31 juillet 2024

Samba da Minha Terra [La samba de mon pays] : chanson brésilienne #23

Samba da Minha Terra
Bando da Lua
Columbia 55245-A (1940)



Samba da minha terra

O samba da minha terra deixa a gente mole
Quando se canta todo mundo bole,
Quando se canta todo mundo bole

Eu nasci com o samba e no samba me criei

do danado do samba nunca me separei


O samba da minha terra deixa a gente mole
Quando se canta todo mundo bole,
Quando se canta todo mundo bole

Quem não gosta do samba bom sujeito não é
Ou é ruim da cabeça ou doente do pé

La samba de mon pays

La samba de mon pays rend les gens tendres
Quand tu chantes, tout le monde danse,
Quand tu chantes, tout le monde danse

Je suis né avec la samba et dans la samba j'ai grandi 
De cette sacrée samba, je ne me suis jamais séparé 

La samba de mon pays rend les gens tendres
Quand tu chantes, tout le monde danse,
Quand tu chantes, tout le monde danse

Qui n'aime pas la samba, c'est pas un bon gars.
Soit il a mal à la tête, soit il a mal aux pieds


Dorival Caymmi a composé Samba da Minha Terra en 1940 pour le groupe Bando da Lua, l'orchestre qui accompagna Carmen Miranda pendant sa tournée aux Etats-Unis.

La chanson a fait l'objet d'innombrables interprétations : parmi les plus marquantes, celle de Dorival Caymmi lui-même (1957), de João Gilberto (1961), et celle de Novos Baianos (1973).

Et aussi celles de Elza Soares, MPB4Beth Carvalho, Rosinha De Valença, Tamba TrioRossa Passos, Baden PowellLio, Bossacucanova, ... 

Playlist autour de Samba da Minha Terra

24 juillet 2024

Bim bom : Parce que mon coeur fait Bim Boum ! (chanson brésilienne #22)




Bim bom

Bim bom bim bim bom 
Bim bom bim bim bom bim bom
Bim bom bim bim bom 
Bim bom bim bim bom bim bim

É só isso o meu baião
E nao tem mais nada não
O meu coração pediu assim, só

Bim bom bim bim bom 
Bim bom bim bim bom bim bom
Bim bom bim bim bom 
Bim bom bim bim bom bim bim

É só isso o meu baião
E nao tem mais nada não
O meu coração pediu assim, só

Bim boum...

Bim boum

Bim boum bim bim boum 
Bim boum bim bim boum bim boum
Bim boum bim bim boum 
Bim boum bim bim boum bim bim

C'est juste ça mon baion*
Et il n'y a rien de plus
Mon cœur l'a voulu comme ça, alors, 

Bim boum bim bim boum 
Bim boum bim bim boum bim boum
Bim boum bim bim boum 
Bim boum bim bim boum bim bim

C'est juste ça mon baion
Et il n'y a rien de plus
Mon cœur l'a voulu comme ça, alors, 

Bim boum...

*Baion = genre musical et danse du Nordeste du Brésil, est basé sur un rythme syncopé à deux temps,  souvent joué avec un accordéon et des percussions (cf. Luiz Gonzaga - Baião) . Ce rythme fait partie du forró. Le baion a été popularisé par la radio dans les années 1940 et 1950 (cf. The Baion (1954) - The Fontane Sisters)

Parce que mon coeur fait Bim Boum !

Bim Bom, écrite et composée par João Gilberto vers 1956, et enregistrée en 1958, est considérée avec Chega de Saudade comme l'une des premières chansons de bossa nova. 

La playlist autour de Bim Bom

17 juillet 2024

A Banda [La fanfare] : chanson brésilienne #21



A Banda

Estava à toa na vida
O meu amor me chamou
Pra ver a banda passar
Cantando coisas de amor

A minha gente sofrida
Despediu-se da dor
Pra ver a banda passar
Cantando coisas de amor

O homem sério que contava dinheiro parou
O faroleiro que contava vantagem parou
A namorada que contava as estrelas
Parou para ver, ouvir e dar passagem



A moça triste que vivia calada sorriu
A rosa triste que vivia fechada se abriu
E a meninada toda se assanhou
Pra ver a banda passar
Cantando coisas de amor

O velho fraco se esqueceu do cansaço e pensou
Que ainda era moço pra sair no terraço e dançou
A moça feia debruçou na janela
Pensando que a banda tocava pra ela


A marcha alegre se espalhou na avenida e insistiu
A Lua cheia que vivia escondida surgiu
Minha cidade toda se enfeitou
Pra ver a banda passar cantando coisas de amor



Mas para meu desencanto
O que era doce acabou
Tudo tomou seu lugar
Depois que a banda passou

E cada qual no seu canto
Em cada canto uma dor
Depois da banda passar
Cantando coisas de amor
Depois da banda passar
Cantando coisas de amor

La fanfare

J'étais sans but dans la vie
Mon amour m'a appelé
Pour voir passer la fanfare
Chanter les choses de l'amour

Mon peuple qui souffrait
A dit adieu à la douleur
Pour voir passer la fanfare
Chanter les choses de l'amour

L'homme sérieux qui comptait l'argent s'est arrêté
Le gardien de phare qui comptait ses avantages s'est arrêté
L'amoureuse qui comptait les étoiles
S'est arrêtée pour voir, écouter et laisser le passage

La fille triste qui vivait renfermée a souri
La rose qui vivait refermée s'est ouverte
Et tous les enfants ont trépigné
Pour voir passer la fanfare
Chanter les choses de l'amour

Le vieil homme faible oublia sa fatigue et pensa
Qu'il était assez jeune pour sortir en terrasse et danser
La fille moche s'est penchée à la fenêtre
Pensant que la fanfare jouait pour elle

La joyeuse marche s'est déployée sur l'avenue et a continué
La pleine lune qui demeurait cachée est apparue
Ma ville entière s'était décorée
Pour voir passer la fanfare en chantant les choses de l'amour

Mais pour ma consternation
La fête est terminée
Tout a repris sa place
Après la fanfare passée

Et chacun dans son coin
Dans chaque coin une souffrance
Après le passage de la fanfare
Chanter les choses de l'amour
Après le passage de la fanfare
Chanter les choses de l'amour
(traduction littérale et approximative)

 A Banda, est sorti sur le premier album du chanteur  : Chico Buarque de Hollanda (1966). La chanson  écrite et composée pour participer au 2e Festival de Musique Populaire Brésilienne organisé par TV Record y fut primée, chantée en public successivement par Chico Buarque et Nara Leão

Chico Buarque raconte que pour écrire A banda, il avait été inspiré par la chanson Ensaio geral (Répétition générale) de Gilberto Gil. (Vão sair no carnaval / É preciso vir à rua / Esperar pela passagem / É preciso ter coragem / E aplaudir o pessoal [Ils sortent pendant le carnaval / Il faut venir dans la rue / Attendre le passage / Il faut avoir du courage / Et applaudir les gens]

Ce premier trophée pour Chico Buarque connaitra un immense succès populaire au Brésil, et un peu partout dans le monde. Repris au Portugal par Simone de Oliveira (1966), en anglais par Astrud Gilberto (1967), en italien par Mina (1967), en français par Dalida (1967), en version instrumentale aux Etats-Unis par le trompettiste Herb Alpert et son Tijuana Brass (1967), en allemand par France Gall (1968),.. et même en tchèque par Vladěna Krumlová (1969) !
(source pt.wikipedia)


La playlist autour de A Banda

14 juillet 2024

Cotidiano [Quotidien] : chanson brésilienne #20




Cotidiano

Todo dia ela faz tudo sempre igual
Me sacode às seis horas da manhã
Me sorri um sorriso pontual
E me beija com a boca de hortelã

Todo dia ela diz que é pra eu me cuidar
E essas coisas que diz toda mulher
Diz que está me esperando pro jantar
E me beija com a boca de café

Todo dia eu só penso em poder parar
Meio dia eu só penso em dizer não
Depois penso na vida pra levar
E me calo com a boca de feijão

Seis da tarde como era de se esperar
Ela pega e me espera no portão
Diz que está muito louca pra beijar
E me beija com a boca de paixão

Toda noite ela diz pra eu não me afastar
Meia-noite ela jura eterno amor
E me aperta pra eu quase sufocar
E me morde com a boca de pavor

Quotidien

Tous les jours, elle fait tout pareil
Me secoue à six heures du matin
Me donne un sourire ponctuel
Et m'embrasse avec sa bouche mentholée

Chaque jour, elle me dit de prendre soin de moi
Et ces choses que disent toutes les femmes 
Elle dit qu'elle m'attend pour le dîner
Et m'embrasse avec sa bouche au goût de café

Toute la journée, je ne pense qu'à pouvoir m'arrêter
A midi, je pense juste à dire stop
Puis je pense à la vie qu'il faut mener
Et je me tais avec ma bouche pleine de haricots

A six heures comme prévu
Elle m'attend à la grille
Elle me dit qu'elle brûle de m'embrasser
Et m'embrasse avec sa bouche pleine de passion

Toutes les nuits, elle me dit de ne pas m'en aller
A minuit, elle me jure un éternel amour
Et me serre jusqu'à presque m'étouffer
Et me mord avec sa bouche pleine de peur
(traduction littérale et approximative)


Ecrite et composée par Chico Buarque , pour son album Construção (1971), la chanson fut utilisée comme générique d'ouverture du feuilleton Como Salvar Meu Casamento [Comment sauver mon mariage] en  1979.
En 2003, le DJ Marcelinho da Lua en a enregistré une version remix Jungle DnB, avec au chant Seu Jorge. . 


La playlist autour de Cotidiano

10 juillet 2024

Se todos fossem iguais a você [Someone to Light Up My Life] [Si tout le monde était comme toi] : chanson brésilienne #19




Se todos fossem iguais a você

Vai tua vida,
Teu caminho é de paz e amor
Vai tua vida é uma linda canção de amor
Abre os teus braços
E canta a última esperança
A esperança divina de amar em paz

Se todos fossem iguais a você
Que maravilha viver
Uma canção pelo ar,
Uma mulher a cantar
Uma cidade a cantar,
A sorrir, a cantar, a pedir
A beleza de amar
Como o sol,
Como a flor,
Como a luz
Amar sem mentir,
Nem sofrer

Existiria verdade,
Verdade que ninguém vê
Se todos fossem no mundo iguais a você

Si tout le monde était comme toi

Va ta vie,
Ton chemin est fait de paix et d'amour
Va ta vie est une belle chanson d'amour
Ouvre tes bras
Et chante la dernière espérance
L'espérance divine d'aimer en paix

Si tout le monde était comme toi
Comme ce serait merveilleux de vivre
Une chanson dans l'air,
Une femme qui chante
Une ville qui chante,
Souriant, chantant, demandant
La beauté d'aimer
Comme le soleil,
Comme la fleur,
Comme la lumière
Aimer sans mentir,
Ni souffrir

Il y aurait de la vérité,
Une vérité que personne ne voit
Si tout le monde sur cette terre était comme toi
(traduction littérale et approximative)


Se Todos Fossem Iguais A Você a été composé par Antônio Carlos Jobim, avec des paroles de Vinicius de Moraes, pour la pièce Orfeu da Conceição (1956).

Créé sur disque par le chanteur Robert Paiva, c'est devenu l'un des joyaux de la chanson brésilienne, avec les versions de Vicente Celestino, Maysa, Sylvia Telles, Tom Jobim, Vinicius de Moraes et Maria Creuza, Gal Costa, Baden PowellMaria Bethânia, ...

Ce "latin theme for lovers" sera adapté en anglais par Gene Lees sous le titre Someone to Light Up My Life, et intégré au répertoire des musiciens de jazz, des crooners et des chanteuses de charme : Frank Sinatra, Shirley Horn, Charlie Byrd, Sarah VaughanKenny BurrellTony Bennett, Percy Faith, Scott Walker, ...

La playlist autour de Se todos fossem iguais a você

06 juillet 2024

A Felicidade [Le bonheur] : chanson brésilienne #18







A Felicidade

Tristeza não tem fim
Felicidade sim
A felicidade é como a gota
De orvalho numa pétala de flor
Brilha tranquila
Depois de leve oscila
E cai como uma lágrima de amor
A felicidade do pobre parece
A grande ilusão do carnaval
A gente trabalha o ano inteiro
Por um momento de sonho
Pra fazer a fantasia
De rei ou de pirata ou jardineira
e tudo se acabar na quarta feira
Tristeza não tem fim
Felicidade sim
A felicidade é como a pluma
Que o vento vai levando pelo ar
Voa tão leve
Mas tem a vida breve
Precisa que haja vento sem parar
A minha felicidade está sonhando
Nos olhos da minha namorada
É como esta noite
Passando, passando
Em busca da madrugada
Falem baixo, por favor
Prá que ela acorde alegre como o dia
Oferecendo beijos de amor
Tristeza não tem fim
Felicidade sim

Le bonheur

La tristesse n'a pas de fin
Le bonheur si
Le bonheur est comme une goutte
De rosée sur une pétale de fleur
Elle scintille, tranquille
Puis oscille légèrement
Et tombe comme une larme d'amour
Le bonheur des pauvres ressemble à
La grande illusion du carnaval
Nous travaillons toute l'année
Pour un instant de rêve
Pour réaliser le fantasme d'être
Roi, pirate ou jardinier
et tout se termine le mercredi
La tristesse n'a pas de fin
Le bonheur si
Le bonheur est comme une plume
Que le vent emporte dans l'air
Vole si légèrement
Mais sa vie est brève
Il faut qu'il y ait du vent sans cesse
Mon bonheur, c'est de rêver
Dans les yeux de mon aimée
C'est comme cette nuit
Passée, passée
A la recherche de l'aube
Parle moins fort, s'il te plaît
Pour qu'elle se réveille heureuse comme le jour
En offrant des baisers d'amour
La tristesse n'a pas de fin
Le bonheur si
(trad. littérale et approximative)

L'affiche du film

A felicidade
est une chanson composée en 1958 par Antônio Carlos Jobim, sur des paroles de Vinícius de Moraes, pour le film franco-brésilien Orfeu Negro [Black Orpheus] de Marcel Camus, sorti en 1959. Le scénario du film transpose le mythe d'Orphée et Eurydice dans les favelas de Rio de Janeiro, pendant le Carnaval. Orfeu Negro remporte la Palme d'or au Festival de Cannes en 1959 et l' Oscar du meilleur film étranger en 1960, en focalisant l'attention du monde entier sur les chansons de  Jobim et Moraes et lançant l'engouement pour la bossa nova.

L'affiche de la pièce Orfeu da Conceição (1956) par l'artiste Djanira

Tom Jobim avait déjà écrit  plusieurs chansons et musiques pour la pièce de théâtre Orfeu da Conceição de Vinícius de Moraes créée à Rio en 1956. Mais le producteur français du film, Sacha Gordine leur demanda de nouveaux titres. Le duo écrivit ainsi trois nouvelles chansons :  A felicidade, Frevo et O nosso amor.
C'est Agostinho dos Santos qui chante A felicidade pendant le générique d'ouverture du film, il est accompagné à la guitare accompagné par Roberto Menescal.

Ce titre, devenu un des standards de la bossa nova, a fait l'objet de nombreuses interprétations par les plus grands noms de la chanson brésilienne : João Gilberto, Sylvia Telles, Antônio Carlos Jobim, Astrud Gilberto, Bola Sete, Vinicius de Moraes, Tom Zé, Nara Leão, Gal Costa, Quarteto em Cy, Milton Nascimento, ...

... du jazz et de la variété internationale : Willie Bobo, Billy EckstineCharlie Byrd, The Ramsey Lewis Trio, Cal Tjader, Ella Fitzgerald, Joe Henderson, ... et Sacha Distel à la guitare !

Sans oublier la version française Adieu Tristesse interprétée "en mode Francis Lopez" toute en trémolos et roucoulades concurremment par André Dassary et par Georges Guétary.

La playlist autour de A felicidade