21 août 2024

1943, les chansons françaises de l'année : Le Chant des partisans

Période trouble, et confusion des émotions
... une valse musette très gouleyante Ah le petit vin blanc, ...et l'hymne grave et solennel de la Résistance et de la Libération Le Chant des partisans
... le swing et la java, la griserie et l'insouciance (Oui, si tu me dis oui, Aucune importance, Quand un facteur s'envole, BébertCheveux dans le vent), ... avec, en contre-poids, la mauvaise conscience (L'âme au diable), la détresse de la perte et la nostalgie du passé (J'ai pleuré sur tes pas, Que reste-t-il de nos amours ?, La valse de Paris)


1943, en quelques dates : 
2 février : victoire soviétique à la bataille de Stalingrad.
16 février : instauration du STO (Service du travail obligatoire) : les hommes nés entre 1920 et 1922 doivent aller travailler en Allemagne
Mars : bombardements aériens alliés sur Rennes, Rouen
27 mai : création du CNR (Conseil national de la Résistance)
30 mai : enregistrement à Londres du Chant des partisans par Germaine Sablon
8 juillet : mort de Jean Moulin, héros de la résistance, après avoir été torturé par les nazis
30 juillet : exécution par la guillotine de Marie-Louise Giraud pour avoir pratiqué 27 avortements 
Juillet : chute de Mussolini et début de la campagne d'Italie (libération de l'Italie par les Alliés)
29 décembre : création des FFI (Forces françaises de l'intérieur)

Le 20ème siècle au fil de la chanson :
1900-1909 | 1910-1919 | 1920-1924 | 1925-1929 | 1930-1934 | 1935-1939 1940 | 1941 | 1942 | 1943 1944





Ah ! Le petit vin blanc (valse musette)
Paroles de Jean Dréjac - musique de Charles Borel-Clerc - par Lina Margy
Ah, le petit vin blanc
Qu'on boit sous les tonnelles
Quand les filles sont belles
Du coté de Nogent
Et puis de temps de temps
Un air de vieille romance
Semble donner la cadence
Pour fauter, pour fauter
Dans les bois, dans les prés
Du côté, du côté de Nogent


Que reste-t-il de nos amours ?
Paroles de Charles Trenet- Musique de Charles Trenet, Léo Chauliac - par Charles Trenet
dans le film La Cavalcade des heures d'Yvan Noé (1943)

Ce soir le vent qui frappe á ma porte
Me parle des amours mortes
Devant le feu qui s' éteint
Ce soir c'est une chanson d' automne
Dans la maison qui frissonne
Et je pense aux jours lointains

Que reste-t-il de nos amours
Que reste-t-il de ces beaux jours
Une photo, vieille photo
De ma jeunesse
Que reste-t-il des billets doux
Des mois d' avril, des rendez-vous
Un souvenir qui me poursuit
Sans cesse


L'âme au Diable
Paroles de Jacques Larue - Musique de Louis Gasté - par Léo Marjarne
du film Feu Nicolas de Jacques Houssin
J’ai vendu mon âme au diable
Mon pouvoir est formidable
Sans effort je fais un vœu
Et j’ai tout ce que je veux
Je n’ai pas pu pourtant
Garder pour moi le cœur
Du gars que j’aime tant
Une autre a pris tout mon bonheur
J’ai vendu mon âme au diable
Mon pouvoir est formidable
Mais mon cœur, depuis des jours
Pour un gars se meurt d’amour


Quand un facteur s'envole
Paroles et musique de Charles Trenet - par Charles Trenet
du film 
Adieu Léonard ! de Pierre Prévert 
Quand un facteur s'envole
S'envole s'envole
C'est qu'il est trop léger
Alors pour voyager
Au-dessus des platanes
Il plane il plane
Au-dessus des maisons
Il chante une chanson
Les oiseaux à la ronde
Lui font bonjour
Autant d'oiseaux au monde
Autant de lettres d'amour
Que le facteur apporte
Et glisse sous les portes
C'est le courrier du cœur
Le courrier du bonheur


Bébert
Paroles de 
Raymond Vincy - Musique de Henri Martinet - par Andrex
Chanson du film Fou d'amour de Paul Mesnier
Parmi tous les bals musette
Où l'on tournait au son de l'accordéon
Le plus peinard, le plus chouette
Ce n'était pas celui du grand Léon
Ce n'était pas celui de la môme Torpille
Ni de Nénesse à la gueule de travers
Le coin où qu'on était plus en famille
C'était le bistrot de Bébert le monte-en-l'air
Toutes les nuits avec leur régulière
Les affranchis y dansaient la Java
Mais à présent ils ont changé de manières
Ils sont modernes et ne font plus de ces trucs-là

On ne danse plus la Java
Chez Bébert le monte-en-l'air
On est swing du haut jusqu'en bas
Chez Bébert dit "les pieds plats "


Cheveux dans le vent
Paroles de Jacques Chabannes - Musique de Bruno Coquatrix - par Jacques Pills
Cheveux dans le vent et tout ruisselant de pluie
Chérie
Votre robe collée sur un corps mouillé de pluie
Chérie
Et puis j’ai perdu la tête
Mon désir était le plus fort!
Je riais de la tempête qui vous rendait plus belle encore!
Vous pleine d’effroi étiez contre moi blottie,
Chérie,
J’ai fermé les bras
Et vous n’êtes pas partie
Chérie!


J'ai pleuré sur tes pas
(tango)
Paroles de Roland Tessier - Musique de Jacques Simonot- par André Claveau
J’ai pleuré sur tes pas
En murmurant tout bas
La prière d’adieu
D’un départ douloureux
Qui m’emplit de détresse.
J’ai pleuré sur tes pas,
Voyant mourir déjà
Tout un passé d’amour
Fait de tant de beaux jours
Et de nuits de caresses.
Vers ton nouveau destin
Vers ton rêve incertain,
Tandis que tu partais,
Moi seule je restais
Fixant avec tristesse
Le sol où j’ai trouvé
Ton souvenir gravé.


Oui (si tu me dis oui)
Paroles de Alexis Combelle - Musique de Louis Gasté - par Raymond Legrand et son orchestre
C’était un chef de musique
Qui doucement mourait d’amour
Pour une jeune fille magnifique
Qu’il trouvait belle comme le jour
À la tête de sa fanfare
Certain soir du mois de mai
Il fit un concert bizarre
Espérant qu’elle comprendrait

Oui, parlez moi d’amour, oh oui
Je suis seul ce soir, oh oui
J’attendrai si
Tu me dis oui 


La valse de Paris
Paroles et musiques de Georges et André Tabet- par Edith Piaf
J'ai la nostalgie de mes jours d'enfance,
De ces jours partis, au cœur de la France.
Avec émotion, je me souviens
De cette chanson, de ce refrain qui me revient...

C'est la valse que j'entendais
Dans mon quartier du vieux Paris.
La mélodie le soir montait
Joyeusement dans le ciel gris.
Sur les trottoirs, on souriait.
Le bois de Boulogne était fleuri.
Et tant que je vivrai,
Jamais je n'oublierai
La valse de Paris.


Aucune importance
Paroles de Henri Contet - Musique de Luis Gody - par Michel Roger
Aucune importance
Puisque j'ai la chance
De vous rencontrer,
Les nuages dansent
Aucune importance
Tant pis pour l'été.
Ce soir je n'ai pas besoin de ciel bleu
Je saurai bien le trouver dans vos yeux
Et puis que m'importe
Tout ce que m'apporte
Le destin mauvais
Toutes les souffrances
Aucune importance
Puisque je vous ai.


Le chant des partisans (Chant de la Libération)
Paroles de Joseph Kessel et Maurice Druon - Musique de Anna Marly - par Germaine Sablon 
dans le film de propagande Three Songs about Resistance de Alberto Cavalcanti 
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne
Ohé, partisans, ouvriers et paysans c'est l'alarme
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades,
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades,
Ohé, les tueurs, à la balle et vos couteaux, tirez vite,
Ohé, saboteurs, attention à ton fardeau, dynamite.

20 août 2024

1942, les chansons françaises de l'année : Rythme et Swing sous les Nuages


Lentement dans le soir
Le train s'en va
(Nuages, paroles de Jacques Larue)


Y'a d'l'espoir Mesdames, la tour Eiffel est là ! 

De l'espoir, il en faut...
... 1942 est l'une les plus pires années de l'Occupation : 

3 mars : bombardement des usines Renault par la Royale Air Force
27 mars : le premier convoi de déportés part de la gare de Compiègne. 42 convois de déportés quitteront la France jusqu'à la fin de l'année, dont 32 au départ de Drancy, très souvent à destination d'Auschwitz.
18 avril : Pierre Laval remplace François Darlan à la tête du gouvernement de Vichy
16-17 juillet : rafle du Vélodrome d’Hiver : arrestation de plus de 13 000 juifs (dont 4 000 enfants) qui seront déportés à Auschwitz.
21 août : début de la bataille de Stalingrad.
26 août : attentat au cinéma Olympia de Clichy, où le Rassemblement national populaire fait projeter le film Le Juif Süss devant 1 200 personnes 
8 novembre : opération Torch ; débarquement des Alliés en Afrique du Nord
9 novembre : bombardement du port de Saint-Nazaire par les Américains (Base sous-marine allemande et chantiers navals)
11 novembre : les Allemands envahissent la "zone libre", en réponse au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord
27 novembre : la flotte française est sabordée à Toulon

Le 20ème siècle au fil de la chanson : 

1900-1909
 | 1910-1919 | 1920-1924 | 1925-1929 | 1930-1934 | 1935-1939 1940 | 1941 | 1942 | 1943 1944



La Marche de Ménilmontant
Paroles : Maurice Chevalier et Maurice Vandair - Musique Charles Borel-Clerc - par Maurice Chevalier
Les gars d'Ménilmontant
Sont toujours remontants
Même en redescendant
Les rues de Ménilmuche
Ils ont le coeur ardent,
Le coeur et tout l'restant
Tant qu'ils s'en vont chantant :
Ménilmontant !

On m'appelle Simplet
Paroles : Jean Manse - Musique : Roger Dumas - par Fernandel
Pour le film Simplet (1942) réalisé par Fernandel
On m'appelle Simplet
L'Innocent du village
Doux comme un agnelet
Je mène la vie d'un sage


C'est ma rengaine
Paroles de André Luc et Bruno Coquatrix - Musique de Fred Arlys par Lucienne Boyer
C'est une vieille chanson
Qui n'a ni rimes ni raison


Ma ritournelle
Paroles de Maurice Vandair - musique de Henri Bourtayre - par Tino Rossi
Pour le film Fièvres de Jean Delannoy (1942)

Ma ritournelle, c'est la plus belle
Écoutez-la chanter le soir
Le vent l'emporte, jusqu'à la porte
Auprès de toi, j'irai m'asseoir
La lune blanche, vers toi, se penche
Et met du ciel dans tes cheveux
Mon cœur soupire, tout semble dire
C'est toi que j'aime et que je veux

Mademoiselle Swing
Paroles de Louis Poterat - Musique de Raymond Legrand - par Irène de Trébert
Pour le film Mademoiselle Swing de Richard Pottier (1942)

C'est le cri de tout Paris
Qui chante et qui sourit !
Mademoiselle Swing
C'est l'éveil des nouveaux jours
Mademoiselle Swing
De l'espoir c'est le retour
C'est, dans l'horizon brumeux,
Un coin de ciel tout bleu
C'est la gaieté qui nous délivre
C'est la jeunesse qui veut vivre, vivre !

La marche des jeunes
Paroles et Musique de Charles Trenet - par Charles Trenet
Chanson soutenant la propagande du gouvernement de Pétain pour inciter les jeunes Français à s'engager dans les Chantiers de jeunesse (CJF).
Le ciel est bleu, Réveille-toi !
C'est un jour nouveau, qui commence

Ah! qu'il est bon d'avoir notre âge,
Ah! qu'il est bon d'avoir vingt ans
Et de marcher le coeur content
Vers le clocher de son village!


Le bar de l'escadrille
Paroles : Roland Tessier - Musique Jacques Simonot - Par Marie-José
Au bar de l’Escadrille
Parmi les rires et les trilles
Ils fêtaient leurs champions
Au retour des missions
Tous les dangers du ciel
Leur semblaient irréels
Les filles bien plus belles
Et plus fortes leurs ailes!


14 juillet
Paroles et musique de Jean Villard "Gilles"- par Edith (Burger) et Gilles (deux artistes suisses)
C’était le quatorze juillet
ô Paris que j’aimais
tu tournais en cadence
partout de l’Etoile au Faubourg
sous les feux de la Tour
dans un élan d’amour


Insensiblement
Paroles et musique de Paul Misraki - par Renée Lebas
Insensiblement vous vous êtes glissé dans ma vie
Insensiblement vous vous êtes logé dans mon cœur
J'étais avec vous comme une amie, comme une sœur
Nous faisions de l'ironie
Sur le bonheur



La tour Eiffel est toujours là
Paroles de François Llenas - Musique de Marc Lanjean - par Mistinguett
La tour Eiffel est toujours là
Bonjour la tour, bonjour, bonjour Paris
Y'a des pigeons sur l'Opéra
Et y'a toujours deux tours à Notre-Dame
La Seine est encore dans son lit
Et le pont neuf n'a pas vieillit
Sur les bancs du Luxembourg
On fait toujours des serments d'amour
Y'a d'l'espoir Mesdames
La tour Eiffel est là !

Tout me rappelle sa chanson
Paroles de Jacques Larue - Musique de Alec Siniavine - par André Claveau
Ce soir, dans ma peine infinie
Contemplant sa fenêtre endormie
Tout me rappelle sa chanson
La la la
Les fleurs entourant ses volets
Son balcon d'où sa voix s'envolait
Tout me rappelle sa chanson



Rythme et Swing
Paroles de Jean Casanova - Musique de Paul Durand - par Marie Bizet
J'ai du rythme, j'ai du swing
J'ai le rythme des dancings
La syncope c'est les scope hop hop
Dedidela dedidela dedidela
J'étais rythme en naissant
J'étais swing cent pour cent
Ça m'agrippe, ça me chipe
Ship ship ship ship ship ship
Quand j'étais toute gamine
Pour imiter la sourdine
Je me bouchais les narines
Billie billie billie bee ouin ouin

Nuages
Paroles de Jacques Larue - Musique de Django Reinhardt - par Lucienne Delyle
Lentement dans le soir
Le train s'en va
Sur le quai son mouchoir
S'enfuit déjà
Dans la glace comme un songe
Le mur gris de sa maison
Sous le jour qui s'allonge
S'estompe à l'horizon

17 août 2024

1941, les chansons françaises de l'année : Ça sent si bon la France !


1941, la chanson, instrument de la propagande, exhorte au rassemblement autour de Pétain, "le sauveur de la France" (Maréchal nous voilà), glorifie les bienfaits du travail (La chanson du maçon), et exalte la bonne terre de France, ses vieux clochers et ses grands blés mûrs (Ça sent si bon la France).

L'optimisme y est de rigueur, prescrit à fortes doses (T'as qu'à ra boum dié, Une partie de pétanque, Notre espoir, Un rien me fait chanter, ), tout à la fois euphorisant, sédatif, anxiolytique et antidépresseur.

Pendant que la tristesse et la mélancolie, l'amertume et le désespoir imprègnent les chansons sentimentales (Bonsoir Jolie Madame, C'est un Monsieur très distingué, VerlaineJ'ai dansé avec l'amour, Je suis seule ce soir, Attends-moi mon amour...)

Le 20ème siècle au fil de la chanson française

1900-1909 | 1910-1919 | 1920-1924 | 1925-1929 | 1930-1934 | 1935-1939 | 1940 | 1941 | 1942 | 1943 1944


1941, en quelques dates
28 avril : nouvelle ordonnance allemande sur le statut des juifs en zone occupée
14 mai : première rafle de juifs étrangers organisée à Paris par la Préfecture de Police
2 Juin : un nouveau statut spécial pour les Juifs est édicté par le régime de Vichy
22 juin : début de l’opération Barbarossa signant la rupture du pacte germano-soviétique : l’Allemagne envahit l’Union soviétique
Août : début à Paris d'une série d'attentats visant des officiers allemands. En représailles, l'armée d'occupation multiplie les rafles et les exécutions d'otages 
7 décembre : attaque de Pearl Harbor : les forces aéronavales japonaises bombardent la flotte de US Navy basée à Hawaii : les États-Unis s'engagent dans la Seconde Guerre mondiale, c'est le début de la guerre du Pacifique

t

Ça sent si bon la France
Paroles de Jacques Larue- Musique de Louiguy - par Maurice Chevalier
(face B de La chanson du maçon)
Ce vieux clocher dans le soleil couchant
Ça sent si bon la France !
Ces grands blés mûrs emplis de fleurs des champs,
Ça sent si bon la France !
Ce jardinet où l'on voit "Chien méchant"
Ça sent si bon la France !


La romance de Paris
Paroles de Charles Trenet - Musique de Léo Chauliac et Charles Trenet - par Charles Trenet
(Chanson du film Romance de Paris, de Jean Boyer)
C'est la romance de Paris,
Au coin des rues elle fleurit,
Ça met au cœur des amoureux
Un peu de rêve et de ciel bleu,
Ce doux refrain de nos faubourgs
Parle si gentiment d'amour
Que tout le monde en est épris :
C'est la romance de Paris !


La chanson du maçon
Paroles de Maurice Chevalier et Maurice Vandair - Musique de Henri Betti - par Maurice Chevalier
Mill' maçons
Chantaient une chanson
Tout là-haut sur le toit des maisons
Ça leur donnait du cœur au boulot
Les matériaux
Tout seuls !
Semblaient monter tout seuls !
Et les maisons
Poussaient comme des champignons


Maréchal nous voilà
Paroles d'André Montagard - Musique de Charles Courtioux et André Montagard - par André Dassary
(La chanson à la gloire de Philippe Pétain, plagie un air d'opérette du film La Margoton du bataillon de 1933)
Maréchal nous voilà !
Devant toi, le sauveur de la France
Nous jurons, nous, tes gars
De servir et de suivre tes pas
Maréchal nous voilà !
Tu nous as redonné l'espérance


T'as qu'à ra boum dié
Paroles de Maurice Vandair - Musique de Henri Bourtayre - par Raymond Legrand et son orchestre, Roger Toussaint
Si vous avez des ennuis
N'en rêvez donc pas la nuit
Et pour savoir l'avenir
N'allez pas voir les fakirs
Un ami m'a dit : Mon vieux
Ne sois pas superstitieux
T'en fais pas si par hasard
Tu as le cafard :
refrain
T'as qu'à Ra Boum Dié !


Bonsoir, Jolie Madame
Paroles et musique de Charles Trenet - par Charles Trenet
Bonsoir, jolie madame,
Je suis venu vous dire bonsoir
Tout simplement, je ne réclame
Qu'un peu d'espoir
L'espoir d'une visite,
Reviendrez-vous? Tout vous attend
Dans ma maison, revenez vite,
C'est le printemps

C'est un Monsieur très distingué
Paroles d'Edith Piaf - Musique de Louiguy - par Edith Piaf
Il descend dans les grands hôtels
Il a beaucoup de personnel
Il a aussi beaucoup d'argent
C'est pour ça qu'il est mon amant
refrain
C'est un Monsieur très distingué
C'est un Monsieur qui est marié


Une partie de pétanque
Paroles de André Montagnard - musique de Léo Nègre - par Darcelys
Une partie de pétanque
Ça fait plaisir.
La boule part et se planque
Comme à loisir.
Tu la vises et tu la manques
Change ton tir !
Une partie de pétanque,
Ça fait plaisir !


J'ai dansé avec l'amour
Paroles d'Edith Piaf - musique de Marguerite Monnot - par Edith Piaf
Créée pour le film "Montmartre-sur-Seine" de Georges Lacombe
J’ai dansé avec l’amour
J’ai fait des tours et des tours
Ce fut un soir merveilleux
Je ne voyais que ses yeux si bleus
Ses cheveux couleur de blond
Lui et moi, que c’était bon


Notre Espoir
Paroles de Maurice Chevalier - Musique d'Henri Betti - par Maurice Chevalier
Chanson  contournée et ambiguë empruntant à la fois des accents pétainistes appelant à l'unité et à la reconstruction du pays, et formulant un message sourd d'espérance de la Libération, sur le mode "Si vous voyez ce que je veux dire, comprenne qui pourra" ! Le temps certes n'incitant pas au parler franc !

Pour ne pas m'tromper moi voilà c'que j'chante :
Tra la la la la-la
Tra la la la la-la
Dzim pa poum pa la
Dzim pa poum pa la
Avec un ou deux p'tits hop-là hop-là
Si vous voulez savoir
C'que mon coeur pense ce soir
En chantant comme ça
Dzim pa poum pa la
C'est notre espoir


Verlaine
Poème (Chanson d'automne) de Paul Verlaine - Musique de Charles Trenet - par Charles Trenet
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure


Seule ce soir
Paroles de Rose Noël1 et Jean Casanova - musique de Paul Durand - par Léo Marjane
Je suis seul ce soir avec mes rêves,
Je suis seul ce soir sans ton amour.
Le jour tombe, ma joie s'achève,
Tout se brise dans mon coeur lourd.


Un rien me fait chanter
Paroles de Charles Trenet - Musique : Charles Trenet et Léo Chauliac - par Charles Trenet
pour le film film "La romance de Paris" 
Un rien me fait chanter
Un rien me fait danser
Un rien me fait trouver belle la vie
Un rien me fait plaisir
Un rêve un désir
Un rien me fait sourire l'âme ravie


Attends-moi, mon amour
Paroles de Jacques Larue.  - Musique de Alec Siniavine - par Léo Marjane
Je te revois encore à la gare
Te penchant pour me dire adieu...
Je revois le train qui démarre
Et la tristesse de tes yeux...

Attends-moi, mon amour,
Avec un peu de chance
Je serai bientôt de retour
Prenons patience...

15 août 2024

1940, les chansons françaises de l'année : Paris sera toujours Paris !

L'année 1940 marque la fin de de la drôle de guerre avec la défaite de la France et le début de l'occupation allemande et de la collaboration.
Des chansons sont là, comme toujours, pour remontrer le moral : Paris sera toujours Paris, Méfie-toi de la patrouille, En vélo...

Le XXe siècle au fil de la chanson française

1900-1909 | 1910-1919 | 1920-1924 | 1925-1929 | 1930-1934 | 1935-1939 | 1940 | 1941 | 1942 | 1943 1944


1940 en quelques dates : 
Percée de Sedan le 10 mai :  Cette avancée décisive de la Wehrmacht, traversant la Belgique, en contournant la ligne Maginot, signe la fin de la "drôle de guerre" et la défaite de l'armée française. 

Bataille de Dunkerque du 20 mai au 3 juin se terminant par la victoire allemande, et l'évacuation des soldats britanniques, français et belges. 

Appel du 18 Juin : premier discours prononcé par le général de Gaulle à la radio de Londres, sur  la BBC, en réponse au discours du maréchal Pétain le 17 juin 1940, qui vient d'être nommé chef du gouvernement français

L'armistice du 22 juin suspend les combats et l'avancée de l'Armée allemande, et établit les conditions de l'occupation partielle de la France par l'Allemagne

Juillet : le gouvernement Pétain s’installe à Vichy

Août : début de la bataille d’Angleterre : premiers bombardements aériens allemands sur Londres

Octobre : Pétain annonce la collaboration de l’État français avec l’Allemagne nazie. 

4 octobre : loi relative aux ressortissants étrangers de race juive (pouvant être assignés à résidence ou internés dans des camps sur décision du préfet)




Paris sera toujours Paris
Paroles Albert Willemetz - Musique de Casimir Oberfeld - par Maurice Chevalier (enregistré en novembre 1939, pendant la "Drôle de Guerre")
Par précaution on a beau mettre
Des croisillons à nos fenêtres
Passer au bleu nos devantures
Et jusqu'aux pneus de nos voitures
Désentoiler tous nos musées

Paris sera toujours Paris!
La plus belle ville du monde
Malgré l'obscurité profonde
Son éclat ne peut être assombri

Méfie-toi de la patrouille
Paroles de Georgius - Musique de Tremolo - par Georgius
Si tu sors sans ton papa,
Méfie-toi de la pa-pa,
Méfie-toi de la pa-pa,
De la patrouille;
Car son chef le grand Popol
N'aime pas qu'on batifol',
C'est un gars qui s'pouss' du col
Et qui boit des alcools...
S'il te voit sans ton papa
Y' n'te ratera pas... pas...
Et te f'ra coffrer pa-pa
Par la patrouille.

Chaque chose à sa place
Paroles de Jean Boyer - Musique Georges van Parys - par Jacques Pills
Je sais Madame que dans la vie
Il faut un peu de fantaisie
Mais quoi qu'on fasse,
Il en faut juste ce qu'il faut
L'excès en tout est un défaut
Laissons chaque chose à sa place
Le blé dans la gerbe
Le bleu dans l'azur
Le grillon dans l'herbe
Le trou dans le mur [...]

En vélo
(refrain à pédales)
Paroles de Georgius - Musique de Roger Birgé - par Georgius
Comme on ne trouve plus de carburant
J'ai vendu ma bagnole trois cents francs
Et v'lan
Je m'suis payé un vélo hors concours
Qui part le matin au quart de tour
Cet amour
J'ai diminué de cent pour cent mes frais
Je n'use que de l'essence de jarret
C'est vrai
J'en ai vu d'autres et des types de choix
Pédaler devant moi.

Je suis parti l'autre jour de Puteaux
En vélo
J'ai vu des p'tits des grands des minces des gros
En vélo

La boîte à musique
Paroles de Jacques Bataille-Henri - musique de Roger Sinclair - par Elyane Celis
Dans une boite à musique
Dormait depuis longtemps
Un doux refrain romantique
Dont l'air était charmant
Une voix de femme y murmurait
Cet aveu tendre et discret

Mon cœur est à vous
Ce soir et pour toujours
Mon cœur est à vous
Avec tout son amour

La choupetta
Paroles Jacques Bataille-Henri - Musique de Jararaca et Vicente Paiva - par Maurice Chevalier
(adaptation de la chanson brésilienne Mamãe eu quero de 1936)
Une choupetta, savez-vous c' que c'est qu' ça ?
C'est un mot rigolo qui vient de Rio de Janeiro
Là-bas chaque enfant, bercé par sa maman
S'amuse à chanter après avoir pris sa tétée

Mama, ô ! Mama ! Ô ! Mama, mama
Mama, c'est bon une choupetta
Ah ! La choupetta
Ah ! La choupetta
Ah ! C'est bon, la chou, la chou, la choupetta

J'ai perdu d'avance
Paroles de Jacques Larue - Musique de Jean Lutèce - par Annette Lajon
L'amour est un jeu comme un autre
Avec le bonheur pour enjeu
Le gagnant est celui des deux
Qui n'aime pas autant que l'autre
A quoi bon le nier mon chéri
Avec toi j'ai compris...

J'ai perdu d'avance
Je t'appartiens
Je suis sans défense
Quand tu me tiens

On prend l'café au lait au lit
Paroles et musique de Pierre Dudan - par Jean Veldy
Les cafés-crèmes dans les bars de Paris
On les connaît on les aime
Chaque Parisien un beau jour en a pris
Et reprend toujours les mêmes
Mais quand viennent les vacances
Il suffit de s'en aller
Dans la montagne où l'agence
Nous dit qu'on fabrique du bon lait
On arrive que c'est beau
Voilà les vaches les veaux et les oiseaux
Les hôtels les jardins les prairies les sapins
Et chaque matin
On prend l'café au lait au lit
Avec des gâteaux et des croissants chauds

Lis-moi dans la main, tzigane
[tango]
Paroles de Henri Wernert - Musique de Jacques Fuller - par Marie-José
Le soir descend
Quel est ce passant
Là-bas qui vient?
C’est un bohémien;
Des gens m’ont dit qu’il dévoilait
De l’avenir, les mille et un secrets...
Holà... gitan
Auprès de moi, viens-t’en :
Révèle moi
Ce que tu vois

Lis-moi dans la main, Tzigane
Dis-moi quel est mon destin :
Richesse, honneurs,
Amour, bonheur,
Tous les rêves de mon cœur

Paradis perdu
Paroles de Roger Fernay- Musique de Hans May - par Micheline Presle
(Créée pour le film éponyme d'Abel Gance)
Rêve d'amour
Bonheur trop cout
Au paradis perdu
Tendres espoirs
Bouquet d'un soir
Dont le parfum n'est plus

Sur la route blanche

Paroles de René Pujol - Musique de Raoul Moretti - par Reda Caire
(Créée pour l'opérette Destination inconnue de 1939)
Que je vous aime, d’amour extrême, dimanches d’autrefois
Dans ma mémoire, c’est votre histoire que souvent je revoie
Simples aventures pures, mais touchantes pour moi.

Sur la route blanche
Un petit âne trottinait
C’était un dimanche
Tu nous emmenais promener
Parfois tu me prêtais le fouet
Joyeux, je le faisais claquer
Le petit âne s’en moquait
ça ne le faisait pas presser

Tendrement, tristement
Paroles de Jacques Larue - Musique de A.Siniavine - par André Claveau
Malgré l’affreuse solitude
Où le destin nous a jetés
Le long des heures d’inquiétude
On ne s’est pas vraiment quitté

Tendrement, tristement
Depuis mon départ
Tandis que vous pensez à moi
Mon amour, je pense à vous
Tendrement, tristement

Une charade
Paroles de André Hornez - Musique de Paul Misraki - par Micheline Presle
(Chanson du film Battement de cœur d'Henri Decoin de 1940)
Je connais une devinette
Un peu bête j'en conviens
La réponse sera vite faite
Je commence, écoutez bien

Mon premier c'est un coeur timide
Qui pour moi ne saurait jamais mentir
Mon second c'est deux bras solides
Où l'on peut si bien se blottir
Mon troisième des baisers sonores
Comme on aime à les imaginer
Et mon tout c'est l'homme que j'adore
C'est facile à deviner