia vol. 1" (Vampisoul)

Cette compilation permet d'entrapercevoir la prodigieuse richesse des musiques colombiennes. De la quarantaine de morceaux extraits du catalogue du label Discos Fuentes, nous retenons particulièrement cette hypnotique Cumbia de sal, un irrésistible appel à la danse. - discogs -
Cumbia en moog : "Cumbia de sal"




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Comment écoutes-tu la musique aujourd'hui ?
J'écoute la musique autant que possible, à pied, en voiture, chez moi, avec une boom box, ou un casque pour ne pas embêter les autres membres de la famille. L'ordinateur a remplacé la chaîne hi-fi. La quête de cd chez les disquaires a cédé la place à la recherche de nouveaux sons sur internet. Depuis, mes disques prennent la poussière sur leurs étagères.

Quelle plateforme de streaming utilises-tu ? As-tu un abonnement payant à Spotify, Deezer, ... ? Continues-tu à acheter des disques ? Des CD ? Des vinyles ?
J'adorais fréquenter les disquaires, trouver le disque improbable ou rare. Le budget consacré aux disques était souvent très déraisonnable. Je n'en achète pratiquement plus. Il faut dire qu'aujourd'hui, pour beaucoup, la manière d'écouter la musique n'est plus du tout la même. J'ai longtemps créé des playlists sur 8 tracks, mais le site ne fonctionne plus, je me suis donc rabattu sur Youtube. Je n'achète plus qu'exceptionnellement des disques.

Quelques émissions de radio: jukebox (France Culture), ou web radios musicales écoutes-tu ? Comment te tiens-tu au courant de l'actualité musicale ? Radios ?, magazines ? Sites ? Festivals ? médiathèque ?
Sur France Culture, l'émission "Jukebox" animée par Amaury Chardeau raconte un événement du passé à partir des archives et des musiques. C'est toujours passionnant et instructif. Comme l'indique le site de l'émission, "Jukebox constitue semaine après semaine une collection d'histoires et de playlist à emporter."
Vrai petit rat de médiathèques depuis le lycée, j'ai découvert énormément de musiques/disques/artistes grâce aux fonds des bibliothèques de Limoges, la Goutte d'Or, Sannois, Saintes... de vraies mines d'or.
Grâce à Feedly [un agrégateur de flux RSS], il est désormais bien plus facile et rapide de se tenir au courant des sorties musicales ou d'archiver des sites ou adresses web précieuses: les blogs Tristes humanistes, Du spectacle, la discothèque de l'amateur, Likembe, For the sake of the song, 27 Leggies, la Dimension de Trastos, mediamus bien sûr [merci :-)]!, des sites tels que Pan African Music, Section 26, Musiq XXL, Awesome tapes from Africa, Aquarium Drunkard... La fréquentation régulière de ces adresses permet de faire de belles découvertes musicales.

En quoi tes activités de blogueur pour l'histgeobox et de professeur d'histoire-géographie influencent-elles  ton écoute de la musique (ou inversement) ? Existe-il des musiques qu'il est possible d'écouter sans se soucier du contexte de leur production, ou de leur usage fonctionnel ? 
L'histgeobox, le métier de prof d'histoire-géo me font - même inconsciemment, porter une attention particulière aux conditions de création ou de diffusion d'un morceau, au contexte dans lequel un genre musical émerge, à l'impact de certains titres sur les événements historiques. Il est toujours tentant de décrypter les allusions ou références historiques glissées dans une chanson comme dans "Murder most foul", le récent morceau fleuve de Bob Dylan.
Pour autant, la musique se suffit à elle-même, elle a souvent un caractère d'urgence, d'évidence. Lorsqu'on écoute Ain't moutain high enough / Essa moça tá Diferente / Sunny, on se laisse avant tout porter par le rythme, le tempo, la mélodie. Il n'y a plus qu'à écouter, danser, profiter.

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L'histgeobox, un blog tenu par des professeurs de lycée et de collège, qui a pour objectif de vous faire découvrir les programmes d'histoire et de géographie par la musique en proposant de courtes notices sur des chansons et morceaux dignes d'intérêt.
https://lhistgeobox.blogspot.com/

Paroles d’histoire, un podcast lancé en avril 2018, ouvert à toutes les périodes et toutes les approches qui permettent de réfléchir au passé, et à ses liens avec le présent. En invitant des historiennes et des historiens on discute de livres récents ou classiques, d’historiographie et de méthodologie, de débats et de controverses, et de tous les usages possibles de l’histoire, des plus savants aux plus courants, à l’école, au musée, à la télévision ou au cinéma, sur internet.
[79. L’histoire en chansons sur l’Histgeobox, avec Julien Blottière]
https://parolesdhistoire.fr/

13 avril 2020

Le capharnaüm #77 : Ça a débuté comme ça

Café [Bar de Champigneulles], Avenue de la Grande-Armée, 1924-25 - Licence CC0

Ça a débuté comme ça. Moi, j’avais jamais rien dit. Rien. C’est Arthur Ganate qui m’a fait parler. Arthur, un étudiant, un carabin lui aussi, un camarade. On se rencontre donc place Clichy. C’était après le déjeuner. Il veut me parler. Je l’écoute. «Restons pas dehors ! qu’il me dit. Rentrons !» Je rentre avec lui. Voilà. «Cette terrasse, qu’il commence, c’est pour les œufs à la coque ! Viens par ici !» Alors, on remarque encore qu’il n’y avait personne dans les rues, à cause de la chaleur ; pas de voitures, rien. Quand il fait très froid, non plus, il n’y a personne dans les rues ; c’est lui, même que je m’en souviens, qui m’avait dit à ce propos : «Les gens de Paris ont l’air toujours d’être occupés, mais en fait, ils se promènent du matin au soir ; la preuve, c’est que, lorsqu’il ne fait pas bon à se promener, trop froid ou trop chaud, on ne les voit plus ; ils sont tous dedans à prendre des cafés crème et des bocks. C’est ainsi ! Siècle de vitesse ! qu’ils disent. Où ça ? Grands changements ! qu’ils racontent. Comment ça ? Rien n’est changé en vérité. Ils continuent à s’admirer et c’est tout. Et ça n’est pas nouveau non plus. Des mots, et encore pas beaucoup, même parmi les mots, qui sont changés ! Deux ou trois par-ci, par-là, des petits… » Bien fiers alors d’avoir fait sonner ces vérités utiles, on est demeurés là assis, ravis, à regarder les dames du café.
Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932)


Аукцыон - Немой [Muet]


Он не молчаливый, он немой. Источник [Il n'est pas silencieux, il est muet]
L'album d'Auction sort en 1990 dans une forme tronquée sous le titre euphémique de Дупло [trou] il est réédité en 1992 sous le titre Жопа [Cul]. Les chansons sont écrites par les deux chanteurs, fondateurs du groupe : Leonid Fedorov (guitare) et Oleg Garkusha (performance scénique)
wikipédia - discogsauktyon.ru

Lorraine Hunt Lieberson - Ah, Chi Mi Dice Mai! (Mozart - Don Giovanni)


"Ah!, qui me dira jamais / où se trouve ce barbare / que pour ma honte j'ai aimé / et qui a manqué à sa parole? / Ah, si je retrouve le scélérat / et s'il ne revient pas à moi, / je ferai un horrible carnage, je lui arracherai le coeur! "
Don Giovanni de MozartGraig Smith, chef d'orchestre, mise en scène à Bobigny par Peter Sellars,  en 1989. "l'immersion dans le Harlem ou le Bronx de 1989 de ce drame de la délinquance et de la défonce" (Le Soir, 1989) - Lorraine Hunt Lieberson (1954-2006) - wikipédia


Techung - Tibetan New Year -Gyaltsen Ri སྟོད་གཞས་རྒྱལ་མཚན་རི།


techung.com  - wikipedia


Laura Marling - Soothing


I banish you with love / You can't come in / You don't live here anymore
Album : Semper Femina, More Alarming, 2016,
KCRW, 1/05/2017
- discogs -


Shostakovich plays piano concerto no 1, op. 35 - IV (1940)


"formalisme petit-bourgeois", "Le chaos remplace la musique", "On joue avec l'hermétisme, un jeu qui pourrait mal finir" - la Pravda (1936) à propos de l'opéra Lady Macbeth de Chostakovitch
Concerto pour piano n° 1 en ut mineur, opus 35, pour piano, trompette et cordes (1933)
Dmitri Chostakovitch (1906 - 1975) - wikipédia -


10 avril 2020

My Favorite Things #4 : les albums préférés de Dominique Auer



Certains albums, tels des poèmes que nous connaissons par cœur, nous accompagnent au long des années, des décennies. Chargés de souvenirs, déclencheurs de nos évolutions, témoins de nos cheminements, énigmes résistant à l'usure du temps, traversant les modes, conservant la fraîcheur de la découverte à chaque nouvelle écoute....


Merci à Dominique Auer, responsable musique et cinéma, médiathèque de Pacé, président de l'ACIM, et musicien, d'avoir répondu à l'invitation.



Laisse béton (Place de ma mob) / Renaud / 1977 / Polydor

Depuis l'adolescence, je suis fan de Renaud parfois au grand dam de mes proches qui pointent du doigts les (multiples) contradictions du chanteur énervant. Je me suis malgré tout arrêté à l'album Rouge sang, préférant l'inspiration du Renaud des années 70/80/90.
Les 12 titres du deuxième album de Renaud contiennent pas mal d'histoires de loosers ou d'anti-héros. C'est peut-être pour ça que c'est mon préféré.




Een rondje Holland / Ex Orkest (The Ex) / 2001 / Ex records

J'ai fait la connaissance de The Ex grâce à Yann Tiersen qui reprenait Kokend Asfalt (State of shock) dans ses concerts électrifiés post-Amélie Poulain. Je trouvais cette chanson pleine d'une énergie politique salutaire. Quand j'ai découvert que la chanson originale avait aussi été enregistrée par ce groupe hollandais avec un orchestre de cuivres (il se trouve que je suis tromboniste), j'ai tout fait pour me procurer l'album. Du punk DIY avec des oreilles ouvertes à 360 degrés vers les autres musiques, un discours politique sans ambiguïté et une fougue infatigable depuis 1979 !




Imafa / Akosh S. Unit / 1998 / Barclay

La légende raconte que les musiciens de Noir Désir auraient découvert Akosh Szelevényi alors qu'il jouait dans la rue. Sans nul doute, la musique atypique du saxophoniste / clarinettiste a pu bénéficier de l'aura du groupe bordelais pour se faire connaître d'un public non coutumier du free jazz, des musiques improvisées.
Dans Azertis, Akosh nous donne un condensé de ce qu'est sa personnalité musicale. Montant peu à peu vers une certaine incandescence (amenant même peut-être à une transe à rapprocher de ce que peut provoquer la techno), ce morceau est un pour moi un hymne à la vie dans un monde tourmenté.




Piano works (selection) / Erik Satie (par Klara Körmendi) / 1989 / Naxos

A l'époque phare du CD, le label Naxos proposait des œuvres classiques (avec souvent des interprétations plus que correctes) à prix attractif, facilitant ainsi, en partie tout du moins, l'accès à la musique classique pour le commun des mortels. C'est en travaillant la première Gymnopédie au sein de l'harmonie dans laquelle je jouais dans mon adolescence que j'ai découvert l'existence de ce compositeur inspiré et de ses œuvres aux titres surréalistes, ignorant qu'il s'agissait d'un tube du répertoire.




The great Kai & J.J. / J.J. Johnson, Kai Winding / 1960 / Impulse !

Parce que je suis tromboniste et qu'il fallait bien choisir... Une rencontre au sommet, avec un casting de choix : Bill Evans (piano) et Paul Chambers (contrebasse) pour ne citer qu'eux. Et donc « Blue Monk » parce que Monk quand même, et parce que le trombone ajoute un côté groovy, aérien, velouté, léger à ce standard incontournable.




Broken homeland / Valparaiso / 2017 / Zamora label

Valparaiso est une ville que j'aurais aimé visiter. Quand j'ai vu ce nom émerger dans les sorties d'albums ça m'a forcément mis la puce à l'oreille. Bien m'en a pris puisque ce groupe fondé par des membres de feu Jack the Ripper fourmille d'invités de choix qui m'ont toujours apporté beaucoup d'émotions musicalement parlant : Dominique A, Marc Huyghens (Venus), Rosemary Standley (Moriarty), Shannon Wright, John Parish ou encore Christine Ott aux ondes Martenot. « Flygskam » oblige, je n'irai sûrement pas voir Valparaiso de mes propres yeux mais grâce à cet album, mes oreilles y seront allées en quelque sorte.




Altiplano / Magic Malik Orchestra / 2008 / Accords Croisés

Magic Malik dans les années 2000, c’était un peu le Ibrahim Maalouf de la flûte. Découvert dans le giron de M, Vincent Ségal et Cyril Atef, il a donc touché à la « variété », en passant par le jazz, la « world », sans s'interdire des chemins plus radicaux et expérimentaux. Dans cet album Malik s'aventure donc dans les Andes. Je voulais faire de la flûte quand j'étais petit, j'aime les pays latino-américains, le jazz y compris quand il sort de ses sentiers battus... Il ne m'en faut pas plus...




Salem tradition / Christine Salem / 2013 / Cobalt

Avec sa voix profonde et son charisme sur scène, Christine Salem apporte un supplément d'âme au maloya réunionnais, ce genre musical jadis (enfin dans les années 50 ça reste récent) interdit par l'état français et désormais inscrit au patrimoine immatériel de l'humanité de l'UNESCO.
Ça se découvre, ça se vit si possible en live, ça s'écoute sans forcément avoir besoin de beaucoup de mots pour y prendre goût.




Dogrel / Fontaines D.C. / 2019 / Partisan records

Le haut du panier de la nouvelle scène post-punk irlandaise. Formé il y a 3 ans, le groupe dublinois a sorti sont premier album en 2019. Une belle claque pour moi ! La musique de Fontaines D.C. rappelle les légendes du punk-rock britannique tout en revendiquant un attachement fort à l'Irlande et ses artistes. J'ai eu plusieurs fois l'occasion de me rendre en Irlande et je peux dire que presque tout m'intéresse dans ce pays : ses paysages, son histoire...et sa musique bien entendu !




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Comment écoutes-tu la musique aujourd'hui ? 
Chez moi j'écoute à 90 % des CD ou des vinyles. Il m'arrive d'écouter aussi des choses sur mon ordinateur qui est relié aux enceintes de ma chaîne. Dans ce cas c'est des choses que je veux découvrir ou des choses que me font découvrir mes enfants. Au travail, j'écoute sur des enceintes reliées à mon ordinateur. La collègue qui partage mon bureau est très tolérante, je ne suis donc pas obligé d'écouter au casque. En voiture, pour aller au travail j'écoute plutôt la radio, les informations et puis je co-voiture avec un collègue. La conversation va généralement bon train donc c'est peu compatible avec une écoute attentive. Et lorsque je prends le train, je fais le plein de bonne musique sur mon téléphone.

Quelle plateforme de streaming utilises-tu ? As-tu un abonnement payant à Spotify, Deezer, ... ? Continues-tu à acheter des disques ? Des CD ? Des vinyles ? 
Je continue à acheter des vinyles et des CD lorsque l'occasion se présente. Habitant à la campagne, je profite généralement d'un passage en ville pour aller faire un tour chez un disquaire. Par ailleurs, travaillant en bibliothèque j'ai facilement accès à une bonne réserve de disques. Je ne suis donc pas abonné à une plate-forme de streaming. A titre professionnel mais aussi parfois personnel, il m'arrive d'utiliser DiMusic la plate-forme à laquelle sont abonnées les médiathèques de Rennes Métropole.

Quelques émissions de radio, ou web radios musicales écoutes-tu ? Comment te tiens-tu au courant de l'actualité musicale ? Radios ?, magazines ? Sites ? Blogs ? Festivals ? Médiathèque ? 
Pour la musique, j'aime écouter FIP et plus généralement toutes les radios publiques... Avec leurs fameuses playlists de grève savoureuses. Sinon je fouine à droite et à gauche sur internet. La Bretagne est une grande terre de festivals défricheurs, je scrute bien entendu leurs programmations pour faire de belles découvertes. Le bouche à oreille physique ou numérique, entre amis ou collègues, compte aussi beaucoup pour moi.

Quel lien fais-tu entre ta pratique musicale du trombone et l'écoute de la musique ? Est-ce que l'une nourrit l'autre ou les considères-tu comme deux activités assez séparées ? L'une prédomine-t-elle sur l'autre pour toi ? 
 Vaste question ! Il m'arrive d'écouter de la musique de façon très analytique, mais pour réellement l'apprécier j'essaye de m'en détacher, ça n'est pas toujours facile mais après plusieurs écoutes d'un même morceau ou d'un même album, ça se fait plus naturellement.