25 décembre 2020

SO 2020 ! les 50 albums POP de l'année






  1. BENEE ‎– Hey U X - Republic Records
  2. SoKo - Feel Feelings - Because Music
  3. Real Estate ‎– The Main Thing - Domino
  4. Windowspeak - Plum - Captured Tracks
  5. Washed Out - Purple Noon - Sub Pop
  6. Helena Deland - Someone New - Luminelle Recordings
  7. Holy Wave - Interloper - The Reverberation Appreciation Society
  8. Peaking Lights - E S C A P E - Dekmantel
  9. LA Priest - Gene - Domino
  10. Destroyer - Have we met - Merge Records
  11. Zachary Cale - False Spring
  12. Damaged Bug - Bug On Yonkers - Castle Face
  13. Vinyl Williams - Azure - Requiem pour un Twister
  14. Ryan Power ‎– Mind The Neighbors - Feeding Tube Records
  15. Boy Pablo - Wachito Rico - 777 Music
  16. Jerry Paper - Abracadabra - Stones Throw Records
  17. Jack Name - Magic touch - Mexican Summer
  18. Andy Shauf ‎– The Neon Skyline - Anti-
  19. Annie - Dark Hearts - Annie Melody
  20. TOPS - I feel alive - TOPS
  21. Badge Époque Ensemble ‎– Self Help - Telephone Explosion Records ‎
  22. Whitney - Candid - Secretly Canadian
  23. Still Corners - The last exit - Wrecking Light
  24. Modern Nature - Annual - Bella Union
  25. Poolside - Low season - Pacific Standard Records
  26. Kevin Morby - Sundowner - Dead Oceans
  27. Noveller ‎– Arrow - Ba Da Bing !
  28. Tycho ‎– Simulcast - Ninja Tune
  29. Calvin Love ‎– Night Songs - Taxi Gauche Records
  30. Julianna Barwick - Healing Is A Miracle - Ninja Tune
  31. Woods - Strange To Explain - Woodsist
  32. White Poppy ‎– Paradise Gardens - Not Not Fun Records
  33. The Proper Ornaments - Mission Bells - Tapete Records
  34. Surface To Air Missive ‎– Shelly's Gone - Shelly
  35. White Denim - World As A Waiting Room - Radio Milk Records
  36. Baths - Pop Music / False B-Sides II - Tugboat Records
  37. Wolf Parade - Thin Mind - Sub Pop
  38. Lanterns On The Lake ‎– Spook The Herd - Bella Union
  39. Madeline Kenney ‎– Sucker's Lunch - Carpark Records
  40. Kaitlyn Aurelia Smith ‎– The Mosaic Of Transformation
  41. Porches - Ricky Music - Domino
  42. Yumi Zouma ‎– Truth Or Consequences - Polyvinyl Record Company
  43. Phantom Posse / Forever Underground
  44. George Clanton & Nick Hexum - George Clanton & Nick Hexum - 100% Electronica
  45. My Morning Jacket ‎– The Waterfall II - ATO Records
  46. Peel Dream Magazine - Agitprop Alterna - Slumberland
  47. The Lemon Twigs ‎– Songs For The General Public - 4AD
  48. Young Gun Silver Fox - Canyons - Légère Recordings, Candelion
  49. Moon Diagrams ‎– Trappy Bats - Geographic North
  50. King Krule - Man Alive! - True Panther Sounds, Matador


12 octobre 2020

Automne 2020 : neuf albums à découvrir






Une sélection curieuse de l'actualité musicale, pour partager quelques recommandations et aborder l'univers d'artistes d'aujourd'hui, émergents ou confirmés, en leur accordant une écoute patiente et attentive, dans l'abondance des sorties du moment. 





Woods

"Strange to explain"(Woodsist, 2020)
Groupe de Brooklyn, Woods était au départ en 2005 le projet solo de Jeremy Earl qui jouait à l'époque dans Meneguar. Il fut rejoint notamment par Jarvis Taveniere également membre de Meneguar et par Kevin Morby qui fait depuis la carrière solo que l'on connait. Jeremy Earl est également le fondateur de l'incontournable label Woodsist (Kevin Morby, Kurt Vile, Ducktails, Mac Demarco, White Fence, ...)
[allmusic, discogs, bandcamp]
(folk rock indé)



LA Priest

"GENE"(Domino, 2020)
Projet solo de l'anglais Samuel Eastgate (alias Sam Dust), chanteur et leader de Late of the Pier et compère de Connan Mockasin du projet zinzin Soft Hair (2016). 
Une pop dansante, exentrique et accrocheuse, parfois déroutante, mais jamais saoulante qui interessera les fans de Prince et/ou de Kevin Barnes (Of Montreal). 
[allmusic, discogs, bandcamp]
(electro pop funk)




Torres

"Silver Tongue"(Merge Records, 2020)
Née en 1991 en Géorgie, Mackenzie Scott est une chanteuse multi-instrumentiste, auteure compositrice, au style assez proche de Mitski, Sharon Van Etten, Aldous Harding. Silver Tongue, son 4ème album, est certainement le plus abouti. Le mixage signé Jorge Elbrecht scelle le sceau de la qualité. 
[allmusic, discogs, bandcamp]
(pop rock)



Kate NV

"Room For The Moon"(Rvng Intl., 2020)
Kate Shilonosova est une artiste russe d'adoption moscovite, originaire de Kazan. Après avoir formé en 2011 Glintshake, un groupe de noise dans la veine de Sonic Youth, et travaillé avec le Moscow Scratch Orchestra les pièces du compositeur Cornelius Cardew, elle participe à la Red Bull Music Academy de Tokyo en 2014. Room For The Moon, son 3ème album, le plus abordable, est édité comme le précédént Для [= For],  chez Rvng Intl., un label de Brooklyn.
[allmusic, discogs, bandcamp]
(electro expérimentale, art pop)



Modern Nature

"Annual"(Bella Union, 2020)
Groupe londonien constitué autour de Jack Cooper (Ultimate Painting, Mazes) et de Will Young (Beak, Moon Gangs) agrégeant pop folk nonchalante et mélancolique, jazz modal (le saxophone de Jeff Tobias) et post-rock slowcore. 
[allmusic, discogs, bandcamp]
(pop folk)



The Jayhawks

"XOXO"(Sham, 2020)
Groupe formé en 1985 à Minneapolis, par les deux chanteurs, guitaristes, auteurs-compositieurs : Mark Olson et Gary Louris. 35 ans après, The Jayhawks restent les dignes héritiers du meilleur du folk rock américian (Gram Parsons, Neil Young, The Band, The Byrds, Big Star). Ils n'ont toujours pas acquis la reconnaissance qu'ils méritent, mais qu'importe, XOXO, leur 11ème album studio sonne déjà comme un classique. 
[allmusic, discogs, bandcamp]
(Country rock)



Widowspeak

"Plum"(Captured Tracks, 2020)
Duo de Brooklyn constitué en 2010 par Molly Hamilton et Robert Earl Thomas. Plum, leur 5ème album est de loin le plus réussi. 
[allmusic, discogs, bandcamp]
(dream pop, jangle pop)



I Break Horses

"Warnings"(Captured Tracks, 2020)
Formation suédoise, active depuis 2008, emmenée par la chanteuse, musicienne et compositrise Maria Lindén et le parolier Fredrik Balck. La pop mélancolique et ouatée qui émane de leur 3ème album Warnings plaira aux fans de Beach House et des Chromatics
[allmusic, discogs, bandcamp]
(dream pop, shoegaze)





Deerhoof

"Future Teenage Cave Artists"(Joyful Noise, 2020)
Formation protéiforme et expérimentale, impossible à ranger sous une seule bannière : noise pop, post-rock, Deerhoof fait figure de groupe de référence depuis un quart de siècle. Formé en 1994 à San Francisco autour du  guitariste Rob Fisk, du batteur et clavier Greg Saunier et rejoint l'année suivante par la chanteuse et multi-instrumentaliste Satomi Matsuzaki, puis par le guitariste John Dieterich et même un temps par le génial Chris Cohen,  le groupe évolue dans une démarche de recherche sans cesse renouvellée après plus d'une vingtaine d'albums à leur actif. Future Teenage Cave Artists qui flirte avec le jazz en est à nouveau la preuve. 
[allmusic, discogs, bandcamp]
(pop rock d'avant-garde, lo-fi)


14 juillet 2020

Le capharnaüm #82 : à la place de tout ceci, une petite étiquette.

Un sentiment soudain de désolation l’étreignit. Il avait joliment gâché sa vie. Il avait maintenant quarante-six ans, et il passait son temps dans le living-room à s’amuser avec un concours de journal. Pas d’emploi rémunéré légitime, pas de femme, pas d’enfants, pas de maison à lui. Et il jouait avec la femme d’un voisin. 
Vic avait raison : une vie dénuée de valeur. 
Je ferais aussi bien d’abandonner, décida-t-il. Le concours, tout. D’aller me promener ailleurs, de faire autre chose. D’aller suer sous les derricks avec un casque d’aluminium, de ratisser des feuilles mortes, de gratter des chiffres dans le bureau d’une compagnie d’assurances, de magouiller dans l’immobilier.
N’importe quelle autre occupation serait plus adulte, comporterait davantage de responsabilités, m’arracherait à mon enfance prolongée, à cette marotte, comme si je passais mon temps à assembler des modèles réduits d’avions. 
L’enfant qui le précédait obtint sa sucrerie et s’éloigna en courant. Ragle posa sa pièce de cinquante cents sur le comptoir. 
« Auriez-vous de la bière, par hasard ? » Sa voix lui parut bizarrement menue et lointaine. Le vendeur en tablier blanc, casquette sur la tête, le regardait, le regardait sans bouger. Rien ne se produisit. Aucun son nulle part. Enfants, voitures et vent : tout s’était tu. 
La pièce de cinquante cents tomba, s’enfonça dans les bois et s’évanouit. 
Je suis en train de mourir, songea Ragle. Ou bien… 
La terreur le saisit ; il voulut parler mais ses lèvres le trahirent. Il était désormais prisonnier du silence.
Encore une fois, non ! Non ! Cela m’arrive encore une fois. 
La buvette se désagrégea en fines molécules incolores et sans traits. Ragle se mit à voir au travers, se mit à voir la colline derrière, les arbres et le ciel. Il vit la buvette quitter l’existence, avec son propriétaire, la caisse, l’énorme distributeur de boissons à l’orange, les robinets de Coke et de bière sans alcool à la pression, le réfrigérateur garni de bouteilles, le gril à hot dogs, les pots de moutarde, les cônes empilés, les rangées de lourds couvercles ronds en métal sous lesquels se trouvaient les différents parfums de glace. 
À la place de tout ceci, une petite étiquette. Ragle tendit la main et s’en empara. Sur le papier était imprimé en capitales : 
BUVETTE

Philip K. Dick, Le temps désarticulé (1959), trad. de Philippe R. Hupp (1975)



Novos Baianos - A Menina Dança (1972)


wikipédia -  discogs


Rosinha de Valença - Consolação (1966)


wikipedia - discogs

Cesar Camargo Mariano e Prisma - Ponte das Estrelas (1986)


wikipédia - discogs


Vinicius de Moraes, Tom Jobim, Toquinho, Miúcha - Canto de Ossanha (1978)


Vinicius de Moraes - wikipédia - discogs
Antônio Carlos Jobim - wikipédia - discogs
Toquinho - wikipédia - discogs
Miúcha - wikipédia - discogs

Egberto Gismonti Naná Vasconcelos - Dança das Cabeças (1996)


Egberto Gismonti - wikipédia - discogs
Naná Vasconcelos - wikipédia - discogs

22 juin 2020

Le capharnaüm #81 : désormais, sa vie avait un sens : c'était la vie d’un collectionneur

Désormais, sa vie avait un sens : c'était la vie d’un collectionneur. Soir après soir, il classait ses coupures, les comptait sous les yeux indulgents de Mme Povondra qui savait bien que tous les hommes sont à moitié fous, à moitié enfants ; mieux vaut jouer avec des coupures que d’aller au café ou de jouer aux cartes. Elle alla même jusqu’à faire de la place pour ses boîtes dans son armoire à linge — peut-on demander davantage à une femme et à une ménagère !

G.H. Bondy lui-même fut frappé, je ne sais trop à quelle occasion, des connaissances encyclopédiques de M. Povondra en matière de salamandres. Un peu timidement, M. Povondra lui avoua qu’il collectionnait tout ce qui s’imprimait sur les salamandres et lui montra ses boîtes. [...] M.Bondy ordonna tout simplement aux bureaux du Syndicat des Salamandres d’envoyer à Povondra toutes les coupures sur les salamandres dont on avait pas besoin pour les archives ; et M. Povondra, heureux et quelque peu débordé, recevait journellement des paquets de documents dans toutes les langues du monde ; et c’étaient surtout les journaux imprimés en cyrillique, en grec, en hébreu, en arabe, en chinois en bengali, en tamil en javanais ou en taali qui lui inspiraient un pieux respect. 

— Qui croirait, se disait-il en les contemplant, que sans moi tout cela ne serait pas ? 

Comme nous l’avons déjà dit, la collection de M. Povondra contient beaucoup de documents sur toute l’histoire des salamandres ; cela ne veut pas dire qu’elle pourrait satisfaire un historien sérieux. D’abord, M. Povondra, qui n’avait pas reçu une formation spécialisée dans le domaine des sciences historiques auxiliaires ni dans celui des méthodes archivistiques, n’indiqua pas sur les coupures ni leur source ni leur date ; ce qui fait qu’en général, nous ignorons même quand tel ou tel document a été publié. 
Deuxièmement, vu l’abondance du matériel qui s’accumulait entre ses mains, M. Povondra avait surtout tendance à conserver les articles longs, qu’il croyait être les plus importants, et à jeter les nouvelles brèves et les dépêches dans la caisse à charbon ; de sorte qu’il ne nous reste sur cette période que bien peu d’informations et de faits. Troisièmement, la main de Mme Povondra joua un grand rôle dans cette affaire : quand les boîte de M. Povondra menaçaient de déborder, elle retirait silencieusement, en secret, une partie des coupures pour les brûler ; cela se produisait plusieurs fois par an. Elle épargnait seulement celles qui ne s'accumulaient pas si vite, comme les collections malabares, tibétaines ou coptes ; ces collections sont presque complètes mais, vu certaines lacunes dans notre culture, elles ne nous servent pas à grand-chose. [...] ce n'est que par hasard que nous sont parvenus des documents sur certaines phases de cette grande période de l'histoire mondiale que nous tâcherons, malgré toutes les lacunes, de résumer sous le titre : La Civilisation en Marche.
Karel Čapek, La Guerre des salamandres (1936), traduit du tchèque par Claudia Ancelot



Erwin Schulhoff - Cinq études de jazz (1926)


Markus Schlemmer, piano
Erwin Schulhoff (1894-1942) - wikipédia - musicologie.org



Jazz Q Praha - Pralesní píseň


discogs - wikipédia



Bohuslav Martinů - Fantaisie pour theremin


Thorwald Jørgensen, theremin
Bohuslav Martinů (1890-1959) - wikipédia


The Plastic People Of The Universe - Fuddle Duddle Osh Kosh (1972)


wikipedia - discogs



Leoš Janáček - Sinfonietta - London Symphony Orchestra, Simon Rattle


Barbican Hall, Londres, septembre 2018

31 mai 2020

Le capharnaüm #80 : nous avons une règle très simple : la composition doit être vraie


Pour décider si c’est «Bien» ou «Pas bien», nous avons une règle très simple : la composition doit être vraie. Nous devons décrire ce qui est, ce que nous voyons, ce que nous entendons, ce que nous faisons. 
Par exemple, il est interdit d’écrire : «Grand-Mère ressemble à une sorcière» ; mais il est permis d’écrire : «Les gens appellent Grand-Mère la Sorcière.» 
Il est interdit d’écrire : «La Petite Ville est belle», car la Petite Ville peut être belle pour nous et laide pour quelqu’un d’autre. 
De même, si nous écrivons : «L’ordonnance est gentil», cela n’est pas une vérité, parce que l’ordonnance est peut-être capable de méchancetés que nous ignorons. Nous écrirons simplement «L’ordonnance nous donne des couvertures». 
Nous écrivons : «Nous mangeons beaucoup de noix», et non pas : «Nous aimons les noix», car le mot «aimer» n’est pas un mot sûr, il manque de précision et d’objectivité. «Aimer les noix» et «aimer notre Mère», cela ne peut pas vouloir dire la même chose. La première formule désigne un goût agréable dans la bouche, et la deuxième un sentiment. 
Les mots qui définissent les sentiments sont très vagues ; il vaut mieux éviter leur emploi et s’en tenir à la description des objets, des êtres humains et de soi-même, c’est-à-dire la description fidèle des faits.
Agota Kristof "Le grand cahier"



Veronika Harcsa - Bálint Gyémánt - Vetettem violát [J'ai semé des violettes]


Vetettem violát várom kinyílását / S az én édesemnek visszafordulását / Kinyílt a viola ki is virágoza / De az én édesem nem jött vissza soha
[J'ai semé des violettes, j'attends avec impatience leur floraison / comme le retour de ma chérie / La violette a éclos, puis elle a fleuri / Mais ma douce ne m'est jamais revenue]
Veronika Harcsa (chant) - discogs - wikipedia
Bálint Gyémánt (guitare) - discogs
album : Veronika Harcsa & Bálint Gyémánt - Shapeshifter (Traumton Records, 2019)



Cseh Tamás - Paraszt [Paysan]


Már azt hittük, nem létezik, / de lám táncol és túr ez itt, / e gaz magyar paraszt. / Földműves ő és táncoló, / még létező, mint látható, és / gaz, mint látjuk azt.
[Nous pensions qu'il n'existait pas, / mais je le vois danser et monter ici, / ce paysan hongrois bizarre. / Il est agriculteur et danseur, / il existe toujours comme on le voit ainsi que les / mauvaises herbes comme on le voit.]
Cseh Tamás (1943-2009) - wikipédia - discogs



András Dés Rangers: Dóra’s Song

János Ávéd - saxophone ténor ; Márton Fenyvesi - guitare ; Mátyás Szandai - contrebasse ; András Dés - percussions : "objets trouvés" album :András Dés Rangers "Einschließlich"

Syrius - Dream About the Dance of the Flowers

Le groupe hongrois Syrius formé à Budapest en 1962 par Zsolt Baronits (saxophone)jouait principalement de la beat music. Le groupe change de style en 1970 et s'oriente vers le rock progressif et le jazz-rock fusion, avec l'arrivée de Jackie Orszaczky (basse, chant), László Pataki (orgue), Mihály Ráduly (saxophone, flûte) et András Veszelinov (batterie). Grâce à un contact, ils partent en Australie où ils enregistreront leur 1er et meilleur disque "Devil's Masquerade" en 1971. (source : Progarchives)


Béla Bartók - Musique pour cordes, percussion et célesta - Orchestre Philharmonique de Radio France


L'Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Alan Gilbert le 16 Mars 2019 à l'auditorium de Radio France.

24 mai 2020

Le capharnaüm #79 : je le vois d'abord comme, d'une rive à l'autre, un questionnement des formes

La culture est une forme ; toute culture est une matrice de formes. Ces formes valent et signifient par la tension qui les a provoquées, par ce qu’elles ont su retenir de cette tension. Ainsi, dans une forme créée, le signifiant et le signifié coïncident-ils si la forme est vivante, c'est-à-dire si elle est encore animée par l'intuition qui lui a donné naissance, si elle constitue une réplique éclairée, éclairante, à la question obscure qui fut et demeure posée. Indissociable de sa signification, une forme admet donc, jour et nuit d'être interrogée. Un « dialogue » – comme on dit – des cultures, je le vois d'abord comme, d'une rive à l'autre, un questionnement des formes.
Salah Stétié, Ur en poésie, Stock, 1980



Laura Jean - Girls On The TV


Album : Devotion (Chapter Music, 2018)


Kraftwerk - Ruckzuck


 Album : Kraftwerk (Philips, 1970)


Владимир Высоцкий [Vladimir Vyssotski] - Утренняя гимнастика [Gymnastique du matin]




Charles Mingus featuring Eric Dolphy - Meditations on integration


Charles Mingus - contrebasse ; Eric Dolphy - Alto saxophone, clarinette basse, flûte ; Clifford Jordan - saxophone ténor ; Jaki Byard - piano ; Johnny Coles trompette ; Dannie Richmond - batterie
Album : The Great Concert Of Charles Mingus (1964)


Edgard Varèse - Amériques (version 1929) - London Symphony Orchestra- Simon Rattle


 Royal Albert Hall, 2019

10 mai 2020

Playlist de mai : neuf albums à découvrir



Une sélection curieuse de l'actualité musicale, pour partager quelques recommandations et aborder l'univers d'artistes d'aujourd'hui, émergents ou confirmés, en leur accordant une écoute patiente et attentive, dans l'abondance des sorties du moment. 
Pour une reprise progressive, sereine et maîtrisée. No rush, no crunch, no hurry ! Even less than before !




Caroline Says
"No Fool Like An Old Fool"(Western Vinyl, 2018)
Caroline Sallee  a grandi dans le Sud des Etats-Unis, en Alabama et au Texas. Après un 1er album 50 000 000 Elvis Fans Can't Be Wrong en 2014 enregistré dans le sous-sol de ses parents, elle a consacré un album de prises Say Yes! A Tribute to Elliott Smith en 2016. 
No Fool Like An Old Fool est un album est à la fois riche, sobre et séduisant ("the album is at once rich, restrained, and beguiling" - Allmusic).
[allmusic, discogs, bandcamp]
(pop folk lo-fi)


 
The Spirit Of Beehive
"Hypnic Jerks"(Tiny Engines, 2018)
L'Esprit de la Ruche est un groupe de Philadelphie formé en 2014 par Zach Schwartz (ex-Glocca Morra) chanteur et guitariste, accompagné Pat Conaboy (batterie), Kyle Laganella (guitare), Corey Wichlin (multi-instrumentiste) et la bassiste Rivka Ravede. Pour adeptes de weird pop déstructurée avec harmonies glissantes et jeux de guitare tordus à la Alex CalderMild High Club, Drugdealer, Walter TV, et consorts. 
Mention spéciale (un coup de coeur, quoi!)
[allmusic, discogs, bandcamp, pitchfork]
(noisy pop lo-fi)



Lightning Bug
"October Song"(Fat Possum Records, 2020)
Groupe formé à New York en 2014 par la chanteuse et songwriteuse Audrey Kang, avec Kevin Copeland, et Logan Miley.
[allmusic, discogs, bandcamp]
(dream pop, shoegaze)



Jaime Wyatt 
"Felony Blues" EP (Forty Below Records, 2017)
Chanteuse et songwriteuse californienne, Jaime Wyatt se définit comme le croisement de Chrissie Hynde et de Stevie Nicks, ou Tom Petty au féminin. Felony Blues traite de dépression, de toxicomanie et de séjour en prison (pour avoir volé son dealer), et de son rétablissement.
Nouvel album Neon Cross annoncé pour mai 2020.
[allmusic, discogs, bandcamp]
(country folk)



Gia Margaret
"There's Always Glimmer" (Orindal Records, 2018)
Chanteuse, musicienne et auteure-compositrice originaire de Chicago, dans la veine de Weather Station et de Weyes Blood. Son prochain album attendu en juin 2020, promet d'être plus ambient et instrumental.
[discogs, bandcamp]
(pop folk ambient)



Psychedelic Porn Crumpets
"And Now For The Whatchamacallit"(Marathon Artists, 2019)
Groupe de rock garage psychédélique australien, formé en 2014 par le chanteur, guitariste Jack McEwan avec Luke Parish (guitare), Luke Reynolds (basse), et Danny Caddy (batterie). Si vous aimez Unknown Mortal Orchestra ou White Denim
[allmusic, discogs, bandcamp]
(blues rock garage néo-psyché)



Peel Dream Magazine
"Agitprop Alterna"(Slumberland, 2020)
Peel Dream Magazine est un groupe new-yorkais formé en 2017, par Joe Stevens, sous l'influence marquée de Stereolab. Sur le second album, après Modern Meta Physic (2018) il s'est entouré du multi-instrumentiste Kelly Winrich et la chanteuse Jo-Anne Hyun.
[allmusic, discogs, bandcamp]
(dream pop, shoegaze)



Skylar Gudasz
"Cinema"(Suah Sounds, 2020)
La chanteuse-auteure-compositrice de Durham en Caroline du Nord sort un second album après Oleander (2016). For fans of Leonard Cohen, Sharon Van Etten, Aimee Mann and Joni Mitchell.
[discogs, bandcamp]
(folk pop)



Fleet Foxes
"Crack-Up"(Nonesuch, 2017)
Groupe de Seattle, formé en 2006 par le chanteur Robin Pecknold et Skyler Skjelset (guitare, madoline, chant). En 2012, leur 1er batteur Josh Tillman quitte le groupe pour se lancer dans une carrière solo, sous le nom de Father John Misty. Aujourd'hui les 4 autres musiciens du groupe sont Casey Wescott (claviers, mandoline, chant) Christian Wargo (basse, guitare, mandoline, chant) Neal Morgan (Batterie, chant) Morgan Henderson (violon, contrebasse, guitare, flûte traversière, clarinette, percussions, chant)
Peaufinant les harmonies vocales, Fleet Foxes s'inscrit dans la tradition des Beach Boys de Crosby, Still, Nash & Young et la mouvance de Grizzly Bear, Vetiver et Midlake
[allmusic, discogs, bandcamp]
(country folk)

08 mai 2020

My Favorite Things #8 : les albums préférés de Vincent Bouteloup



Certains albums, tels des poèmes que nous connaissons par cœur, nous accompagnent au long des années, des décennies. Chargés de souvenirs, déclencheurs de nos évolutions, témoins de nos cheminements, énigmes résistant à l'usure du temps, traversant les modes, conservant la fraîcheur de la découverte à chaque nouvelle écoute....

Merci à Vincent Bouteloup, bibliothécaire musical à la médiathèque d'Argentan Intercom, auteur de BD, musicien, co-fondateur de Ziklibrenbib et membre du CA de l'ACIM d'avoir répondu à l'invitation.

Genesis – Foxtrot (Charisma, 1972)

4ème album de Genesis. Je le mets ici parce que quelque part cet album a été déterminant dans mon écoute et mes goûts musicaux. J’étais au collège et c’était la grande époque Invisible touch de Genesis. Au supermarché du coin il y avait un bac de K7 soldé et j’ai acheté Foxtrot. Mais quand je l’ai mise dans mon lecteur K7 en rentrant chez moi ça a été la déconfiture totale. Qu’est ce que c’était que cette musique ? Et cette pochette si étrange ? Il me semblait pourtant que c’était la voix de Phil Collins (à l’époque je ne savais pas que Peter Gabriel avait été chanteur du groupe), mais tout était différent. J’avais des sentiments très ambivalents, à la fois ça me révulsait et en même temps ça me fascinait complètement. Par la suite je me suis mis à écouter les premiers Supertramp, puis surtout Pink Floyd, Yes, King Crimson... bref ça m’a fait rentrer dans le rock progressif et surtout ça m’a ouvert sur des choses très différentes que ce j’écoutais sur la FM avant. D’ailleurs ces dernières années, j’ai lu avec grand plaisir certains livres de Aymeric Leroy sur le sujet chez le Mot et le Reste ou de Frédéric Delage. 

Willow farm



Chameleons – The Script of the bridge (Statik, 1983)

1er album du quatuor new wave britannique. Ce disque me suit depuis le lycée. Il fait parti des grandes découvertes que j’ai fait ces années là parmi les 33t de la bibliothèque d’Avranches. A la base, c’est la pochette qui m’avait attiré, et ce sont les entrelacs de guitares que je retiens le plus (tout comme leur album suivant What Does Anything Mean? Basically). Un album injustement méconnu, qui a influencé en partie toute la vague noisy des années 90 et la vague post punk des années 2000 !

Don’t fall



Hüsker Dü – Zen arcade (SST, 1984)

3eme album du trio hardcore punk de Minneapolis. C’est l’album qui m’a appris à aimer les voix hurlées. J’ai longtemps fantasmé sur la musique de Hüsker Dü simplement à la vue de leur typographie et des pochettes des albums, notamment celle de Zen arcade (Internet n’existait pas encore quand j’étais au lycée) et la dimension conceptuelle de l’album (encore un héritage du rock progressif!). Avec Metal circus, ce sont ces 2 albums que je préfère, surtout pour le son de guitare inimitable de Bob Mould et pour la colère qui habite ces morceaux ! D’ailleurs, j’ai adoré sa passionnante autobiographie See a little light au Camion Blanc.

I will never forget you



God Machine - One Last Laugh In A Place Of Dying... (Fiction, 1994)

2ème et dernier album du plus anglais des trios américains. En 1996, je suis allé voir Sophia en concert à Caen (le groupe que Robin Proper-Sheppard a fondé juste après la mort brutale du bassiste de God Machine, Jimmy Fernandez ). Les titres de l’album et Robin Proper-Sheppard ne parlaient que de la disparition de son bassiste, et c’est sans doute le meilleur concert que j’ai jamais vu tellement c’était fort et poignant ! Dans cet album de God Machine, il y a les prémisses de Sophia, mais il y a aussi et surtout une telle tension. J’ai toujours aimé les trios guitare/basse/batterie (comme Hüsker Dü ou les premiers Therapy ? (Babyteeth, Nurse, Pleasure death aussi), surtout l’inventivité dont ces trios font preuve pour se passer d’une deuxième guitare, en l’occurrence God Machine était les maîtres en la matière !

Mama



Pinback – This is a pinback CD (Ace Fu Records, 1999)

1er album du duo californien. Quand je suis arrivé à la médiathèque d’Argentan, la première chose que j’ai fait c’est d’écouter tous les CD de rock/electro que je ne connaissais pas. J’avais gardé ceux avec la pochette la plus moche pour la fin et celui de Pinback en faisait parti ! Je l’ai mis sur ma platine chez moi en pensant zapper vite fait et le ramener (j’en donnais pas cher!), et là la grosse claque. J’ai arrêté ce que j’étais en train de faire et je me suis assis pour tout écouter ! Ces pop songs si simples et évidentes, dépouillées, inventives et reposant surtout sur les vocaux m’ont complètement scotché ! Depuis j’ai tous les albums de Pinback évidemment !

Tripoli


Godspeed you black emperor - Slow Riot For New Zero Kanada E.P. (Constellation, 1999)

1er EP du collectif montréalais. Encore un groupe qui doit beaucoup au rock progressif. J’adore l’intégration des captations (bruits urbains, prêcheurs dans la rue...) et l’ambiance de fin du monde. J’ai beaucoup aimé les premières productions du label Constellation (Do Make Say Think, Frankie Sparo, The Silver Mt. Zion, Set Fire To Flames). Il y avait là un nouveau paysage sonore avec une identité forte qui naissait, c’était une période passionnante !

Moya



Boards of Canada – Geogaddi (Warp, 2002)

4ème album du duo écossais. C’est l’album electro que j’écoute le plus depuis début 2000. C’est l’album que je fais le plus tourner en Espace Image & Son de la médiathèque d’Argentan. Leur musique est complètement intemporelle et organique et une vraie source d’influence. d’influence. Les sorties de Warp des années 90 était fantastique avec des artistes comme Squarepusher, Aphex Twin ou Autechre. Depuis plusieurs années, je trouve que le label a perdu son identité et s’est éparpillé en sortant plein de styles musicaux qu’il n’avait pas auparavant dans son répertoire, c’est dommage !

Music is math



Neurosis – The Eye of the storm (Neurot, 2004)

10ème album du groupe américain, fer de lance du post hardcore. Encore un lien avec le rock progressif, les membres de Neurosis étant fan de la première époque de Pink Floyd (Live at Pompéi notamment). Crépusculaire, lyrique, cet album m’avait accroché parce que le groupe avait intégré des influences atmosphériques lorgnant vers le post-rock. Ça m’a permis d’enchaîner ensuite avec le Somewhere along the highway de Cult Of Luna (puis tous les autres albums), Panopticon de Isis, ou dans le même temps All The Footprints You've Ever Left And The Fear Expecting Ahead de Envy. Bref des choses assez extrêmes (surtout pour les japonnais de Envy). Mi 2000, pour la médiathèque j’ai commencé à travailler avec un disquaire caennais, Paranoïd Records, tenu par Nicolas Bazire, un des guitaristes du groupe post-hardcore Amanda Woodward caennais. Evidemment, il y a avait une grosse sélection hardcore et musiques extrêmes dans leur magasin, et ils m’ont aiguillé vers pas mal de découvertes.

Bridges



Tetarise - Playing in the glow (Kahvi Collective, 2016)


Tetarise est un dj russe spécialisé dans le courant trance. On a tous fait un rêve où on emporte quelque chose de notre rêve, et on a l’impression qu’on le ramène avec nous quand on se réveille. Eh bien j’ai eu ce sentiment là avec les musiques libres, au début où j’ai découvert archive.org et les netlabels, je trouvais ça incroyable qu’il y ai tellement de contenus libres mis à disposition ! Sans Ziklibrenbib je n’aurais sans doute jamais écouté de la trance russe par exemple ! L’electro de Tetarise est hyper synthétique mais chargée d’émotion. J’ai de l’admiration pour ces musiciens (dans le même genre Gridline, Dissolved, Leksha...) qui œuvrent loin des médias traditionnels, souvent sans plan de carrière, avec une certaine philosophie du partage (et celle des netlabels) et qui font juste ça pour l’amour de la musique !

Addicted


***


Comment écoutes-tu la musique aujourd'hui ?
De quatre façons : à la maison sur support CD sur ma chaine hi-fi ; à la maison sur ordinateur et au casque pour les albums mp3 ; au travail sur ordinateur et au casque pour les mp3 et streaming (bandcamp, youtube...) ; en voiture sur mon vieux autoradio K7 (avec ma vieille collection de K7 que j’ai encore !) 
L'autopiedgraphie - K7 Maker



Quelque plateforme de streaming utilises-tu ? 
Au travail je me sers principalement de bandcamp et youtube. Mais aussi de archive.org et freemusic archive pour les albums sous creative commons Chez moi j’écoute peu en ligne, plutôt des albums MP3 téléchargés et des CD.

Continues-tu à acheter des disques ? Des CD ? Des vinyles ? 
Et je me suis remis à acheter des CD d’occase (on trouve vraiment plein de choses à prix très bas! ) de temps en temps sur Internet, albums que j’avais souvent au préalable en K7, il y a quelques années et que je redécouvre grâce à mon super autoradiok7 (mes derniers rachats en date, les 2 premiers Soul Caughing !) !

Comment te tiens-tu au courant de l'actualité musicale ? 
La presse (les Inrocks, Télérama, Rock & Folk...), les webzines et blogs. Mes préférés : MownoXSilence.netMetalorgie.

Comme co-fondateur de ziklibrenbib, est-ce que la musique libre a changé ton écoute, ou le choix des musiques vers lesquelles tu portes ton attention ?
J’ai découvert les musiques libres en recherchant des groupes de post-rock début des années 2000 sur Internet (notamment Milhaven et Jasmin) et aussi à cause d’un netlabel Les Diks qui sautent monté par un copain, Guillaume Cardin (aka David Snug, dessinateur de BD) qui a publié des albums de groupes dans lesquels je jouais. Les artistes gagneraient à connaître plus les Creative Commons, leurs oeuvres sont protégés et ils peuvent autoriser explicitement la diffusion et l’utilisation de leurs musique (remix, samples...), choses avec lesquels ils sont bien souvent d’accord, mais bloqué par défaut par le traditionnel copyright. Avec la musique libre, j’ai élargi ma palette sonore (de choses que je n’écouterais pas en temps normal) ! Et en règle générale, j’aime être surpris par ce que je découvre... Depuis quelques temps, j’écoute aussi d’une autre oreille la musique libre, pour trouver des samples potentiels pour un projet musical basé sur la musique libre fait à mes heures perdues : Iliaque
L'autopiedgraphie -  La genèse du projet ziklibrenbib en BD Ziklibrenbib - Ziklibrenbib 2

Tu es auteur de bandes dessinées, tu as récemment mis en ligne un article Rock et BD en Médiathèque de l'ACIM et signé le visuel des RNBM 2019. Quels liens fais-tu entre le dessin et la musique ?
L’un nourrit l’autre. D’abord j’écoute forcément de la musique quand je dessine, c’est une écoute privilégié parce que le dessin a un fort pouvoir immersif ! Ensuite quand je me suis intéressé à la BD au lycée, c ‘était avec la bande à Margerin (Berberian, Mezzo, PirusPirus, Dodo & Ben Radis, Jano...) donc une BD fortement marqué par le rock. Ça a continué ces dernières années avec par exemple les Lock Groove comix de JC Menu à l’Association, pleins d’anecdotes, d’expérience d’écoutes, ou les livres de Hervé Bourhis (le Petit Livre du Rock pour ne citer que lui). Et l’envie de raconter mes expériences (notamment foireuses) de groupes de rock en BD :

une BD illustrant un peu mon cheminement dans l’écoute de la musique... 
L'autopiedgraphie -  La musique de viking

L'autopiedgraphie


Quelques bandes dessinées auto-éditées et libres faites à mes heures perdues (ou trouvées plutôt ;-)

Ziklibrenbib

est un site consacré aux musiques libres (sous Creative Commons). Il a été créé par Antoine Viry (Médiathèque de Pacé) et moi-même (Médiathèque d’Argentan) en 2012. Le but était de médiatiser les musiques libres au sein des médiathèques (vers les professionnels et le public) en sélectionnant des albums (publication de 3 chroniques hebdomadaires) et en proposant une boîte à outils pour les bibliothécaires. D’autres bibliothèques ont rejoint l’aventure depuis (une quinzaine de chroniqueurs et une trentaine de participants réguliers) et sont venu enrichir les sélections du site à travers les chroniques, mais aussi les compilations et la traditionnelle élection du meilleur titre Ziklibrenbib chaque année. Des tournées d’artistes libres ont aussi pu voir le jour grâce à ce projet !

03 mai 2020

Le capharnaüm #78 : Le mariage de la raison et du cauchemar

Le mariage de la raison et du cauchemar qui a dominé tout le XXe siècle a enfanté un monde toujours plus ambigu. Les spectres de technologies sinistres errent dans le paysage des communications et peuplent les rêves qu’on achète. L’armement thermonucléaire et les réclames de boissons gazeuses coexistent dans un royaume aux lueurs criardes gouverné par la publicité, les pseudo-événements, la science et la pornographie. Nos existences sont réglées sur les leitmotivs jumeaux de ce siècle : le sexe et la paranoïa. La jubilation de McLuhan devant les mosaïques de l’information ultrarapide ne saurait nous faire oublier le pessimisme profond de Freud dans Malaise dans la civilisation. Voyeurisme, dégoût de soi, puérilité de nos rêves et de nos aspirations – ces maladies de la psyché sont toutes contenues dans le cadavre le plus considérable de l’époque : celui de la vie affective.
Cet abandon du sentiment et de l’émotion a préparé la voie à nos plus doux, nos plus réels plaisirs : l’émoi de la souffrance et des mutilations, la vision du sexe comme l’arène idéale – semblable à une culture de pus stérile – où déployer les véroniques de nos perversions, le jeu de nos névroses mené en toute quiétude, et surtout nos capacités apparemment illimitées d’abstraction. Nos enfants ont moins à craindre des voitures sur les autoroutes de demain que du plaisir que nous prenons à calculer les paramètres les plus harmonieux de leurs morts futures.
Instruire des charmes incertains de l’existence dans ce glauque paradis devient de plus en plus le rôle de la science-fiction. Je crois fermement que la SF, loin d’être un rejeton mineur de la littérature contemporaine, en constitue la branche maîtresse – et en tout cas la plus ancienne : une tradition de réponse de l’imagination à la science et à la technologie court sans rupture de H.G. Wells à Aldous Huxley, aux auteurs américains modernes et à des pionniers d’aujourd’hui tel que William Burroughs.
J.G. Ballard - préface de Crash (1973) [extrait]

Ariel Pink - Not Enough Violence


"Time is up your doomsday clock sealed / Carry the cross, boy, and make your bed / In a place where all is unknown / Face behind the mask of the sky... "
KEXP studio (Seattle). février 2015.
Ariel Pink (chant) - ariel-pink.com
Tim Koh (guitare basse) - nts.live/shows/tim-koh
Kenny Gilmore (claviers, chœurs), kennethgilmore.com
Jorge Elbrecht (guitare, chœurs) - jorgeelbrecht.bandcamp.com
Joe Kennedy (claviers, guitare, chœurs) - discogs.com
Don Bolles (batterie, chœurs) - wikipedia.org/wiki/Don_Bolles_(musician)
Album : Ariel Pink's Haunted Graffiti - Pom Pom - 4AD (2014)

Wes Montgomery - Four On Six


Stan Tracey (piano), Rick Laird (contrebasse), Jackie Dougan (batterie) ABC TV, Londres, Mai 1965

Matching Mole - "Gloria Gloom" / "Part of the Dance"


Matching Mole à l'émission Rock en Stock (ORTF) présenté par Pierre Lattés en 1972
Robert Wyatt - batterie, chant, Phil Miller - guitare,  Bill MacCormick - basse, Dave MacRae - claviers.
Matching Mole (taupe combattante) est un jeu de mot sur la traduction française de Soft Machine, "machine molle". Le nom de Soft Machine (le précédent groupe de Robert Wyatt) étant inspiré du titre d'un roman de William Burroughs.


Bobb Trimble & The Crippled Dog Band : You Should See My Girl


Massachusetts, 1983
en.wikipedia.org - discogs


Igor Stravinski dirige L'oiseau de feu