Georges Brassens entretient un lien particulier avec l'Allemagne. Il a 22 ans quand en 1943, il est convoqué pour partir faire son service du travail obligatoire (STO) .
30 avril 2020
25 avril 2020
My Favorite Things #6 : les albums préférés de Marc Petitguyot
Certains albums, tels des poèmes que nous connaissons par cœur, nous accompagnent au long des années, des décennies. Chargés de souvenirs, déclencheurs de nos évolutions, témoins de nos cheminements, énigmes résistant à l'usure du temps, traversant les modes, conservant la fraîcheur de la découverte à chaque nouvelle écoute....
Merci à Marc Petitguyot, bibliothécaire musical, musicien, illustrateur sonore et contributeur de ce blog, d'avoir répondu à l'invitation.
Frédéric Chopin, Claudio Arrau - Les 21 Nocturnes, Philips 1978
Grand spécialiste de Chopin l'interprétation par le pianiste Chilien Claudio Arrau (1903-1991) de ces 21 nocturnes reste pour moi une expérience musicale très particulière. Vraiment impossible de choisir un titre parmi ces nocturnes, ils sont tous tellement prégnants. - discogs - (classique)Claude Debussy, Samson François - Suite bergamasque
Considérée comme un oeuvre pianistique majeure, cette Suite bergamasque en quatre mouvements : Prélude, Menuet, Clair de lune, Passepied est interprétée avec une très grande sensibilité.Certainement inspiré du poème Clair de lune de Paul Verlaine et influencée par la musique de Gabriel Fauré, ce clair de lune en Ré b majeur sur un tempo andante et joué pianissimo nous entraîne dans les méandres nocturnes d’une époque révolue. - discogs - (classique)
Suite bergamasque, L. 75: III. Clair de lune (Andante très expressif)
Charlie Parker with Strings
Accompagné pour cet album d’un “grand orchestre”comme écrin idéal, Charles Christopher Parker Jr dit Charlie Parker (1920-1955) signe là à mon avis une oeuvre magistrale, laquelle permet au plus grand nombre d'apprécier la qualité exceptionnelle de son jeu. Il démontre ainsi qu’en plus d’être un musicien créateur et un improvisateur de génie, il est aussi un interprète de tout premier plan de ballades et autres standards du répertoire jazzistique classique. (jazz)Charlie Parker - Parker Plus Strings (1983) (Full Album)
à écouter aussi If i should lose you
Laura
John Coltrane - Giant steps Atlantic
Saxophones : John Coltrane ; Piano : Cedar Walton,Tommy Flanagan, Wynton Kelly ; Contrebasse : Paul Chambers ; Batterie : Lex Humphries, Art Taylor, Jimmy CobbA l’instar de l’album “With strings” de Charlie Parker, Giant Step m'a permis de pénétrer à petits pas pour le coup,dans l’immense univers musical de John Coltrane, lequel explora dans les années 50, une nouvelle voie qui aboutira au free-jazz. Il engagea ainsi cette musique dans une recherche de liberté en dépassant ainsi les frontières difficilement franchissables tracées par ses prédécesseurs. (jazz)
Titre préféré : Countdown pour le fantastique solo d’introduction.
Ravi Shankar - The Very Best Of Ravi Shankar, EMI 2010
Avec comme mission principale, la vulgarisation de la musique indienne, Ravi Shankar (1920-2012) est considéré comme l'ambassadeur international de cette musique. Cet album m’a fait découvrir des sonorités merveilleuses dont les caractéristiques intrinsèques sont très différentes de celles utilisées en Occident. (musique indienne)Swara-Kakali
Carlos Santana – Abraxas 1970
Dans Abraxas Carlos Santana distille un savant mixage de la musique latine et de musique pop. Je me souvient avoir écouté cet album en boucle. (pop / rock)Titres préférés Oye como va, Black magic woman et Samba Pa Ti - (discogs)
Oye como va
Jo Privat - Du swing au musette (1985, CD)
Cette magnifique musique agrémentée de swing se situe aux confins du musette et de la musique tzigane. On retrouve dans l'album tous les ingrédients utilisés par le grand accordéoniste.Jo Privat - Le blues du musette - Documentaire de 1991 (musique populaire - jazz musette)
Titre préféré : Romanella
Luc Ferrari - L’oeuvre électronique, INA-GRM, 2009
A l’instar de ces prédécesseurs et parfois collaborateurs : Edgard Varèse et Pierre Schaeffer, Luc Ferrari (1929-2005) repousse les barrages et les dogmes musicaux établis. Ce coffret rassemblant une partie de son travail m’a permis d’élargir mes horizons sonores. (musique contemporaine / musique concrète)Titre préféré : Etude aux Accidents, 1959 BAM
Documentaire France Musique : "Une histoire de la boucle sonore au GRM"
Ennio Morricone - Il était une fois en Amérique
Le film réalisé par Sergio Leone en 1984 adapté du roman The Hoods de Harry Grey est magistralement mis en musique par le compositeur Ennio Morricone."Il était une fois en Amérique' c'est un film plus grand que le cinéma" (France Culture)
Titre préféré Deborah dance :
Noodles visite l'endroit d'où il épiait Deborah s'entraînant à la danse. Le thème de la jeune fille intervient alors, mais rapidement la mélodie d'Amapola (chanson populaire) se fait entendre, ce qui plonge le personnage dans ses souvenirs. Sans aucun dialogue, la scène démontre leur amour impossible.
***
"Ma discothèque s'appelle Youtube" |
Chez moi, au casque.
Quelle plateforme de streaming utilises-tu le plus ?
Plutôt Youtube.
Continues-tu à acheter des disques ?
Très peu.
Quelques émissions de radio, ou web radios musicales écoutes-tu ?
Diverses émissions de radio sur France Musique.
Quel lien fais-tu entre ta pratique musicale et l'écoute de la musique ?
J’essaye dans la mesure du possible d’avoir une écoute détachée, mais parfois je me rends compte qu’elle a certainement une influence sur une partie de ma pratique.
L'une prédomine-t-elle sur l'autre pour toi ?
Ça dépend des périodes mais la pratique a tendance à prendre de plus en plus de place, certainement à cause de la très riche sonorité des instruments acoustiques.
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Atelier d'expression sonore et de musique intuitive
Précieuses petites bêtes… Histoires contées et mises en son
Quizz musical "Les grands thèmes des musiques de film"
18 avril 2020
My Favorite Things #5 : les albums préférés de Julien Blottière
Certains albums, tels des poèmes que nous connaissons par cœur, nous accompagnent au long des années, des décennies. Chargés de souvenirs, déclencheurs de nos évolutions, témoins de nos cheminements, énigmes résistant à l'usure du temps, traversant les modes, conservant la fraîcheur de la découverte à chaque nouvelle écoute....
Merci à Julien Blottière, professeur d'histoire-géographie et co-auteur du blog histgeobox, d'avoir répondu à l'invitation.
Barbara: "Le mal de vivre" (1965), Philips.
Mes parents écoutaient énormément de musique classique, de la "chanson à textes", en particulier le triptyque Brel/Brassens/Trenet qui passait en rotation lourde dans la voiture familiale. Barbara avait aussi sa place sur la chaîne. Il s'agit ici de son sixième album studio, enregistré en 1965. Sa voix troublante, ses mots continuent d'émerveiller. - discogs -
"La solitude"Tindersticks: "Fist album" (1993), This way up.
L'adolescence... L'écoute intensive de Bernard Lenoir sur France Inter et la lecture des Inrockuptibles en version mensuelle offrent une plongée grisante dans l'indie pop. Les Tindersticks sortaient du lot avec leur orchestration foisonnante et la voix grave de Stuart Staples. - discogs -
"Jism""Duke Reid's Treasure chest" (1992), Heartbeat records.
La fac. L'horizon musical s'élargit avec une plongée dans la musique jamaïcaine. Les envolées vocales mélodieuses des groupes de rocksteady me donne toujours l'impression de boulotter un petit bonbon acidulé, laissant un goût agréable dans la bouche tout au long de la journée. Ce titre est tiré d'une compilation d'enregistrements réalisés par Duke Reid pour le compte du label Treasure Isle. Rarement un nom de label a été si mérité. - discogs -
The Sensations :"Those guys"Etta James : "Tell mama. The Complete Muscle Shoals recordings" Chess (1968), puis Geffen (2009).
Dans les studios de Fame à Muscle Sholas, au fin fond de l'Alabama, Etta James enregistra une série de morceaux sublimes tels que la merveilleuse ballade I'd rather go blind ou encore Fire, des titres portés par une voix d'exception et des cuivres étincelants. - discogs -
"Fire"Chico Buarque: "Construçao" (1971), Philips.
Le morceau Construção composé et chanté par Chico Buarque est tiré d'un album éponyme, sorti en 1971. Le titre raconte la mort d'un ouvrier du bâtiment venu construire Brasilia, la nouvelle capitale du Brésil. Derrière ce fait divers tragique, on perçoit une critique de la course effrénée à la croissance économique. Buarque raconte la journée fatidique dans la première strophe, puis reprend le récit dans les strophes suivantes en adoptant un point de vue différent. Au fil du morceau, la musique devient de plus en plus complexe, orchestrale. L'ensemble forme une épopée lyrique hallucinée d'une grande beauté. Tout l'album est à l'avenant. - discogs -
"Construção"
Les Amazones de Guinée:"Au coeur de Paris" (1983) Syliphone.
Sur France Inter, l'Afrique enchantée de Soro Solo et Vladimir Cagnolari permit la découverte aux auditeurs français de musiques merveilleuses: l'éthio jazz, la rumba congolaise de Franco, l'afro-beat de Fela Kuti...
Dans les années qui suivent l'indépendance, la Guinée Conakry connaît une créativité musicale étonnante. Des formations talentueuses telles que le Bembeya Jazz, Kélétigui et ses Tambourinis enregistrent pour le compte du label d'Etat Syliphone. Le titre retenu ici est issu d'un concert donné à Paris par les Amazones de Guinée. Ambiance garantie! - discogs -
"Samba"Max Romeo: "Open the iron gate (1973-1977)" (1999), Blood and Fire.
Durant une quinzaine d'années, le label Blood and Fire proposa des rééditions de classiques du reggae, du dub, de grande qualité. C'est le cas de ce disque rassemblant quelques uns des enregistrements réalisés par Max Romeo entre 1973 et 1977 aux Black Ark studio, Harry J Studio et Randy's Studio. La belle voix du chanteur est portée par la crème des musiciens jamaïcains: Aston "Family Man" Barrett à la basse, Carlton Barrett à la batterie, Earl "Chinna" Smith à la guitare, Tyrone Downie au clavier, Tommy McCook au trombone... Une équipe de rêve. - discogs -
"Tacko"Al Green: "I'm still in love with you" (1972), Hi Records.
Au cours des années soixante-dix, l'association du chanteur Al Green et du producteur Willie Mitchell donna naissance à quelques uns des plus beaux enregistrements soul de la période. L'équipe de musiciens de Hi records offre ainsi un splendide écrin à la voix de velours d'Al Green. Dès l'introduction de Simply beautiful, on est frappé par la justesse des arrangements, la subtilité de jeu du batteur ou du claviériste. Les inflexions et modulations auxquelles le chanteur soumet son organe vocal impressionnent. Son interprétation est magnifique. - discogs -
"Simply beautiful""The Afrosound of Colombia vol. 1" (Vampisoul)
Cette compilation permet d'entrapercevoir la prodigieuse richesse des musiques colombiennes. De la quarantaine de morceaux extraits du catalogue du label Discos Fuentes, nous retenons particulièrement cette hypnotique Cumbia de sal, un irrésistible appel à la danse. - discogs -
Cumbia en moog : "Cumbia de sal"
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Comment écoutes-tu la musique aujourd'hui ?
J'écoute la musique autant que possible, à pied, en voiture, chez moi, avec une boom box, ou un casque pour ne pas embêter les autres membres de la famille. L'ordinateur a remplacé la chaîne hi-fi. La quête de cd chez les disquaires a cédé la place à la recherche de nouveaux sons sur internet. Depuis, mes disques prennent la poussière sur leurs étagères.
Quelle plateforme de streaming utilises-tu ? As-tu un abonnement payant à Spotify, Deezer, ... ? Continues-tu à acheter des disques ? Des CD ? Des vinyles ?
J'adorais fréquenter les disquaires, trouver le disque improbable ou rare. Le budget consacré aux disques était souvent très déraisonnable. Je n'en achète pratiquement plus. Il faut dire qu'aujourd'hui, pour beaucoup, la manière d'écouter la musique n'est plus du tout la même. J'ai longtemps créé des playlists sur 8 tracks, mais le site ne fonctionne plus, je me suis donc rabattu sur Youtube. Je n'achète plus qu'exceptionnellement des disques.
Quelques émissions de radio: jukebox (France Culture), ou web radios musicales écoutes-tu ? Comment te tiens-tu au courant de l'actualité musicale ? Radios ?, magazines ? Sites ? Festivals ? médiathèque ?
Sur France Culture, l'émission "Jukebox" animée par Amaury Chardeau raconte un événement du passé à partir des archives et des musiques. C'est toujours passionnant et instructif. Comme l'indique le site de l'émission, "Jukebox constitue semaine après semaine une collection d'histoires et de playlist à emporter."
Vrai petit rat de médiathèques depuis le lycée, j'ai découvert énormément de musiques/disques/artistes grâce aux fonds des bibliothèques de Limoges, la Goutte d'Or, Sannois, Saintes... de vraies mines d'or.
Grâce à Feedly [un agrégateur de flux RSS], il est désormais bien plus facile et rapide de se tenir au courant des sorties musicales ou d'archiver des sites ou adresses web précieuses: les blogs Tristes humanistes, Du spectacle, la discothèque de l'amateur, Likembe, For the sake of the song, 27 Leggies, la Dimension de Trastos, mediamus bien sûr [merci :-)]!, des sites tels que Pan African Music, Section 26, Musiq XXL, Awesome tapes from Africa, Aquarium Drunkard... La fréquentation régulière de ces adresses permet de faire de belles découvertes musicales.
En quoi tes activités de blogueur pour l'histgeobox et de professeur d'histoire-géographie influencent-elles ton écoute de la musique (ou inversement) ? Existe-il des musiques qu'il est possible d'écouter sans se soucier du contexte de leur production, ou de leur usage fonctionnel ?
L'histgeobox, le métier de prof d'histoire-géo me font - même inconsciemment, porter une attention particulière aux conditions de création ou de diffusion d'un morceau, au contexte dans lequel un genre musical émerge, à l'impact de certains titres sur les événements historiques. Il est toujours tentant de décrypter les allusions ou références historiques glissées dans une chanson comme dans "Murder most foul", le récent morceau fleuve de Bob Dylan.
Pour autant, la musique se suffit à elle-même, elle a souvent un caractère d'urgence, d'évidence. Lorsqu'on écoute Ain't moutain high enough / Essa moça tá Diferente / Sunny, on se laisse avant tout porter par le rythme, le tempo, la mélodie. Il n'y a plus qu'à écouter, danser, profiter.
Pour autant, la musique se suffit à elle-même, elle a souvent un caractère d'urgence, d'évidence. Lorsqu'on écoute Ain't moutain high enough / Essa moça tá Diferente / Sunny, on se laisse avant tout porter par le rythme, le tempo, la mélodie. Il n'y a plus qu'à écouter, danser, profiter.
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L'histgeobox, un blog tenu par des professeurs de lycée et de collège, qui a pour objectif de vous faire découvrir les programmes d'histoire et de géographie par la musique en proposant de courtes notices sur des chansons et morceaux dignes d'intérêt.
https://lhistgeobox.blogspot.com/
Paroles d’histoire, un podcast lancé en avril 2018, ouvert à toutes les périodes et toutes les approches qui permettent de réfléchir au passé, et à ses liens avec le présent. En invitant des historiennes et des historiens on discute de livres récents ou classiques, d’historiographie et de méthodologie, de débats et de controverses, et de tous les usages possibles de l’histoire, des plus savants aux plus courants, à l’école, au musée, à la télévision ou au cinéma, sur internet.
[79. L’histoire en chansons sur l’Histgeobox, avec Julien Blottière]
https://parolesdhistoire.fr/
13 avril 2020
Le capharnaüm #77 : Ça a débuté comme ça
Café [Bar de Champigneulles], Avenue de la Grande-Armée, 1924-25 - Licence CC0 |
Ça a débuté comme ça. Moi, j’avais jamais rien dit. Rien. C’est Arthur Ganate qui m’a fait parler. Arthur, un étudiant, un carabin lui aussi, un camarade. On se rencontre donc place Clichy. C’était après le déjeuner. Il veut me parler. Je l’écoute. «Restons pas dehors ! qu’il me dit. Rentrons !» Je rentre avec lui. Voilà. «Cette terrasse, qu’il commence, c’est pour les œufs à la coque ! Viens par ici !» Alors, on remarque encore qu’il n’y avait personne dans les rues, à cause de la chaleur ; pas de voitures, rien. Quand il fait très froid, non plus, il n’y a personne dans les rues ; c’est lui, même que je m’en souviens, qui m’avait dit à ce propos : «Les gens de Paris ont l’air toujours d’être occupés, mais en fait, ils se promènent du matin au soir ; la preuve, c’est que, lorsqu’il ne fait pas bon à se promener, trop froid ou trop chaud, on ne les voit plus ; ils sont tous dedans à prendre des cafés crème et des bocks. C’est ainsi ! Siècle de vitesse ! qu’ils disent. Où ça ? Grands changements ! qu’ils racontent. Comment ça ? Rien n’est changé en vérité. Ils continuent à s’admirer et c’est tout. Et ça n’est pas nouveau non plus. Des mots, et encore pas beaucoup, même parmi les mots, qui sont changés ! Deux ou trois par-ci, par-là, des petits… » Bien fiers alors d’avoir fait sonner ces vérités utiles, on est demeurés là assis, ravis, à regarder les dames du café.
Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932)
Аукцыон - Немой [Muet]
Он не молчаливый, он немой. Источник [Il n'est pas silencieux, il est muet]
L'album d'Auction sort en 1990 dans une forme tronquée sous le titre euphémique de Дупло [trou] il est réédité en 1992 sous le titre Жопа [Cul]. Les chansons sont écrites par les deux chanteurs, fondateurs du groupe : Leonid Fedorov (guitare) et Oleg Garkusha (performance scénique)
wikipédia - discogs - auktyon.ru
Lorraine Hunt Lieberson - Ah, Chi Mi Dice Mai! (Mozart - Don Giovanni)
"Ah!, qui me dira jamais / où se trouve ce barbare / que pour ma honte j'ai aimé / et qui a manqué à sa parole? / Ah, si je retrouve le scélérat / et s'il ne revient pas à moi, / je ferai un horrible carnage, je lui arracherai le coeur! "
Don Giovanni de Mozart, Graig Smith, chef d'orchestre, mise en scène à Bobigny par Peter Sellars, en 1989. "l'immersion dans le Harlem ou le Bronx de 1989 de ce drame de la délinquance et de la défonce" (Le Soir, 1989) - Lorraine Hunt Lieberson (1954-2006) - wikipédia
Techung - Tibetan New Year -Gyaltsen Ri སྟོད་གཞས་རྒྱལ་མཚན་རི།
techung.com - wikipedia
Laura Marling - Soothing
I banish you with love / You can't come in / You don't live here anymore
Album : Semper Femina, More Alarming, 2016,
KCRW, 1/05/2017
- discogs -
Shostakovich plays piano concerto no 1, op. 35 - IV (1940)
"formalisme petit-bourgeois", "Le chaos remplace la musique", "On joue avec l'hermétisme, un jeu qui pourrait mal finir" - la Pravda (1936) à propos de l'opéra Lady Macbeth de Chostakovitch
Concerto pour piano n° 1 en ut mineur, opus 35, pour piano, trompette et cordes (1933)
Dmitri Chostakovitch (1906 - 1975) - wikipédia -
10 avril 2020
My Favorite Things #4 : les albums préférés de Dominique Auer
Certains albums, tels des poèmes que nous connaissons par cœur, nous accompagnent au long des années, des décennies. Chargés de souvenirs, déclencheurs de nos évolutions, témoins de nos cheminements, énigmes résistant à l'usure du temps, traversant les modes, conservant la fraîcheur de la découverte à chaque nouvelle écoute....
Merci à Dominique Auer, responsable musique et cinéma, médiathèque de Pacé, président de l'ACIM, et musicien, d'avoir répondu à l'invitation.
Laisse béton (Place de ma mob) / Renaud / 1977 / Polydor
Depuis l'adolescence, je suis fan de Renaud parfois au grand dam de mes proches qui pointent du doigts les (multiples) contradictions du chanteur énervant. Je me suis malgré tout arrêté à l'album Rouge sang, préférant l'inspiration du Renaud des années 70/80/90.
Les 12 titres du deuxième album de Renaud contiennent pas mal d'histoires de loosers ou d'anti-héros. C'est peut-être pour ça que c'est mon préféré.
Een rondje Holland / Ex Orkest (The Ex) / 2001 / Ex records
J'ai fait la connaissance de The Ex grâce à Yann Tiersen qui reprenait Kokend Asfalt (State of shock) dans ses concerts électrifiés post-Amélie Poulain. Je trouvais cette chanson pleine d'une énergie politique salutaire. Quand j'ai découvert que la chanson originale avait aussi été enregistrée par ce groupe hollandais avec un orchestre de cuivres (il se trouve que je suis tromboniste), j'ai tout fait pour me procurer l'album. Du punk DIY avec des oreilles ouvertes à 360 degrés vers les autres musiques, un discours politique sans ambiguïté et une fougue infatigable depuis 1979 !
Imafa / Akosh S. Unit / 1998 / Barclay
La légende raconte que les musiciens de Noir Désir auraient découvert Akosh Szelevényi alors qu'il jouait dans la rue. Sans nul doute, la musique atypique du saxophoniste / clarinettiste a pu bénéficier de l'aura du groupe bordelais pour se faire connaître d'un public non coutumier du free jazz, des musiques improvisées.
Dans Azertis, Akosh nous donne un condensé de ce qu'est sa personnalité musicale. Montant peu à peu vers une certaine incandescence (amenant même peut-être à une transe à rapprocher de ce que peut provoquer la techno), ce morceau est un pour moi un hymne à la vie dans un monde tourmenté.
Piano works (selection) / Erik Satie (par Klara Körmendi) / 1989 / Naxos
A l'époque phare du CD, le label Naxos proposait des œuvres classiques (avec souvent des interprétations plus que correctes) à prix attractif, facilitant ainsi, en partie tout du moins, l'accès à la musique classique pour le commun des mortels.
C'est en travaillant la première Gymnopédie au sein de l'harmonie dans laquelle je jouais dans mon adolescence que j'ai découvert l'existence de ce compositeur inspiré et de ses œuvres aux titres surréalistes, ignorant qu'il s'agissait d'un tube du répertoire.
The great Kai & J.J. / J.J. Johnson, Kai Winding / 1960 / Impulse !
Parce que je suis tromboniste et qu'il fallait bien choisir... Une rencontre au sommet, avec un casting de choix : Bill Evans (piano) et Paul Chambers (contrebasse) pour ne citer qu'eux. Et donc « Blue Monk » parce que Monk quand même, et parce que le trombone ajoute un côté groovy, aérien, velouté, léger à ce standard incontournable.
Broken homeland / Valparaiso / 2017 / Zamora label
Valparaiso est une ville que j'aurais aimé visiter. Quand j'ai vu ce nom émerger dans les sorties d'albums ça m'a forcément mis la puce à l'oreille. Bien m'en a pris puisque ce groupe fondé par des membres de feu Jack the Ripper fourmille d'invités de choix qui m'ont toujours apporté beaucoup d'émotions musicalement parlant : Dominique A, Marc Huyghens (Venus), Rosemary Standley (Moriarty), Shannon Wright, John Parish ou encore Christine Ott aux ondes Martenot. « Flygskam » oblige, je n'irai sûrement pas voir Valparaiso de mes propres yeux mais grâce à cet album, mes oreilles y seront allées en quelque sorte.
Altiplano / Magic Malik Orchestra / 2008 / Accords Croisés
Magic Malik dans les années 2000, c’était un peu le Ibrahim Maalouf de la flûte. Découvert dans le giron de M, Vincent Ségal et Cyril Atef, il a donc touché à la « variété », en passant par le jazz, la « world », sans s'interdire des chemins plus radicaux et expérimentaux. Dans cet album Malik s'aventure donc dans les Andes. Je voulais faire de la flûte quand j'étais petit, j'aime les pays latino-américains, le jazz y compris quand il sort de ses sentiers battus... Il ne m'en faut pas plus...
Salem tradition / Christine Salem / 2013 / Cobalt
Avec sa voix profonde et son charisme sur scène, Christine Salem apporte un supplément d'âme au maloya réunionnais, ce genre musical jadis (enfin dans les années 50 ça reste récent) interdit par l'état français et désormais inscrit au patrimoine immatériel de l'humanité de l'UNESCO.
Ça se découvre, ça se vit si possible en live, ça s'écoute sans forcément avoir besoin de beaucoup de mots pour y prendre goût.
Dogrel / Fontaines D.C. / 2019 / Partisan records
Le haut du panier de la nouvelle scène post-punk irlandaise. Formé il y a 3 ans, le groupe dublinois a sorti sont premier album en 2019. Une belle claque pour moi ! La musique de Fontaines D.C. rappelle les légendes du punk-rock britannique tout en revendiquant un attachement fort à l'Irlande et ses artistes. J'ai eu plusieurs fois l'occasion de me rendre en Irlande et je peux dire que presque tout m'intéresse dans ce pays : ses paysages, son histoire...et sa musique bien entendu !
Comment écoutes-tu la musique aujourd'hui ?
Chez moi j'écoute à 90 % des CD ou des vinyles. Il m'arrive d'écouter aussi des choses sur mon ordinateur qui est relié aux enceintes de ma chaîne. Dans ce cas c'est des choses que je veux découvrir ou des choses que me font découvrir mes enfants. Au travail, j'écoute sur des enceintes reliées à mon ordinateur. La collègue qui partage mon bureau est très tolérante, je ne suis donc pas obligé d'écouter au casque.
En voiture, pour aller au travail j'écoute plutôt la radio, les informations et puis je co-voiture avec un collègue. La conversation va généralement bon train donc c'est peu compatible avec une écoute attentive. Et lorsque je prends le train, je fais le plein de bonne musique sur mon téléphone.
Quelle plateforme de streaming utilises-tu ? As-tu un abonnement payant à Spotify, Deezer, ... ? Continues-tu à acheter des disques ? Des CD ? Des vinyles ?
Je continue à acheter des vinyles et des CD lorsque l'occasion se présente. Habitant à la campagne, je profite généralement d'un passage en ville pour aller faire un tour chez un disquaire. Par ailleurs, travaillant en bibliothèque j'ai facilement accès à une bonne réserve de disques. Je ne suis donc pas abonné à une plate-forme de streaming. A titre professionnel mais aussi parfois personnel, il m'arrive d'utiliser DiMusic la plate-forme à laquelle sont abonnées les médiathèques de Rennes Métropole.
Quelques émissions de radio, ou web radios musicales écoutes-tu ? Comment te tiens-tu au courant de l'actualité musicale ? Radios ?, magazines ? Sites ? Blogs ? Festivals ? Médiathèque ?
Pour la musique, j'aime écouter FIP et plus généralement toutes les radios publiques... Avec leurs fameuses playlists de grève savoureuses. Sinon je fouine à droite et à gauche sur internet. La Bretagne est une grande terre de festivals défricheurs, je scrute bien entendu leurs programmations pour faire de belles découvertes. Le bouche à oreille physique ou numérique, entre amis ou collègues, compte aussi beaucoup pour moi.
Quel lien fais-tu entre ta pratique musicale du trombone et l'écoute de la musique ? Est-ce que l'une nourrit l'autre ou les considères-tu comme deux activités assez séparées ? L'une prédomine-t-elle sur l'autre pour toi ?
Vaste question ! Il m'arrive d'écouter de la musique de façon très analytique, mais pour réellement l'apprécier j'essaye de m'en détacher, ça n'est pas toujours facile mais après plusieurs écoutes d'un même morceau ou d'un même album, ça se fait plus naturellement.
08 avril 2020
Georges Brassens, chanté en catalan, en espagnol, en basque et en portugais (Brassens en Europe. #1)
“Je refuse qu'un groupe ou une secte m'embrigade, et qu'on me dise qu'on pense mieux quand mille personnes hurlent la même chose.”
Georges Brassens
04 avril 2020
My Favorite Things #3 : les albums préférés d'Arsène Ott
Certains albums, tels des poèmes que nous connaissons par cœur, nous accompagnent au long des années, des décennies. Chargés de souvenirs, déclencheurs de nos évolutions, témoins de nos cheminements, énigmes résistant à l'usure du temps, traversant les modes, conservant la fraîcheur de la découverte à chaque nouvelle écoute....
Merci à Arsène Ott, responsable de la Médiathèque André-Malraux de Strasbourg, ancien président de l'ACIM, et musicien, d'avoir répondu à l'invitation.
Lou Reed – Coney Island Baby (RCA, sortie fin 1975)
J’ai acheté cet album en août 1977 (un an après l’année de sa sortie). Je revenais de vacances après un périple de 6 semaines plein d’insouciance dans le midi, vacances au cours desquelles j’ai vécu les premiers jours sur mes maigres économies, et que j’ai pu étirer dans la durée grâce à l’hospitalité d’une famille belge (camping), et à la vente à la sauvette de tranches de pastèques sur la plage de Pampelonne à côté de Saint-Tropez. Alors que rien ne le laissait présager, j’ai pu à mon retour à Strasbourg m’arrêter à la FNAC et m’acheter 2 vinyles avant de rentrer chez moi, dont cet album de Lou Reed, qui est toujours entré en résonance avec les expériences estivales qui ont précédé son achat. J’y retrouve une qualité rare de nonchalance, un côté chaloupé dans la voix et les rythmes, un équilibre parfait entre les sonorités (voix, guitares, rythmique). Il s’agit d’un ensemble d’une beauté marmoréenne, presque « classique ». Mon choix s’était porté sur cet album, car l’appréciais déjà Lou Reed, mais la pochette de l’album laisser deviner une approche nouvelle, en décalage avec ses premiers albums solo (quand on pense que son album précédent était Metal machine music…). J’ai été saisi dès la 1ère écoute (probablement en magasin avant de l’acheter), et depuis toutes ces années je revisite cet album avec le même plaisir, je trouve que les morceaux s’enchaînent tous de façon idéale, et si j’ai choisi le dernier titre de l’album c’est peut-être pour sa plus forte coloration mélancolique qui correspond si bien à Coney Island.
Richard Wagner : Tristan und Isolde, Wiener Philharmoniker, Georg Solti (Decca, 1961)
J’ai découvert cette œuvre dans les années 70, en regardant le film Les Cousins de Chabrol. Le thème musical exsude dans la BOF, et c’est la 1ère fois qu’il m’était donné de l’entendre.
A la fin du film je guette le générique, et découvre qu’il s’agit d’une œuvre de Wagner. Depuis, ce prélude est une sorte d’étalon musical, il me permet à chaque fois que je le juge nécessaire de redresser le compas de mes émotions, de vérifier ma capacité de projection sentimentale, de tester mon adhérence au destin. Le prélude :
Charles Mingus - Tijuana Moods (RCA Victor, 1962)
Avant de pouvoir explorer les collections de la bibliothèques municipale, je m’octroyais des séances d’écoute après avoir fait mon choix dans les bacs des disquaires locaux (très tolérants…). Et à défaut de culture musicale, je me fiais à l’époque à une forme d’instinct musical liée au choix des pochettes. C’est ainsi que j’ai découvert Charles Mingus, sa présence dévorante, son exubérance. Et puis vient le moment où il faut se jeter à l’eau (j’avais déjà eu la main heureuse avec King of blue, et Crescent), cette fois-ci je jette mon dévolu sur Tijuana Moods. Quand je pense que cet album aura été la bande son de mes soirées festives d’étudiant, Ysabel's Table Dance venant déchirer nos nuits au moment crucial où nous délaissions nous repères musicaux familiers ou téléphonés. Sorte de transe de la liberté à laquelle nous nous abandonnions corps et âme.
Billie Holiday with Ray Ellis and His Orchestra - Lady in Satin (Columbia, 1958)
Tant de choses ont été écrites sur Billie Holiday, je ferai donc la sobriété. Dans ses enregistrements ultimes la fêlure de sa voix, de son existence, se frotte au soyeux des cordes. Certains sont exaspérés soit par l’un, soit par l’autre, personnellement je trouve cette opposition particulièrement heureuse, et sa voix n’aura jamais été enregistrée avec une aussi belle granularité, proximité et intimité. J’y entends sa silhouette vacillante, mais tellement légère, une âme qui flotte par-dessus le tempo, l’orchestre et qui trouve appui dans un point de fuite évanescent. Est-ce un vibrato ou un phrasé musical complice, une ultime réminiscence d’un drame sans cesse rejoué qui vrille sa voix et illumine à jamais son regard ?
Thelonious Monk – The London Collection: Volumes One Two Three (Black Lion, 1988-89)
L’angoisse de la touche blanche. Après une tournée exténuante Thelonious Monk tire sa révérence avec panache avant de se fondre dans le silence. Au sens figuré comme au sens propre : de l’art de porter le chapeau ! Le jazz est en deuil de son excentricité. Je crains que le monde d’aujourd’hui ne sois plus propice à l’accueil de telles personnalités.Viaje de las Almas. Travelling Souls / Naseer Shamma (Pneuma, 2011)
J’avais d’abord pensé à un album de Munir Bachir, mais c’est finalement l’un de ses disciples Naseer Shamma qui s’est imposé à moi pour représenter toute la dimension spirituelle, mais aussi politique à l’œuvre dans la musique. Naseer Shamma est un joueur de oud irakien, et un extraordinaire pédagogue. Le charme de ses œuvres enregistrées vient tout entier de sa capacité à allier tradition et improvisation, à transmettre de génération en génération une tradition de l’improvisation.Tom Waits - Rain Dogs (Island Records, 1985)
Rain dogs fait pour moi partie de ces albums incrustés dans les moments intimes de la vie, sorte de tatouage sonore indélébile fixé sur la membrane de mon tympan. En dehors du fait que j’en apprécie beaucoup le contenu musical et artistique (au même titre que Frank’s Wild Years), la musique déjantée de Rain dogs est pour moi reliée à l’expérience d’écoute sur vinyle et à cette capacité – à la pointe du diamant - à remettre ou non les choses dans le droit fil du sillon. C’est un peu comme si en posant le diamant juste à côté, dans une sorte d’entre deux du sillon, on pouvait se mettre à entendre une musique différente et à vivre dans une dimension parallèle, celle de l’entre « sol », un peu à la manière de l’expérience décrite dans le film Dans la peau de John Malkovich.
Momo Wandel - Afro swing (Fonti Musicali, 1999)
La voix rocailleuse Momo Wandel Soumah se fondait parfaitement alors la sonorité sans rugueuse qu’il avait au saxophone. Ce chanteur et compositeur de Guinée nous a laissé quelques enregistrements qui ont l’air d’être sortis de nulle part, sorte de résidus d’une carrière qui aurait aussi bien pu ne pas avoir lieu, au moins sur le plan discographique. Elle n’aurait alors fait le bonheur que de son auditoire direct, ce qui en soi était déjà beaucoup. Mystère de ces musiques qui sont devenues accessibles par le jeu des rencontres musicales et humaines, et qui je l’espère le resteront pour longtemps grâce à la curiosité des mélomanes. J’ai découvert ce disque longtemps après sa sortie, par le truchement du hasard des écoutes sur une plateforme musicale.Charles Lloyd 1 The Mavels + Lucinda Williams - Vanished Gardens (Blue Note, 2018)
Je souhaitais clore cette liste avec un album qui faisait état de la capacité de certains artistes à nous étonner, à nous éperonner, c’est le cas de cet album si particulier de Charles Lloyd, le musicien ayant traversé les années 60 démesurées et foisonnantes, puis il s’était fondu dans divers paysages jusqu’à être oublié, acte sublime du mysticisme, et redécouvert à travers la fantaisie des amitiés musicales. Certaines de ces collaborations récentes avec ECM furent somptueuses, d’autres plus convenues, et puis est arrivé cet album Blue Note qui m’a cueilli comme un fruit mûr. L’alchimie opère entre le saxophoniste et la chanteuse country blues Lucinda Williams, et The Marvels (Bill Frisell, Greg Leisz, Eric Harland et Reuben Rogers).
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Comment écoutes-tu la musique aujourd'hui ?
Avant tout chez moi sur une chaîne Hi-Fi, exclusivement des CD ou de la musique en streaming, même si je n’exclue pas de remettre en route un jour mon système d’écoute relié à une platine vinyles (j’ai une vielle platine Dual qui dort dans une armoire). Sur mon smartphone ou ma tablette branchés sur ma chaîne Hi-Fi ou un ghetto-blaster dans ma cuisine, que je peux aussi transporter dans mon jardin. Rarement avec des écouteurs, mais j’ai investi récemment dans 3 casques (salon, ordi, smartphone) pour accompagner des situations d’écoute isolée chez moi ou en voyage. L’un de mes plus grands plaisirs est d’écouter de la musique en voiture, je trouve que presque toutes les musiques (bon c’est compliqué pour certaines dynamiques d’orchestre classique…) adhèrent magnifiquement à l’asphalte des routes et aux paysages en mouvement, il faut dire que l’insonorisation des voitures a fait des progrès extraordinaires.
Quelque plateforme de streaming utilises-tu ?
Un abonnement payant à Spotify famille.
Continues-tu à acheter des disques ?
Oui, des CD, je guette certaines éditions originales ou intégrales. Je regrette d’avoir laissé passer le coffret The Pretty Things, et espère qu’un éditeur digne de ce nom va bientôt publier une intégrale du groupe Morphine. Sinon, je craque toujours pour quelques CD, après les avoir écouté et apprécié en écoute streaming, mais je suis devenu bien plus raisonnable.
Quelques émissions de radio, ou web radios musicales écoutes-tu ?
Un peu au hasard des ondes.
Comment te tiens-tu au courant de l'actualité musicale ?
Magazines (quotidiens d’actualité, presse spécialisée), et les ressources de la médiathèque.
Quel lien fais-tu entre la pratique musicale et l'écoute de la musique ?
Il y a souvent des correspondances, l’envie de retrouver sur l’instrument des bribes de phrases musicales qui me touchent à l’écoute d’un CD, ceci quel que soit le genre musical écouté. Mon attention porte également sur le son, la façon de le filtrer, l’agencer, l’associer, le mélanger. Le saxophone n’est pas un instrument qui démarre au ¼ de tour ou que l’on prend en main 5’ et repose, alors parfois je me mets au piano pour exercer mon oreille, retrouver une ligne mélodique, une harmonie, un mode musical.
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Arsène Ott est membre du groupe Daidal (saxophone ténor, effets)
02 avril 2020
Le capharnaüm #76 : si je me souviens bien
« Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient.
Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. -Et je l'ai trouvée amère. -Et je l'ai
injuriée.
Je me suis armé contre la justice.
Je me suis enfui. Ô sorcières, ô misère, ô haine, c'est à vous que mon trésor a été
confié!
Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'espérance humaine. Sur toute
joie pour l'étrangler j'ai fait le bond sourd de la bête féroce.
J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J'ai
appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me
suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la
folie.
Et le printemps m'a apporté l'affreux rire de l'idiot. [...]
Arthur Rimbaud, Une saison en enfer, 1873
Mama Béa Tekielski - La vie
Emission "Entrez les artistes" de Jacques Martin. Au début des années 80...
album : Mama Bea – Mama Bea (compilation), RCA 1979
Luís Cília - Canto do desertor
Oh mar… oh mar… / Que beijas a terra, / Vai dizer à minha mãe / Que não vou p`rá guerra.
[Oh mer... oh mer / Qui embrasse la terre / Va dire à ma mère / Que je n'irai pas à la guerre]
Luís Cília chante "Le chant du déserteur" à la télévision française en 1966, à cette période le Portugal vit sous le régime de la dictature de Salazar, et en pleine guerre d'Angola (1961-1975)
Wikipédia
k.d. lang - Constant Craving
MTV Unplugged ,1993
Robert Wyatt - Sea song
Télévision française, 1975
album : Robert Wyatt – Rock Bottom, Virgin, 1974
Scott Ross - Domenico Scarlatti, Sonate K 27, en si mineur
Scott Ross - Domenico Scarlatti L'Œuvre Pour Clavier, Erato, 1988
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