19 septembre 2007

L'alphabet de David Lynch et la poétique du baby-talk de Julia Kristeva

En prolongement à la rétrospective des films de David Lynch et à l'introduction que nous avions proposé à l'univers musical du cinéaste, voici son deuxième court métrage réalisé après Six men getting sick (1967), The Alphabet.
C.R. : D’où vient l’idée de The Alphabet ?
D.L. : Peggy, la nièce de ma femme, a fait un cauchemar un soir, et elle s’est mise à réciter l’alphabet d’une manière très étrange. C’est un peu comme ça qu’a débuté
The Alphabet. Le reste est vraiment inconscient.
C.R. : On sent clairement dans le film qu’apprendre est une expérience très déplaisante.
D.L. : C’est une menace. C’est une chose qu’on vous impose. C’est nécessaire, mais ce n’est pas agréable. J’ai été frappé par le fait qu’apprendre, au lieu d’être un processus heureux, se résume le plus souvent à un cauchemar, ça donne des rêves aux gens.
The Alphabet est un petit cauchemar sur la peur liée à l’acquisition du savoir. (David Lynch, entretiens avec Chris Rodley, Cahiers du cinéma, 1998)

Allongez-vous et décrivez-moi votre troubleL'écrivain, philosophe et psychanalyste, Julia Kristeva met en lumière les liens du langage poétique et du prélangage. Son intervention brillante, parfois jusqu'à l'hermétisme rend presque utiles les sous-titres destinés au public anglophone !

Le Langage, cet inconnu. Une initiation à la linguistique, Points Seuil, 1969
La Révolution du langage poétique, Seuil, 1974