24 juillet 2021

Le capharnaüm #88 : Du calme, Joe

As the chopper left the ground the moratorium owner pressed a button on his control panel. Throughout the cabin of the chopper, from a dozen sources, the sound of Beethoven’s Missa Solemnis rolled forth sonorously, the many voices saying, “Agnus dei, qui tollis peccata mundi,” over and over again, accompanied by an electronically augmented symphony orchestra.
“Did you know that Toscanini used to sing along with the singers when be conducted an opera?” Joe said. “That in his recording of Traviata you can hear him during the aria ‘Sempre Libera’?”
“I didn’t know that,” Al said. He watched the sleek, sturdy conapts of Zurich move by below, a dignified and stately procession which Joe also found himself watching.
“Libera me, Domine,” Joe said.
“What’s that mean?”
Joe said, “It means, ‘God have mercy on me.’ Don’t you know that? Doesn’t everybody know that?”
“What made you think of it?” Al said.
“The music, the goddam music.” To von Vogelsang he said, “Turn the music off. Runciter can’t hear it. I’m the only one who can hear it, and I don’t feel like hearing it.” To Al he said, “You don’t want to hear it, do you?”
Al said, “Calm down, Joe.”
Philip K. Dick, Ubik, Doubleday, 1969


Au moment où l’engin décollait, le propriétaire du moratorium appuya sur un bouton du tableau de commandes. À travers la cabine, d’une douzaine de sources sonores s’élevèrent les accents de la Missa Solemnis de Beethoven, avec les chœurs chantant « Agnus Dei, qui tollis peccata mundi », accompagnés par un orchestre symphonique électroniquement augmenté.
— Saviez-vous que Toscanini chantait en même temps que les solistes quand il dirigeait un opéra ? demanda Joe. Dans son enregistrement de La Traviata, on l’entend distinctement durant l’aria Sempre libera.
— J’ignorais, dit Al.
Il observait les ensembles résidentiels robustes et lisses de Zurich qui défilaient sous eux, en une procession digne et majestueuse que Joe se surprit aussi à examiner.
Libera me, Domine, déclara Joe.
— Qu’est-ce que ça veut dire ?
— Ça veut dire : « Seigneur, délivrez-moi. » Vous ne le saviez pas ? Je pensais que tout le monde le savait.
— Qu’est-ce qui vous y a fait penser ? dit Al.
— La musique, cette saleté de musique. (Joe dit à von Vogelsang :) Vous ne pouvez pas arrêter votre bazar ? Runciter ne peut pas l’écouter. Il n’y a que moi qui l’entends, et je n’en ai pas envie. (Il poursuivit à l’intention d’Al :) Vous non plus, non ?
— Du calme, Joe, dit Al.
Philip K. Dick, Ubik (1969), trad. par Alain Dorémieux, R. Laffont, 1970 (Ailleurs et Demain)




John Maus - Juan's Basement Live


Juan’s Basement” - Pitchfork - 14 février 2018
Titres : The Combine ; Bennington ; Do Your Best ; Cop Killer ; Edge of Forever, des albums "Screen Memories" (2017), "Love Is Real" (2007) et "We Must Become the Pitiless Censors of Ourselves" (2011)
John Maus - discogs - wikipedia

Roxy Music - In Every Dream Home a Heartache


The Old Grey Whistle Test, BBC 1973
Roxy Music – For Your Pleasure, Island Records 1973
Bryan Ferry : chant, guitare rythmique ; Brian Eno : synthétiseur ; Andrew Mackay : orgue électronique ; Phil Manzanera : guitare électrique ; John Porter : basse ; Paul Thompson : batterie


Louis Andriessen - Vermeer Pictures


Vermeer Pictures (2005) suite de concert pour orchestre, Radio Kamer Filharmonie dirigé par Michael Schønwandt, d'après l'opéra Writing to Vermeer de Louis Andriessen (1939-2021) sur un livret de Peter Greenaway
production TROS / Arvo, Pays-Bas


Pink Floyd - Pow R. Toc H.


"Pow R. Toc H.", instrumental avec effets vocaux (bruits de bouche et cris), enregistré sur l'album The Piper at the Gates of Dawn
BBC Session 20 décembre 1967
Syd Barrett – guitare, chant ; Roger Waters – basse, cris ; Richard Wright – claviers ; Nick Mason – batterie, percussions


Beethoven - Missa Solemnis. V. Agnus Dei - Nikolaus Harnoncourt



08 juillet 2021

Le capharnaüm #87 : Il regarda l’appartement, le désordre qui y régnait.

He took a long drag on the cigarette and tried to think of something he believed in. Only the most negative ideas emerged. He believed that if you hit a man very hard in the face, he would pay attention to you after that. Everything else seemed soft and inconsequential when compared to the finality of sudden violence. “If I was God,” Caleb had said, “I’d keep one hand on everybody’s balls.” Caleb had said it more or less as a joke, but to Frank it was the one true reality of life, the hard bedrock of everything else. But it was without comfort. It had no place for love or hope or mercy, but only raw and dreadful force, and the aching need for vengeance which it left behind.
He glanced about the apartment, taking in its usual disarray. He thought of Karen’s house, then of Angelica’s room, its immaculate walls, perfectly made bed, polished mirror. It seemed as little a part of the real world as his own, and he wondered if a balanced life did not have to be lived somewhere in between order and disarray, in a borderland of neither too many rules nor too few.
Thomas H. Cook, Sacrificial Ground [Terrain sacrificiel], Putnam, 1988


Il tira une longue bouffée de sa cigarette et tenta de déterminer ce à quoi il croyait. Seules émergèrent les idées les plus négatives. Il croyait que, lorsqu’on frappe un homme très violemment au visage, il respecte ensuite son agresseur. Tout le reste semblait mou et ridicule comparativement au caractère définitif de la violence brute.
— Si j’étais Dieu, disait Caleb, je tiendrais tout le monde par les couilles.
C’était, du point de vue de Caleb, plus ou moins une blague, mais, pour Frank, c’était la seule véritable réalité de la vie, le fondement de tout le reste. Mais ce n’était pas réconfortant. Ça ne laissait pas de place à l’amour, l’espoir ou la pitié, seulement à la force brutale et terrifiante, au désir lancinant de vengeance qu’elle traînait dans son sillage.
Il regarda l’appartement, le désordre qui y régnait. Il pensa à la maison de Karen, puis à la chambre d’Angelica : ses murs immaculés, son lit parfaitement fait, son miroir brillant. C’était un univers qui lui semblait presque aussi irréel que le sien et il se demanda si l’équilibre de l’existence ne se situait pas quelque part entre l’ordre et le désordre, à la frontière entre le trop de règles et l’insuffisance.
Thomas H. Cook, Qu'est-ce que tu t'imagines ?, [Sacrificial Ground], trad. de Daniel Lemoine, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Série noire », 1989


Helen Humes and All Star Band - Blues Ain't Nothing but a Woman


Helen Humes (chant), Sonny Terry (Harmonica), Brownie (Kazoo) McGhee (chant & guitare), Willie Dixon (chant & contrebasse), T-Bone Walker (chant & guitare), Memphis Slim (chant & piano), Jump Jackson (batterie) - 1962
dans le cadre de l'American Folk Blues Festival fondé par le producteur et journaliste allemand Joachim-Ernst Berendt (1922-2000), un festival qui parcouru régulièrement l'Europe (Allemagne, France, Grande-Bretagne), entre 1962 et 1985.


Captain Beefheart & the Magic Band


dans les studios de l'émission Beat-Club à Brême, 12 avril 1972
titres : Steal Softly Thru Snow, Click Clack, Golden Birdies, I'm Gonna Booglarize You Baby
albums : Trout Mask Replica (1969), The Spotlight Kid, Clear Spot (1972)
Captain Beefheart / Don Van Vliet (chant, saxophone), Bill Harkleroad "Zoot Horn Rollo" (guitare), Roy Estrada (guitare) , Elliot Ingber (guitare), Mark Boston "Rockette Morton" (basse) et Art Tripp (batterie)
Captain Beefheart - wikipédia - discogs
The Magic Band - wikipédia - discogs -


Klaus Schulze


Pop 2, ORTF, 1973 - présentateur : Patrice Blanc Francard, réalisateur : Michel Pamart
Klaus Schulze - wikipédia - discogs


Bad Brains - Banned in DC


Concert live au CBGB, New York, 1982
Earl Hudson, batterie ; Gary "Dr. Know" Miller, guitare ; Darryl Jenifer, bass ; H.R. (Human Right / Paul Hudson), chant 
Bad Brains, génial groupe de punk hardcore reggae de Washington, D.C
wikipédia - Discogs



Leopold Godowsky - Sonate en mi mineur par Mûza Rubackytė


mouvements : II. Andante cantabile IV. Allegretto grazioso e dolce
album : Leopold Godowsky : Sonate pour piano en mi mineur. Karol Szymanowski (1882-1937) : 9 Préludes op. 1. Mūza Rubackyté, piano. 1 CD Ligia Digital, 2020.   
Mûza Rubackytė, pianiste lituanienne, née en 1959 - wikipédia -discogs -
Leopold Godowsky (1970-1938) - wikipédia