31 mai 2020

Le capharnaüm #80 : nous avons une règle très simple : la composition doit être vraie


Pour décider si c’est «Bien» ou «Pas bien», nous avons une règle très simple : la composition doit être vraie. Nous devons décrire ce qui est, ce que nous voyons, ce que nous entendons, ce que nous faisons. 
Par exemple, il est interdit d’écrire : «Grand-Mère ressemble à une sorcière» ; mais il est permis d’écrire : «Les gens appellent Grand-Mère la Sorcière.» 
Il est interdit d’écrire : «La Petite Ville est belle», car la Petite Ville peut être belle pour nous et laide pour quelqu’un d’autre. 
De même, si nous écrivons : «L’ordonnance est gentil», cela n’est pas une vérité, parce que l’ordonnance est peut-être capable de méchancetés que nous ignorons. Nous écrirons simplement «L’ordonnance nous donne des couvertures». 
Nous écrivons : «Nous mangeons beaucoup de noix», et non pas : «Nous aimons les noix», car le mot «aimer» n’est pas un mot sûr, il manque de précision et d’objectivité. «Aimer les noix» et «aimer notre Mère», cela ne peut pas vouloir dire la même chose. La première formule désigne un goût agréable dans la bouche, et la deuxième un sentiment. 
Les mots qui définissent les sentiments sont très vagues ; il vaut mieux éviter leur emploi et s’en tenir à la description des objets, des êtres humains et de soi-même, c’est-à-dire la description fidèle des faits.
Agota Kristof "Le grand cahier"



Veronika Harcsa - Bálint Gyémánt - Vetettem violát [J'ai semé des violettes]


Vetettem violát várom kinyílását / S az én édesemnek visszafordulását / Kinyílt a viola ki is virágoza / De az én édesem nem jött vissza soha
[J'ai semé des violettes, j'attends avec impatience leur floraison / comme le retour de ma chérie / La violette a éclos, puis elle a fleuri / Mais ma douce ne m'est jamais revenue]
Veronika Harcsa (chant) - discogs - wikipedia
Bálint Gyémánt (guitare) - discogs
album : Veronika Harcsa & Bálint Gyémánt - Shapeshifter (Traumton Records, 2019)



Cseh Tamás - Paraszt [Paysan]


Már azt hittük, nem létezik, / de lám táncol és túr ez itt, / e gaz magyar paraszt. / Földműves ő és táncoló, / még létező, mint látható, és / gaz, mint látjuk azt.
[Nous pensions qu'il n'existait pas, / mais je le vois danser et monter ici, / ce paysan hongrois bizarre. / Il est agriculteur et danseur, / il existe toujours comme on le voit ainsi que les / mauvaises herbes comme on le voit.]
Cseh Tamás (1943-2009) - wikipédia - discogs



András Dés Rangers: Dóra’s Song

János Ávéd - saxophone ténor ; Márton Fenyvesi - guitare ; Mátyás Szandai - contrebasse ; András Dés - percussions : "objets trouvés" album :András Dés Rangers "Einschließlich"

Syrius - Dream About the Dance of the Flowers

Le groupe hongrois Syrius formé à Budapest en 1962 par Zsolt Baronits (saxophone)jouait principalement de la beat music. Le groupe change de style en 1970 et s'oriente vers le rock progressif et le jazz-rock fusion, avec l'arrivée de Jackie Orszaczky (basse, chant), László Pataki (orgue), Mihály Ráduly (saxophone, flûte) et András Veszelinov (batterie). Grâce à un contact, ils partent en Australie où ils enregistreront leur 1er et meilleur disque "Devil's Masquerade" en 1971. (source : Progarchives)


Béla Bartók - Musique pour cordes, percussion et célesta - Orchestre Philharmonique de Radio France


L'Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Alan Gilbert le 16 Mars 2019 à l'auditorium de Radio France.

24 mai 2020

Le capharnaüm #79 : je le vois d'abord comme, d'une rive à l'autre, un questionnement des formes

La culture est une forme ; toute culture est une matrice de formes. Ces formes valent et signifient par la tension qui les a provoquées, par ce qu’elles ont su retenir de cette tension. Ainsi, dans une forme créée, le signifiant et le signifié coïncident-ils si la forme est vivante, c'est-à-dire si elle est encore animée par l'intuition qui lui a donné naissance, si elle constitue une réplique éclairée, éclairante, à la question obscure qui fut et demeure posée. Indissociable de sa signification, une forme admet donc, jour et nuit d'être interrogée. Un « dialogue » – comme on dit – des cultures, je le vois d'abord comme, d'une rive à l'autre, un questionnement des formes.
Salah Stétié, Ur en poésie, Stock, 1980



Laura Jean - Girls On The TV


Album : Devotion (Chapter Music, 2018)


Kraftwerk - Ruckzuck


 Album : Kraftwerk (Philips, 1970)


Владимир Высоцкий [Vladimir Vyssotski] - Утренняя гимнастика [Gymnastique du matin]




Charles Mingus featuring Eric Dolphy - Meditations on integration


Charles Mingus - contrebasse ; Eric Dolphy - Alto saxophone, clarinette basse, flûte ; Clifford Jordan - saxophone ténor ; Jaki Byard - piano ; Johnny Coles trompette ; Dannie Richmond - batterie
Album : The Great Concert Of Charles Mingus (1964)


Edgard Varèse - Amériques (version 1929) - London Symphony Orchestra- Simon Rattle


 Royal Albert Hall, 2019

11 mai 2020

Georges Brassens chanté en polonais (Brassens en Europe #4)



Edward Stachura

Poète, romancier, chanteur et traducteur, Edward Stachura est né en 1937, à Charvieu dans la périphérie de Lyon. Sa famille ouvrière avait émigrée de Pologne dans les années 20. En 1948 il retourne avec sa famille en Pologne. Il commence à écrire de la poésie vers 17 ans, et fait des études de lettres à l'Université catholique de Lublin et à l'Université de Varsovie. Ses premiers textes sont publiés dans une revue de Gdansk. En 1962, Stachura épouse Zyta Anna Bartkowska, étudiante à l'Université de Varsovie, écrivant sous le pseudonyme de Zyta Oryszyn. Edward Stachura exerce une grande fascination sur la jeunesse polonaise, il est considéré comme un poète maudit, entre Rimbaud et Kerouac. "Son écriture est une "forme de prose poétique tantôt narrative tantôt réflexive rappelant parfois les ballades populaires, parfois les longs poèmes-épopées. Stachura y exprime le conflit entre la nécessité de s'affirmer, de poser des repères éthiques essentiels et une angoisse existentielle teintée du dégoût de vivre dans ce que représente la civilisation de la seconde moitié du xxe s". (Larousse). Edward Stachura se suicide en 1976 à Varsovie. 

Nie ma szczęśliwych miłości [Il n'y a pas d'amour heureux]

à écouter aussi : Parasol [Parapluie]
fr.wikipedia


Piotr Machalica

Né en 1955, Piotr Machalica est un chanteur mais aussi et d'abord un acteur de théâtre, de cinéma et de télévision, il a joué notamment dans les films d'Andrzej Wajda (Les possédés) et de Krzysztof Kieślowski (Trois couleurs - Blanc, Décalogue). 
En 2002, il a consacré un disque enregistré dans le studio de la radio polonaise en hommage à Brassens et au barde russe Boulat OkoudjavaPortret muzyczny: Brassens i Okudżawa. En 2019, dans l'album Mój ulubiony Młynarski, il interprète sur des arrangements jazz des auteurs polonais mais également des chansons de Brassens adaptées : Niegdysiejsze pogrzeby [Les funérailles d'antan] et Testament.

Zła reputacja [La mauvaise réputation]

Laleczka [Je m'suis fait tout petit], Jak ktoś jest żłób, będzie żłób [Le temps ne fait rien à l'affaire], Piosenka dla Owerniaka [Chanson pour l'Auvergnat]
pl.wikipedia - iotrmachalica.com


Jacek Kaczmarski

Jacek Kaczmarski (1957-2004), surnommé le "barde de Solidarność", est un poète et un chanteur très populaire et célébré en Pologne. Héritier et disciple de Vladimir Vyssotski, de Bulat Okudzhava, de Georges Brassenset de Bob DylanJacek Kaczmarski puisa plus largement ses sources d’inspiration dans la littérature polonaise et mondiale. Plus étonnant, nombre de ses chansons font référence aux tableaux des grands maîtres de la peinture : près d'une trentaine de chansons rendent hommage à Dürer, Bruegel, Picasso Goya, Manet, Bosch,Klee,Munch, Dali, Velázquez, ...) et aux chefs d'oeuvre du cinéma : La nuit des forainsd' Ingmar Bergman Casanova de Federico Fellini, ... Andreï Roublev et Stalker d'Andréi Tarkovski.

Ballada dla obywatela miasteczka P [Chanson pour l'Auvergnat]

à écouter aussi : Grajek [Le petit joueur de flûteau]
fr.wikipedia


Strachy Na Lachy


Strachy Na Lachy est un groupe de rock polonais formé en 2003, dont le chanteur et leader, Krzysztof "Grabaz" Grabowski (né en 1965) est aussi le leader du groupe punk rock Pidżama Porno formé en 1987). L'album Autor (2007) où figure cette chanson a été enregistré en hommage à Jacek Kaczmarski


Ballada dla obywatela miasteczka P [Chanson pour l'Auvergnat]

en.wikipedia


Justyna Bacz

Né à Varsovie en 1962, Justyna Bacz est professeur de français, traductrice et chanteuse. Elle chante en polonais, en français, en russe, en anglais et en italien. Justyna Bacz donne des concerts dans les centres culturels et les maisons de la culture, elle est aussi programmée dans les festivals dont le Festival de la chanson française de Lubin (Pologne), le festival Georges Brassens de Basdorf (près de Berlin), et le Festival Georges Brassens de Vaison la Romaine
Justyna Bacz a enregistré plus de 7 albums dont 6 sont consacré à la chanson française (Brassens, Serge Lama, Dalida, Françoise Hardy, Sylvie Vartan, ...)

Zakochani Na ławkach [Les amoureux des bancs publics]

à écouter aussi : Kąpała Się W Wodzie Źródlanej [Dans l'eau de la claire fontaine], Saturne, Ballada Do Księżyca [La Chanson Pour l'Auvergnat], Le Parapluie
- wikipédia - facebook -


Paweł Piotr Górski

Piosenka dla starego wieśniaka [Chanson pour l'Auvergnat]

10 mai 2020

Playlist de mai : neuf albums à découvrir



Une sélection curieuse de l'actualité musicale, pour partager quelques recommandations et aborder l'univers d'artistes d'aujourd'hui, émergents ou confirmés, en leur accordant une écoute patiente et attentive, dans l'abondance des sorties du moment. 
Pour une reprise progressive, sereine et maîtrisée. No rush, no crunch, no hurry ! Even less than before !




Caroline Says
"No Fool Like An Old Fool"(Western Vinyl, 2018)
Caroline Sallee  a grandi dans le Sud des Etats-Unis, en Alabama et au Texas. Après un 1er album 50 000 000 Elvis Fans Can't Be Wrong en 2014 enregistré dans le sous-sol de ses parents, elle a consacré un album de prises Say Yes! A Tribute to Elliott Smith en 2016. 
No Fool Like An Old Fool est un album est à la fois riche, sobre et séduisant ("the album is at once rich, restrained, and beguiling" - Allmusic).
[allmusic, discogs, bandcamp]
(pop folk lo-fi)


 
The Spirit Of Beehive
"Hypnic Jerks"(Tiny Engines, 2018)
L'Esprit de la Ruche est un groupe de Philadelphie formé en 2014 par Zach Schwartz (ex-Glocca Morra) chanteur et guitariste, accompagné Pat Conaboy (batterie), Kyle Laganella (guitare), Corey Wichlin (multi-instrumentiste) et la bassiste Rivka Ravede. Pour adeptes de weird pop déstructurée avec harmonies glissantes et jeux de guitare tordus à la Alex CalderMild High Club, Drugdealer, Walter TV, et consorts. 
Mention spéciale (un coup de coeur, quoi!)
[allmusic, discogs, bandcamp, pitchfork]
(noisy pop lo-fi)



Lightning Bug
"October Song"(Fat Possum Records, 2020)
Groupe formé à New York en 2014 par la chanteuse et songwriteuse Audrey Kang, avec Kevin Copeland, et Logan Miley.
[allmusic, discogs, bandcamp]
(dream pop, shoegaze)



Jaime Wyatt 
"Felony Blues" EP (Forty Below Records, 2017)
Chanteuse et songwriteuse californienne, Jaime Wyatt se définit comme le croisement de Chrissie Hynde et de Stevie Nicks, ou Tom Petty au féminin. Felony Blues traite de dépression, de toxicomanie et de séjour en prison (pour avoir volé son dealer), et de son rétablissement.
Nouvel album Neon Cross annoncé pour mai 2020.
[allmusic, discogs, bandcamp]
(country folk)



Gia Margaret
"There's Always Glimmer" (Orindal Records, 2018)
Chanteuse, musicienne et auteure-compositrice originaire de Chicago, dans la veine de Weather Station et de Weyes Blood. Son prochain album attendu en juin 2020, promet d'être plus ambient et instrumental.
[discogs, bandcamp]
(pop folk ambient)



Psychedelic Porn Crumpets
"And Now For The Whatchamacallit"(Marathon Artists, 2019)
Groupe de rock garage psychédélique australien, formé en 2014 par le chanteur, guitariste Jack McEwan avec Luke Parish (guitare), Luke Reynolds (basse), et Danny Caddy (batterie). Si vous aimez Unknown Mortal Orchestra ou White Denim
[allmusic, discogs, bandcamp]
(blues rock garage néo-psyché)



Peel Dream Magazine
"Agitprop Alterna"(Slumberland, 2020)
Peel Dream Magazine est un groupe new-yorkais formé en 2017, par Joe Stevens, sous l'influence marquée de Stereolab. Sur le second album, après Modern Meta Physic (2018) il s'est entouré du multi-instrumentiste Kelly Winrich et la chanteuse Jo-Anne Hyun.
[allmusic, discogs, bandcamp]
(dream pop, shoegaze)



Skylar Gudasz
"Cinema"(Suah Sounds, 2020)
La chanteuse-auteure-compositrice de Durham en Caroline du Nord sort un second album après Oleander (2016). For fans of Leonard Cohen, Sharon Van Etten, Aimee Mann and Joni Mitchell.
[discogs, bandcamp]
(folk pop)



Fleet Foxes
"Crack-Up"(Nonesuch, 2017)
Groupe de Seattle, formé en 2006 par le chanteur Robin Pecknold et Skyler Skjelset (guitare, madoline, chant). En 2012, leur 1er batteur Josh Tillman quitte le groupe pour se lancer dans une carrière solo, sous le nom de Father John Misty. Aujourd'hui les 4 autres musiciens du groupe sont Casey Wescott (claviers, mandoline, chant) Christian Wargo (basse, guitare, mandoline, chant) Neal Morgan (Batterie, chant) Morgan Henderson (violon, contrebasse, guitare, flûte traversière, clarinette, percussions, chant)
Peaufinant les harmonies vocales, Fleet Foxes s'inscrit dans la tradition des Beach Boys de Crosby, Still, Nash & Young et la mouvance de Grizzly Bear, Vetiver et Midlake
[allmusic, discogs, bandcamp]
(country folk)

08 mai 2020

My Favorite Things #8 : les albums préférés de Vincent Bouteloup



Certains albums, tels des poèmes que nous connaissons par cœur, nous accompagnent au long des années, des décennies. Chargés de souvenirs, déclencheurs de nos évolutions, témoins de nos cheminements, énigmes résistant à l'usure du temps, traversant les modes, conservant la fraîcheur de la découverte à chaque nouvelle écoute....

Merci à Vincent Bouteloup, bibliothécaire musical à la médiathèque d'Argentan Intercom, auteur de BD, musicien, co-fondateur de Ziklibrenbib et membre du CA de l'ACIM d'avoir répondu à l'invitation.

Genesis – Foxtrot (Charisma, 1972)

4ème album de Genesis. Je le mets ici parce que quelque part cet album a été déterminant dans mon écoute et mes goûts musicaux. J’étais au collège et c’était la grande époque Invisible touch de Genesis. Au supermarché du coin il y avait un bac de K7 soldé et j’ai acheté Foxtrot. Mais quand je l’ai mise dans mon lecteur K7 en rentrant chez moi ça a été la déconfiture totale. Qu’est ce que c’était que cette musique ? Et cette pochette si étrange ? Il me semblait pourtant que c’était la voix de Phil Collins (à l’époque je ne savais pas que Peter Gabriel avait été chanteur du groupe), mais tout était différent. J’avais des sentiments très ambivalents, à la fois ça me révulsait et en même temps ça me fascinait complètement. Par la suite je me suis mis à écouter les premiers Supertramp, puis surtout Pink Floyd, Yes, King Crimson... bref ça m’a fait rentrer dans le rock progressif et surtout ça m’a ouvert sur des choses très différentes que ce j’écoutais sur la FM avant. D’ailleurs ces dernières années, j’ai lu avec grand plaisir certains livres de Aymeric Leroy sur le sujet chez le Mot et le Reste ou de Frédéric Delage. 

Willow farm



Chameleons – The Script of the bridge (Statik, 1983)

1er album du quatuor new wave britannique. Ce disque me suit depuis le lycée. Il fait parti des grandes découvertes que j’ai fait ces années là parmi les 33t de la bibliothèque d’Avranches. A la base, c’est la pochette qui m’avait attiré, et ce sont les entrelacs de guitares que je retiens le plus (tout comme leur album suivant What Does Anything Mean? Basically). Un album injustement méconnu, qui a influencé en partie toute la vague noisy des années 90 et la vague post punk des années 2000 !

Don’t fall



Hüsker Dü – Zen arcade (SST, 1984)

3eme album du trio hardcore punk de Minneapolis. C’est l’album qui m’a appris à aimer les voix hurlées. J’ai longtemps fantasmé sur la musique de Hüsker Dü simplement à la vue de leur typographie et des pochettes des albums, notamment celle de Zen arcade (Internet n’existait pas encore quand j’étais au lycée) et la dimension conceptuelle de l’album (encore un héritage du rock progressif!). Avec Metal circus, ce sont ces 2 albums que je préfère, surtout pour le son de guitare inimitable de Bob Mould et pour la colère qui habite ces morceaux ! D’ailleurs, j’ai adoré sa passionnante autobiographie See a little light au Camion Blanc.

I will never forget you



God Machine - One Last Laugh In A Place Of Dying... (Fiction, 1994)

2ème et dernier album du plus anglais des trios américains. En 1996, je suis allé voir Sophia en concert à Caen (le groupe que Robin Proper-Sheppard a fondé juste après la mort brutale du bassiste de God Machine, Jimmy Fernandez ). Les titres de l’album et Robin Proper-Sheppard ne parlaient que de la disparition de son bassiste, et c’est sans doute le meilleur concert que j’ai jamais vu tellement c’était fort et poignant ! Dans cet album de God Machine, il y a les prémisses de Sophia, mais il y a aussi et surtout une telle tension. J’ai toujours aimé les trios guitare/basse/batterie (comme Hüsker Dü ou les premiers Therapy ? (Babyteeth, Nurse, Pleasure death aussi), surtout l’inventivité dont ces trios font preuve pour se passer d’une deuxième guitare, en l’occurrence God Machine était les maîtres en la matière !

Mama



Pinback – This is a pinback CD (Ace Fu Records, 1999)

1er album du duo californien. Quand je suis arrivé à la médiathèque d’Argentan, la première chose que j’ai fait c’est d’écouter tous les CD de rock/electro que je ne connaissais pas. J’avais gardé ceux avec la pochette la plus moche pour la fin et celui de Pinback en faisait parti ! Je l’ai mis sur ma platine chez moi en pensant zapper vite fait et le ramener (j’en donnais pas cher!), et là la grosse claque. J’ai arrêté ce que j’étais en train de faire et je me suis assis pour tout écouter ! Ces pop songs si simples et évidentes, dépouillées, inventives et reposant surtout sur les vocaux m’ont complètement scotché ! Depuis j’ai tous les albums de Pinback évidemment !

Tripoli


Godspeed you black emperor - Slow Riot For New Zero Kanada E.P. (Constellation, 1999)

1er EP du collectif montréalais. Encore un groupe qui doit beaucoup au rock progressif. J’adore l’intégration des captations (bruits urbains, prêcheurs dans la rue...) et l’ambiance de fin du monde. J’ai beaucoup aimé les premières productions du label Constellation (Do Make Say Think, Frankie Sparo, The Silver Mt. Zion, Set Fire To Flames). Il y avait là un nouveau paysage sonore avec une identité forte qui naissait, c’était une période passionnante !

Moya



Boards of Canada – Geogaddi (Warp, 2002)

4ème album du duo écossais. C’est l’album electro que j’écoute le plus depuis début 2000. C’est l’album que je fais le plus tourner en Espace Image & Son de la médiathèque d’Argentan. Leur musique est complètement intemporelle et organique et une vraie source d’influence. d’influence. Les sorties de Warp des années 90 était fantastique avec des artistes comme Squarepusher, Aphex Twin ou Autechre. Depuis plusieurs années, je trouve que le label a perdu son identité et s’est éparpillé en sortant plein de styles musicaux qu’il n’avait pas auparavant dans son répertoire, c’est dommage !

Music is math



Neurosis – The Eye of the storm (Neurot, 2004)

10ème album du groupe américain, fer de lance du post hardcore. Encore un lien avec le rock progressif, les membres de Neurosis étant fan de la première époque de Pink Floyd (Live at Pompéi notamment). Crépusculaire, lyrique, cet album m’avait accroché parce que le groupe avait intégré des influences atmosphériques lorgnant vers le post-rock. Ça m’a permis d’enchaîner ensuite avec le Somewhere along the highway de Cult Of Luna (puis tous les autres albums), Panopticon de Isis, ou dans le même temps All The Footprints You've Ever Left And The Fear Expecting Ahead de Envy. Bref des choses assez extrêmes (surtout pour les japonnais de Envy). Mi 2000, pour la médiathèque j’ai commencé à travailler avec un disquaire caennais, Paranoïd Records, tenu par Nicolas Bazire, un des guitaristes du groupe post-hardcore Amanda Woodward caennais. Evidemment, il y a avait une grosse sélection hardcore et musiques extrêmes dans leur magasin, et ils m’ont aiguillé vers pas mal de découvertes.

Bridges



Tetarise - Playing in the glow (Kahvi Collective, 2016)


Tetarise est un dj russe spécialisé dans le courant trance. On a tous fait un rêve où on emporte quelque chose de notre rêve, et on a l’impression qu’on le ramène avec nous quand on se réveille. Eh bien j’ai eu ce sentiment là avec les musiques libres, au début où j’ai découvert archive.org et les netlabels, je trouvais ça incroyable qu’il y ai tellement de contenus libres mis à disposition ! Sans Ziklibrenbib je n’aurais sans doute jamais écouté de la trance russe par exemple ! L’electro de Tetarise est hyper synthétique mais chargée d’émotion. J’ai de l’admiration pour ces musiciens (dans le même genre Gridline, Dissolved, Leksha...) qui œuvrent loin des médias traditionnels, souvent sans plan de carrière, avec une certaine philosophie du partage (et celle des netlabels) et qui font juste ça pour l’amour de la musique !

Addicted


***


Comment écoutes-tu la musique aujourd'hui ?
De quatre façons : à la maison sur support CD sur ma chaine hi-fi ; à la maison sur ordinateur et au casque pour les albums mp3 ; au travail sur ordinateur et au casque pour les mp3 et streaming (bandcamp, youtube...) ; en voiture sur mon vieux autoradio K7 (avec ma vieille collection de K7 que j’ai encore !) 
L'autopiedgraphie - K7 Maker



Quelque plateforme de streaming utilises-tu ? 
Au travail je me sers principalement de bandcamp et youtube. Mais aussi de archive.org et freemusic archive pour les albums sous creative commons Chez moi j’écoute peu en ligne, plutôt des albums MP3 téléchargés et des CD.

Continues-tu à acheter des disques ? Des CD ? Des vinyles ? 
Et je me suis remis à acheter des CD d’occase (on trouve vraiment plein de choses à prix très bas! ) de temps en temps sur Internet, albums que j’avais souvent au préalable en K7, il y a quelques années et que je redécouvre grâce à mon super autoradiok7 (mes derniers rachats en date, les 2 premiers Soul Caughing !) !

Comment te tiens-tu au courant de l'actualité musicale ? 
La presse (les Inrocks, Télérama, Rock & Folk...), les webzines et blogs. Mes préférés : MownoXSilence.netMetalorgie.

Comme co-fondateur de ziklibrenbib, est-ce que la musique libre a changé ton écoute, ou le choix des musiques vers lesquelles tu portes ton attention ?
J’ai découvert les musiques libres en recherchant des groupes de post-rock début des années 2000 sur Internet (notamment Milhaven et Jasmin) et aussi à cause d’un netlabel Les Diks qui sautent monté par un copain, Guillaume Cardin (aka David Snug, dessinateur de BD) qui a publié des albums de groupes dans lesquels je jouais. Les artistes gagneraient à connaître plus les Creative Commons, leurs oeuvres sont protégés et ils peuvent autoriser explicitement la diffusion et l’utilisation de leurs musique (remix, samples...), choses avec lesquels ils sont bien souvent d’accord, mais bloqué par défaut par le traditionnel copyright. Avec la musique libre, j’ai élargi ma palette sonore (de choses que je n’écouterais pas en temps normal) ! Et en règle générale, j’aime être surpris par ce que je découvre... Depuis quelques temps, j’écoute aussi d’une autre oreille la musique libre, pour trouver des samples potentiels pour un projet musical basé sur la musique libre fait à mes heures perdues : Iliaque
L'autopiedgraphie -  La genèse du projet ziklibrenbib en BD Ziklibrenbib - Ziklibrenbib 2

Tu es auteur de bandes dessinées, tu as récemment mis en ligne un article Rock et BD en Médiathèque de l'ACIM et signé le visuel des RNBM 2019. Quels liens fais-tu entre le dessin et la musique ?
L’un nourrit l’autre. D’abord j’écoute forcément de la musique quand je dessine, c’est une écoute privilégié parce que le dessin a un fort pouvoir immersif ! Ensuite quand je me suis intéressé à la BD au lycée, c ‘était avec la bande à Margerin (Berberian, Mezzo, PirusPirus, Dodo & Ben Radis, Jano...) donc une BD fortement marqué par le rock. Ça a continué ces dernières années avec par exemple les Lock Groove comix de JC Menu à l’Association, pleins d’anecdotes, d’expérience d’écoutes, ou les livres de Hervé Bourhis (le Petit Livre du Rock pour ne citer que lui). Et l’envie de raconter mes expériences (notamment foireuses) de groupes de rock en BD :

une BD illustrant un peu mon cheminement dans l’écoute de la musique... 
L'autopiedgraphie -  La musique de viking

L'autopiedgraphie


Quelques bandes dessinées auto-éditées et libres faites à mes heures perdues (ou trouvées plutôt ;-)

Ziklibrenbib

est un site consacré aux musiques libres (sous Creative Commons). Il a été créé par Antoine Viry (Médiathèque de Pacé) et moi-même (Médiathèque d’Argentan) en 2012. Le but était de médiatiser les musiques libres au sein des médiathèques (vers les professionnels et le public) en sélectionnant des albums (publication de 3 chroniques hebdomadaires) et en proposant une boîte à outils pour les bibliothécaires. D’autres bibliothèques ont rejoint l’aventure depuis (une quinzaine de chroniqueurs et une trentaine de participants réguliers) et sont venu enrichir les sélections du site à travers les chroniques, mais aussi les compilations et la traditionnelle élection du meilleur titre Ziklibrenbib chaque année. Des tournées d’artistes libres ont aussi pu voir le jour grâce à ce projet !

03 mai 2020

Le capharnaüm #78 : Le mariage de la raison et du cauchemar

Le mariage de la raison et du cauchemar qui a dominé tout le XXe siècle a enfanté un monde toujours plus ambigu. Les spectres de technologies sinistres errent dans le paysage des communications et peuplent les rêves qu’on achète. L’armement thermonucléaire et les réclames de boissons gazeuses coexistent dans un royaume aux lueurs criardes gouverné par la publicité, les pseudo-événements, la science et la pornographie. Nos existences sont réglées sur les leitmotivs jumeaux de ce siècle : le sexe et la paranoïa. La jubilation de McLuhan devant les mosaïques de l’information ultrarapide ne saurait nous faire oublier le pessimisme profond de Freud dans Malaise dans la civilisation. Voyeurisme, dégoût de soi, puérilité de nos rêves et de nos aspirations – ces maladies de la psyché sont toutes contenues dans le cadavre le plus considérable de l’époque : celui de la vie affective.
Cet abandon du sentiment et de l’émotion a préparé la voie à nos plus doux, nos plus réels plaisirs : l’émoi de la souffrance et des mutilations, la vision du sexe comme l’arène idéale – semblable à une culture de pus stérile – où déployer les véroniques de nos perversions, le jeu de nos névroses mené en toute quiétude, et surtout nos capacités apparemment illimitées d’abstraction. Nos enfants ont moins à craindre des voitures sur les autoroutes de demain que du plaisir que nous prenons à calculer les paramètres les plus harmonieux de leurs morts futures.
Instruire des charmes incertains de l’existence dans ce glauque paradis devient de plus en plus le rôle de la science-fiction. Je crois fermement que la SF, loin d’être un rejeton mineur de la littérature contemporaine, en constitue la branche maîtresse – et en tout cas la plus ancienne : une tradition de réponse de l’imagination à la science et à la technologie court sans rupture de H.G. Wells à Aldous Huxley, aux auteurs américains modernes et à des pionniers d’aujourd’hui tel que William Burroughs.
J.G. Ballard - préface de Crash (1973) [extrait]

Ariel Pink - Not Enough Violence


"Time is up your doomsday clock sealed / Carry the cross, boy, and make your bed / In a place where all is unknown / Face behind the mask of the sky... "
KEXP studio (Seattle). février 2015.
Ariel Pink (chant) - ariel-pink.com
Tim Koh (guitare basse) - nts.live/shows/tim-koh
Kenny Gilmore (claviers, chœurs), kennethgilmore.com
Jorge Elbrecht (guitare, chœurs) - jorgeelbrecht.bandcamp.com
Joe Kennedy (claviers, guitare, chœurs) - discogs.com
Don Bolles (batterie, chœurs) - wikipedia.org/wiki/Don_Bolles_(musician)
Album : Ariel Pink's Haunted Graffiti - Pom Pom - 4AD (2014)

Wes Montgomery - Four On Six


Stan Tracey (piano), Rick Laird (contrebasse), Jackie Dougan (batterie) ABC TV, Londres, Mai 1965

Matching Mole - "Gloria Gloom" / "Part of the Dance"


Matching Mole à l'émission Rock en Stock (ORTF) présenté par Pierre Lattés en 1972
Robert Wyatt - batterie, chant, Phil Miller - guitare,  Bill MacCormick - basse, Dave MacRae - claviers.
Matching Mole (taupe combattante) est un jeu de mot sur la traduction française de Soft Machine, "machine molle". Le nom de Soft Machine (le précédent groupe de Robert Wyatt) étant inspiré du titre d'un roman de William Burroughs.


Bobb Trimble & The Crippled Dog Band : You Should See My Girl


Massachusetts, 1983
en.wikipedia.org - discogs


Igor Stravinski dirige L'oiseau de feu

01 mai 2020

My Favorite Things #7 : les albums préférés d'Amandine Minnard




Certains albums, tels des poèmes que nous connaissons par cœur, nous accompagnent au long des années, des décennies. Chargés de souvenirs, déclencheurs de nos évolutions, témoins de nos cheminements, énigmes résistant à l'usure du temps, traversant les modes, conservant la fraîcheur de la découverte à chaque nouvelle écoute....


Merci à Amandine Minnardresponsable de la Bibliothèque nomade de la Bibliothèque de Toulouse, ex-responsable du pôle Musique de la Médiathèque José Cabanis, et vice-Présidente de l'ACIM d'avoir répondu à l'invitation.



Qui sème de vent récolte le tempo / Mc Solaar, Polydor

Cet album sorti en 1991, je l’ai écouté en boucle et reboucle. J’écoutais alors les Bérurier noir, Noir Désir, Ludwig von 88, Dire Straits, AC/DC et tant d’autres. C’était aussi l’époque de la première compil de hip-hop français, Rap attitude, où la crème du rap français se faisait connaître. Rien à jeter sur cet album de Mc Solaar où les paroles sont comme de la dentelle et hyper dures à chanter. Quand j’ai su chanter Caroline en mode ragamuffin, ce fut une grande fierté :)




A moi l’Afrique / Jean Ferrat, Barclay

A la maison, ma mère écoutait souvent Pink Floyd (les premiers albums planants), Jean-Michel Jarre (Oxygène), Rondo Veneziano (tous les albums) et Jean Ferrat. Je suis tombée dedans petite sans toujours comprendre les paroles mais j’aimais cette voix grave. Il fait partie de mon ADN. Cet album, sorti l’année de ma naissance, a bercé mon enfance et ses textes engagés m’imprègnent. J’aime l’écouter et la chanson Les saisons me bouleverse parmi tant d’autres.




BO Jackie Brown, Warner Music

Juste du groove tout le long. Strawberry Letter 23 des Brothers Johnson est une pure merveille et l’intro, Accross 110th street de Bobby Womack, me replonge dans les couloirs de cet aéroport au début de ce film culte de Quentin Tarantino. Toutes les BO des films de Tarantino sont des bulles de musique des années 70 intemporelles. Toute la musique noire américaine me touche profondément dans toute sa diversité. C’est un pan de la musique incontournable à mon sens et d’une richesse incroyable.




Crime of the century / Supertramp, A&M records

Un autre album où rien n’est à jeter. Ce troisième album de rock progressif, sorti en 1974, je l’ai d’abord découvert en collectionnant les images de pochettes d’albums dans les boîtes de Vache qui rit. Cette pochette m’intriguait et me fascinait : des mains tenant une grille dans l’espace. Et puis un jour, j’ai pu l’écouter et ce fut un vrai bonheur pour les oreilles : le titre éponyme est envoûtant tout comme School.




An Awesome wave / Alt-J, Infectious Music

2013, l’année où est sorti Random Access Memory des Daft Punk, une pépite de funk et de disco. Cette même année, j’ai découvert ce premier album de Alt-J sorti l’année d’avant sur le label Infectious Music. Une claque musicale avec cette voix unique. Intro ou Mathilda ou Breezeblocks, bon bref tout s’écoute d’une traite et en boucle.




Live at the Zenith / Archive, Warner Music

Again, Again, Again... Fuck U, You make me feel. C’est juste un bijou de trip hop. Tout s’enchaîne à la perfection. J’avais découvert ce groupe dans les années 90 dans le live de Nulle part ailleurs sur Canal +. J’en avais les poils dressés sur les bras. Sorti en 2007, ce premier album live est magique et hypnotique.




Seventeen seconds / The Cure, Polydor

Deuxième album du groupe sorti en 1980, 40 ans déjà ! Juste pour A Forest dans sa version longue. J’ai eu ma période The Cure écoutée jusqu’à l’usure sur des K7 enregistrées les doigts fébriles en suspend sur la touche enregistrer et pause des morceaux passant à la radio. Je vous renvoie aussi vers cette chronique rédigée par une collègue du titre Close to me, fort à propos en ces temps de confinement sur BibliOzik (le site de la Bibliothèque de Toulouse dédié à la musique)




Wake up your mind / Joni Haastrup, Afrodisia

Une découverte lors d’une conférence sur l’histoire des musiques noires enregistrées. Cet album funk et soul enregistré en 1978 en Afrique du Sud est renversant. Longtemps tombé dans l’oubli, il a resurgi il y a quelques années. A écouter très fort le titre Greetings.




Nancy & Lee / Nancy Sinatra et Lee Hazlewood, Reprise records

Une autre pépite sortie en 1968. Lady bird, Summer of wine, Jackson... une suite de titres mythiques servis par des voix scotchantes. Un bonheur à écouter.




Time Out / The Dave Brubeck quartet, Columbia

Take five, morceau composé en 1959 par le saxophoniste Paul Desmond, est une ritournelle au rythme atypique qui me suit depuis toujours. C’est un air qui me vient spontanément quand je fredonne sur les chemins du boulot ou d’ailleurs. Standard du jazz, cet album du quartet de Dave Brubeck a intégré ma pile de CD tardivement. Comme tous ces morceaux de musique qu’on fredonne sans en connaître le titre ou l’auteur, et puis un jour c’est la révélation.




Les 4 saisons / Antonio Vivaldi, Deutsche Grammophon

Ces quatre concertos pour violon interprétés par le London Symphony Orchestra dirigé par Claudio Abbado ont aussi longtemps tournés en boucle dans la voiture ou ailleurs. Cette interprétation est juste parfaite. J’aime imaginer les saisons a chaque parties de ces concertos. Alors qu’ils avaient connus leurs succès en leur temps, ces concertos ont été redécouverts seulement en 1935.



Citadelle / Izia, Universal music division Barclay

C’est celui que j’écoute en boucle depuis quelques mois. Il est des albums fétiches comme ça sans vraiment se l’expliquer, ce fut le cas de Rest de Charlotte Gainsbourg ou Parcels par Parcels ou Victory des Jackson Five ou Californication des Red Hot Chili Peppers. Quatrième album de Izia, Citadelle est tout en délicatesse et émouvant : les morceaux tournent en boucle et coulent tout seuls. Calvi, Sunset, Esseulés en duo avec Dominique A, Idole... rien à jeter. Merci Izia.




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Comment écoutes-tu la musique aujourd'hui ?
A la maison, sur mon smartphone ou ma tablette et une enceinte Bluetooth de bonne qualité. Dans la voiture en Bluetooth. A la campagne, j’écoute des CD sur une vieille chaîne Phillips. L’hiver au coin du feu quand il fait bien froid dehors et que c’est bientôt Noël, j’adore écouter une vieille compil de chants russes au désespoir de mon entourage.

Quelle plateforme de streaming utilises-tu ?
Deezer depuis des années avec un abonnement lié à mon smartphone. J’ai aussi utilisé SoundCloud.

Continues-tu à acheter des disques ? Des CD ? Des vinyles ?
J’achète maintenant uniquement des vinyles d’artistes que j’adore, à la fin d’un concert ou dans les bacs d’un disquaire pour l’objet et en totale groupie (Hypnolove, L’Impératrice, Daft Punk). A écouter, c’est un peu pénible : il faut sortir du buffet deux vieilles platines, une pour les 45T et l’autre pour les 33T car elles sont à réparer ; il faut changer de face au bout d’une demi heure. Alors c’est juste pour le plaisir de les contempler, les ouvrir, scruter la couleur du vinyle, parfois sa transparence, regarder les images.

Quelques émissions de radio, ou web radios musicales écoutes-tu ? Comment te tiens-tu au courant de l'actualité musicale ? Radios ?, magazines ? Sites ? Blogs ? Festivals ? médiathèque ?
J’aime écouter Boomerang sur France Inter. Il y a souvent une petite pause musicale riche en découvertes : Calypso Blues de Calypso Rose par exemple. C’est toujours aussi intéressant d’écouter les artistes raconter leur parcours. Ceux de Manu Dibango ou de Calypso Rose étaient émouvants. Une autre source est Bibliozik, le site musical de la Bibliothèque de Toulouse, avec les chroniques et les playlists où je découvre des pépites. Les playlists thématiques ou de France Inter sur Deezer sont aussi de bonnes sources. Et puis, partout où il y a de la musique (resto, fêtes avec des amis, en voyage, sur les réseaux sociaux, à la télé...), je dégaine Shazam et j’alimente ma playlist annuelle. Lors d’un voyage, dans un resto d’une chaîne de fast-food mexicain, je suis tombée sur le Soul wax remix de Let it happen de Tame Impala qui m’a longtemps accompagnée et me ramène toujours là-bas avec grand bonheur.

"Crime of the century de Supertramp,
je l’ai d’abord découvert en collectionnant
les images de pochettes d’albums
dans les boîtes de
Vache qui rit. " 🐄🙂

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Depuis 10 ans, je crée des collages à la main. Bouts de papiers, ciseaux, colle Uhu et hop j’assemble des fragments éparses pour composer de belles images parfois insolites. Je n’ai pas toujours une idée très précise de ce que je vais réaliser. De nombreux artistes m’inspirent : Zoveck Estudio, Jacques Prevert, Eugenia Loli, Madame pour n’en citer que quelques uns. Ces derniers temps, Madame propose des planches d’images pour réaliser des collages confinés. Voici 3 échantillons inspirés par ces planches.




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BibliOzik, le site de la Bibliothèque de Toulouse dédié à la musique : playlists, chroniques, suggestions d’achat, services dédiés à la musique et à la pratique musicale. Les bibliothécaires musicaux vous accompagnent au quotidien !
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